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N°. VII.

Avignon Avenio, ancienne Ville de la Gaule, étoit de la dépendance des Marfeillois., M. Pelerin a publié une médaille de cette Ville, avec des caracteres Grecs, Strabon & Mela parlent d'Avignon comme d'une ville du territoire des Cavares. On la trouve dans la notice de la Gaule; cette Ville dans la fuite des temps a été détachée de la Province d'Arles, & érigée en Métropole.

Les Villes peuplées & habitées depuis long-temps, fourniffent plus difficilement des antiquités, aufli je n'ai jamais eu que le monument que l'on voit fous ce n°. que j'aye pu attribuer à Avignon, ce petit morceau étoit dans la collection de M. le Marquis de Caumont, dont j'ai fait emplette. On ne peut le regarder que comme le bufte d'un petit terme qui fervoit dans un Laraire. Il repréfentoit un jeune Faune du moins l'air de tête & le genre de la coëffure me le perfuadent.

Hauteur de ce petit bronze un pouce trois lignes.
Largeur un peu plus d'un pouce.

PLANCHE LXXVI. N°. I, II, III. & IV.

Je n'aurois peut-être point parlé de la figure du Mercure dont il doit être queftion fous ces numéros, mais le Procès-verbal de fa découverte la conftate, & elle a été trouvée dans une portion de la Gaule dont je n'avois encore rien reçu, le Lecteur conviendra qu'elle eft intéreffante pour l'ancienne Géographie de la Gaule, qui n'eft établie & prouvée que par des monumens que l'on découvre encore tous les jours.

Procès-verbal.

Pardevant les Notaires Royaux de l'Huis en Bugey,

Mandement de Grolée, Diocéfe de Lyon, fouffignés & en présence des témoins cy-bas nommés, ce jourd'hui douzième jour du mois de Juillet mil fept cent quarantehuit, ont comparus pardevant nous Claude Bouillet & Gabriel Leandrat, tous deux Laboureurs dudit l'Huis, lefquels nous ont déclarés & dit unanimement, que le dix-neuvieme Février de l'année mil fept cent trentedeux, s'étant retirés dans un antre de Rocher, lieu dit. Pierre en Luifet, territoire dudit l'Huis, auprès duquel il y a une cascade, pour s'y metre à l'abri de la pluie, ils trouverent une groffe pierre à l'entrée dudit antre qui leur en bouchoit l'entrée, ils prirent leurs pioches & ôterent ladite pierre. Après quoi étant entrés dans ledit antre ils y trouverent la figure, dont la defcription *. eft ci-devant faite fur fon piedestal. Etant venus dans le moment au Bourg dudit l'Huis, qui n'eft éloigné dudit antre que d'environ fix cens pas, ils porterent ladite figure chez M. Janin Bourgeois dudit lieu, à qui ils en firent la remife, & qu'ils nous ont affirmés véritable & finçere au plus près de leur confcience, comme s'ils avoient été pardevant leur Juge. Nous ayant auffi dit & déclaré ledit fieur Janin, avoir véritablement reçu ladite figure chez lui defdits Bouillet & Leandrat où elle a resté jusqu'à la remife qu'il en a faite à M. Chalut Chamarier du Chapitre de Belleville en Beaujolois le feize Août mil fept cent quarante-fept, ce qu'il nous a pareillement affirmé véritable. De plus ont auffi comparus pardevant nous dits Notaires Me. Antoine. Jofeph Vicaire Prêtre Curé dudit l'Huis, fieur Jacques Guegard, fieur François Dementon, fieur Jacquemin & fieur Jofeph Guegard, tous Bourgeois & Marchands dudit l'Huis, lefquels nous ont auffi déclarés avoir vû la figure dont eft fait men

*Je ne rapporte point cette defcription, parce qu'elle peut ê.re mieux faite & plus courte.

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tion ci-dessus le même jour qu'elle fut trouvée, & du depuis chez ledit Janin, ce qu'ils nous ont pareillement affirmé véritable. De tout quoi nous avons dreffé le préfent Procès-verbal pour fervir & valoir ce que de raison audit l'Huis dans l'Etude de Me de la Rochette, l'un defdits Notaires, en préfence de fieur Pierre Charcot Maître Chirurgien de la Ville de Belley, habitant audit l'Huis, & fieur Jofeph Vetard Marchand dudit lieu témoins requis qui ont fignés avec tous les dénommés ci-deffus, fauf lefdits Bouillet & Leandrat, pour être illitérés de ce enquis & requis.

Controllé à l'Huis les jour & an, figné Ferrand.

