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de ce monument, que je n'offre cependant que comme une conjecture des plus vagues. Je crois toujours qu'il repréfente l'acquit d'un vou, ou le remerciment aux Dieux d'un péril échapé fur l'eau. A la fuite des deux figures debout, qui portent les animaux qui doivent être immolés, & qui me paroiffent des oyes, & des autres objets qui doivent être offerts, on voit une figure qui tient un gouvernail, & qui paroît d'autant plus être la perfonne intéreffée, qu'elle eft fuivie de plufieurs autres à genoux, ou pour mieux dire affifes fur les talons, placées fur les deux plans dont j'ai parlé.

On voit au milicu des deux qui occupent le plan fupérieur, la représentation d'un rocher, qui ne peut être mis fans aucune raifon, & dont le rapport eft direct avec le gouvernail.

Les trois autres du fecond plan intérieur paroiffent porter des représentations de petites barques. Ces rapports peuvent être autorifés par la feule navigation du Nil.

Je me contenterai de renvoyer pour l'explication plus étendue de ce monument à la fçavante explication Phénicienne de M. l'Abbé Barthelemy, fur un monument dont le fujet eft le même que celui-ci, qui confime l'opinion qu'il avoit établi.

La longueur de ce bas-relief eft aujourd'hui de deux pieds fept pouces fix lignes: hauteur un pied fix pouces.

Plufieurs des cinq petites figures qui accompagnoient ce bas-relief, étant connues depuis long-temps dans les différens Recueils d'antiquités, je ne rapporterai de quelques-unes que leurs matieres & leurs fingularités.

Une figure en bronze très bien confervée, & qu'il fuffit de décrire, parce qu'elle a été trop fouvent gravée. Ce que l'on voit rarement, c'eft la maniere dont ce monument Egyptien eft fondu en creux : il a autant de légèreté que pourroit en avoir un monument Grec.La figure eft mutilée par le bas, & les pieds font rompus auprès des chevilles. Hauteur fix pouces trois lignes.

No. II.

Une belle Ifis de bronze, à laquelle il ne manque qu'u ne portion du bras gauche, & quelques petites parties de fa coëffure, compofée du Difque porté par les cornes, Cette figure a toujours repréfenté Ifis au propre, & telle qu'elle étoit adorée fans Horus fur fes genoux. Je me contente de décrire cette figure, je crois qu'il fercit inutile de la faire graver. La Chaire fur laquelle elle eft affife, & qu'on voit fous ce n°, mérite une attention particuliere: elle a un rapport fingulier avec ce que nous appellons le Gothique.

Hauteur de toute la figure, cinq pouces trois lignes hauteur de la Chaire, deux pouces quatre lignes.

No. III. & IV.

Je n'avois jamais vu de monument Egyptien portant une tête de Bélier furmontée du Difque, & foutenu par le Serpent; indépendamment de cette fingularité, la forme de ce bronze eft différente de celles qui étoient confacrées aux Symboles qu'on portoit à la main dans les proceffions, car il eft conftant que ce morceau étoit deftiné à cet ufage; la tête eft posée fur un cippe groffier fans forme ni dimenfion. On peut en voir le profil fous le n°. IV. Le cippe fur lequel il eft pofé eft une colonne coupée par la moitié, & dont le diametre eft de dix-fept lignes, & la hauteur deux pouces fept lignes. Ce monument eft des mieux confervés & des plus fingu

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La matiere de ce Prêtre d'Ofiris, eft une espece de jafpe rouge d'Egypte. Son principal mérite, eft d'être chargé d'hieroglyphes fur la bande de derriere, & fur la plinte de devant; ils font graves en creux & affez multipliés,

on les voit dévelopés fous ces n°. Ce monumenr d'ailleurs, quoique commun, cft très-bien conservé. Hauteur quatre pouces dix lignes.

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Je n'ai pu retrouver le nom de celui qui m'a envoyé cette copie d'une peinture Egyptienne exécutée fur un mur, & je ne me fouviens plus du lieu où elle a été trouvée ; je fçais feulement que ce deffein m'eft venu autrefois de Marseille, & le défaut de mémoire m'a empêché jufqu'ici de le rapporter. Ces connoiffances pourroient donner plus d'authenticité à ce deffein ; ce feroit même une petite fatisfaction que je fuis dans l'habitude de me procurer à moimême; mais le monument ne feroit ni plus fingulier, ni plus agréable à rapporter, le coftume ne feroit pas copié avec plus d'exactitude, la vérité de l'intérieur d'un Tombeau Egyptien ne feroit pas plus grande. Ces points font affurément les plus effentiels pour un pareil objet. Je n'ai vu les hieroglyphes que fur le deffein, ainfi je ne garantis point une exactitude à laquelle peu de gens attachent des idées. Voilà tout ce que je puis dire à l'occafion de cette planche. Le deffein que je copic a un pied quatre pouces de hauteur, & un pied fept lignes de largeur. Nonfeulement je le crois confidérablement réduit, c'est-àdire, deffiné beaucoup plus petit que l'original; les Egyptiens ne donnoient pas ordinairement un médiocre volume aux objets qui pouvoient être jugés par le public. Mais comme il ne s'agit ici que de donner une idée de ce monument relativement au culte des morts, cette Gravure eft encore confidérablement diminuée. Je puis cependant affurer que la compofition eft exactement repréest fentée dans les mêmes rapports.

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Je ne connoiffois qu'un Ofiris qui eut toutes les conditions de ce Dieu, & qui portât le bras élevé. J'ai trouvé

& 11.

une de ces petites amulettes de porcelaine bleue qui préfente abfolument le même objet, & je me contente de renvoyer le Lecteur à celui que j'ai rapporté dans le IIIe Planc. 11. n°. I. Volume. J'ai voulu produire cet exemple, qui tomboit fur un monument qui m'a paru des plus rares, & qui doit perfuader que ceux de la plus médiocre proportion ne font point à négliger. Je crois en effet que fi l'on vouloit conferver & étudier ces petits monumens, & ne les pas méprifer comme on fait ordinairement, on pourroit découvrir plufieurs objets du culte Egyptien, qui font inconnus, & fe trouver plus en état par leur moyen de les difcuter; par-là nous pourrions reconnoître les cultes admis dans les différens Nômes: mais nous fommes encore bien éloignés de cette fimple distinction.

No. I, & II.

La médiocrité du volume, ne diminue ni la noblesse, ni l'agrément d'une figure, fouvent au contraire elle facilite l'efprit & l'expreffion de l'Artifte, pour le peu qu'il ait de difpofition pour l'un ou pour l'autre. Ce petit Singe Cercopithete, affis & placé fur un Trône dans une attitude convenable à recevoir les adorations, quoiqu'il n'ait aucune parure fur la tête, ce petit Singe, dis-je, est un exemple de ce furplus d'expreflion. J'en ai vu plufieurs de cette efpece, & dans une pareille difpofition; mais aucun n'étoit rendu avec autant d'efprit ; & je me fuis fait un plaifir de le rapporter, & même de le présenter fous deux afpects. Il n'eft cependant que de porcelaine verte, & fą hauteur n'eft pas tout-à-fait de fept lignes,

No. III. & IV.

La figure du Serpent Agathodemon ne fera pas nouvelle au Lecteur, & nous avons plufieurs monumens de différens genres qui le repréfentent à peu près dans la même difpofition où cette amulette nous le fait voir fous ce n°. Cependant l'arrangement de cette figure défigne

plus

plus particulierement la maniere dont ce Serpent apprivoisé étoit instruit à paroître devant le peuple. Les no. III. & IV. en donnent une idée, & cette confirmation ne déplaît point à ceux qui aiment à s'inftruire.

La porcelaine bleue de ce petit monument eft d'une affez belle couleur. La hauteur eft de cinq lignes.

N. V.

Vol. III. Plan.

Vol. IV. Plan.

J'ai rapporté plufieurs parures de têtes féparées de tout autre objet, & j'ai dit dans leur explication ce que IV. no. V. j'ai imaginé de plus convenable. Je croirois que cette XIII. n°. II. & petite Amulette de porcelaine verte parfaitement con- III. fervée, & qui n'a aucune efpece de caffure à fes extrêmités, doit être renvoyée dans la même claffe, & qu'elle repréfentoit en premier lieu quelque marque d'autorité, dont la figure fera devenue le terme propre dans la fuite. Au refte fans prétendre rien décider, je croirois affez que les pierres gravées, destinées pour être des Amulettes, n'étant venues qu'à la fuite des fuperftitions de ce genre plus groffieres, ayant de plus l'avantage de multiplier l'aveu & la foumiffion de l'homme foible, ont dû l'emporter par la fuite fur les monumens pareils à celui de ce No.

Hauteur fept lignes.

N°. VI.

Je placerois dans la même claffe que le N°. précé dent cette efpece de Couronne ou de Vase dentelé. J'ai en ma poffeffion plufieurs de ces morceaux, dont les extrêmités parfaitement confervées, prouvent qu'ils n'ont jamais été fabriqués autrement. Mais comme on en voit plufieurs qui font partie des ornemens placés fur la tête des Divinités Egyptiennes, je croirois que la forme de ce morceau eft d'autant plus jufte, que ces marques extérieures font devenues par la fuite les fignes repréfentatifs des mots Métaphyfiques de cette Langue. Cette forTome VII.

B

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