Je dois cette piece authentique à la politeffe de M. l'Abbé de Chalat, Aumônier du Chapitre de Belleville, elle accompagnoit le monument qu'il m'a également confié, il en eft poffeffeur, & il en connoît tout le prix. Je puis affurer que jamais aucun monument n'a été mieux confervé. Le travail Romain en est très-beau, mais un peu lourd, & il femble que l'Artifte qui l'a produit, ait eu quelque réminiscence de Lantin dans la difpofition de cette figure. Je n'en donnerai point le deffein, il paroîtroit peut-être commun, & la gravure pourroit diminuer l'opinion avantageufe que l'on doit en avoir. Je me contenterai de décrire les fingularités qu'il préfente.

Ce Dieu ne porte fur fa perfonne aucun des attributs que la Fable & la Mythologie lui donnent. Sa tête n'est point accompagnée d'aîles ni couverte de chapeau, & fes jambes chauffées fimplement n'ont point de talonieres. Il tient d'une main un caducée d'argent, tel que nous le connoiffons, il est mobile & peut fe détacher, enfin il eft affez grand proportionément à la figure. De l'autre main il porte une bourse deffinée au no. I. Je l'ai rapportée par la raifon des deux oreilles qu'on y remarque, que j'ai vu quelquefois, mais rarement liées aux attributs de ce Dieu. Les prunelles des yeux font ouver

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tes, ce que les Romains ont fait affez fouvent, mais elles n'ont point été difpofées pour recevoir des matieres d'or ou d'argent, ou des cabochons de pierres fines. D'ailleurs le monument est très-bien confervé, & fortant pour ainfi-dire de la main de l'Ouvrier, il ne peut avoir rien perdu. Une plus grande fingularité, eft celle d'un fil d'or difpofé en anneau & paffé autour du col de la figure, ce qui me paroît rappeller la corde que l'on voit autour du col de quelques Efclaves & de quelques Athletes, & par conféquent avoir rapport à quelque avanture arrivée à Mercure, & qui nous eft inconnue. Quoi qu'il en foit, cette parure qui eft gravée fous le n°.. II. n'est pas commune & je n'en aurois pas fait mention, tant elle me paroît douteufe & d'un ufage peu ufité, de plus il eft facile de l'ôter ou de la fupprimer. Mais la vérité doit aller devant tout, cette parure eft d'un très-bon or, ainfi que l'agraffe ou le bouton fimple qui foutient le manteau fur l'épaule. Cette fimplicité prouve combien l'ufage de ces agraffes étoit général, & que la Sculpture d'alors ne copioit pas avec plus de fcrupule les modes de fon fiecle que nous n'imitons celles du nôtre, ainfi que je crois l'avoir prouvé dans le volume VI. Indépendamment des canaux & des arnemens cizelés avec beaucoup de foin fur les moulures du piedestal de bronze qui porte la figure, il eft orné de quatre bouquets de feuillages qui décorent tout le tour, & qui font incruftés en argent fur le cuivre, on voit leur deffein au n°. III, & la coupe du même pied au no. IV. Ces bouquets & les petits filets font liés & incorporés avec tant de précifion, qu'on n'apperçoit aucune trace d'incrustation. On connoît par une infinité de monumens avec quel fuccès les anciens ont pratiqué ce genre d'ouvrage, les Egyptiens même nous en ont laiffé des exemples.

pour

La hauteur du Mercure eft de cinq pouces huit lignes.

La hauteur du piedestal no. IV. & V. est de deux

pouces.

Le grand diametre deux pouces dix lignes.

Le petit diametre deux pouces deux lignes.

Le

pays que nous nommons le Bugey, eft compris fous l'Empire Romain, dans le territoire des peuples Sequani. Cette vafte contrée traverfée par plufieurs grands chemins, dont l'un conduifoit de la Colonie de Lyon à Befançon, étoit fans doute habitée & couverte des maifons de campagne & des Fermes qui fervoient à cultiver ce canton, je ne crois pas qu'il foit poffible de retrouver aujourd'hui dans ce qui nous refte des pofitions Romaines le village de l'Huis, on peut feulement conjecturer qu'un de fes habitans un peu riche, avoit confacré cette ftatue de Mercure au Dieu du commerce, & il n'eft en effet chargé d'aucun autre attribut.

Le hazard n'ayant fait ouvrir la caverne dans laquelle elle avoit été confacrée, qu'en 1732, nous a confervé ce petit monument dans toute la pureté que nous lui

voyons.

No. V.

Ce que je viens de dire du Bugey, me conduit trop naturellement à la ville de Lyon pour n'y point entrer un moment, non-feulement j'ai une place à remplir dans cette planche, mais encore les occafions de parler de la ville de Lyon font fort rares. Il a été fi fouvent mention de cette grande Colonie dans tous les Auteurs anciens & modernes, qu'il feroit inutile d'efpérer quelque chose d'intéreffant qui n'eut point été dit à fon fujet. D'ailleurs les petits monumens que je cherche, & d'après lefquels j'aime à parler, par la raison que je les ai fous les yeux, ont été fi fouvent recueillis dans cette Ville, qu'il ne faut prefque pas fe flatter d'en trouver encore. Cependant ce petit morceau de Mofaïque, que l'on

vient

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