EXTRAIT DES REGISTRES DE L'ACADÉMIE ROYALE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES. Du 18 Novembre 1766. CHOURD'HUI M. l'Abbé Belley, & M. le Beau, Commiffaires nommés par l'Académie pour l'examen du feptieme Volume, formant le Supplément au Recueil d'Antiquités Egyptiennes, Etrufques, Grecques, Romaines & Gauloises, par feu M. le Comte de Caylus, ont fait leur rapport, & ont dit qu'ils n'avoient rien trouvé dans cet Ouvrage qui n'en fit défirer la publication. En conféquence de ce rapport, la Compagnie a cédé fon Privilége pour l'impreffion de ce feptieme Volume de feu M. le Comte de Caylus: En foi de quoi j'ai figné le préfent Certificat. Fait à Paris, au Louvre le 18 Novembre 1766. Signé, LE BEAU, Secrétaire perpétuel de l'Académie Royale des Infcriptions & Belles-Lettres. Lettres portant renouvellement de Privilége en faveur de l'Académie Royale des Infcriptions & Belles-Lettres, pendant trente ans, pour l'impreffion, vente & débit de fes Ouvrages. LOUIS, par la grace de Dieu, Roi de France & de Navarre : A nos amés & quêtes ordinaires de notre Hôtel, Baillifs, Sénéchaux, Prevôts, Juges, leurs Lieutenans, & à tous autres nos Officiers & Jufticiers qu'il appartiendra, SALUT : Notre Académie Royale des Inscriptions & Belles-Lettres nous a fait expofer qu'en conformité du Réglement ordonné par le feu Roi notre très-honoré Seigneur & bifayeul, pour la forme de fes exercices & pour l'impreffion des divers ouvrages, Remarques & Obfervations journalieres, Relations annuelles, Mémoires, Livres & Traités faits par les Académiciens qui la compofent; elle en a déja donné un grand nombre au Public, en vertu des Lettres de privilége qui lui furent expédiées au mois de Décembre mil fept cent un, renouvellées par autres du quinze Février mil fept cent trente-cinq; mais le délai de trente années porté par ces dernieres fe trouvant expiré, notredite Académie nous a très - humblement fait supplier de lui accorder nos Lettres néceffaires pour fa prorogation. A CES CAUSES, & notre intention ayant toujours été de procurer à notredite Académie en Corps, & aux Académiciens en particulier, toutes les facilités & moyens qui peuvent rendre leur travail utile au Public, nous lui avons de nouveau permis & accordé, permettons & accordons par ces Préfentes fignées de notre main, de faire imprimer, vendre & débiter en tous les lieux de notre Royaume, par tel Libraire qu'elle jugera à propos de choifir, les Remarques ou Obfervations journalieres, & les Relations annuelles de tout ce qui aura été fait dans fes Assemblées, & généralement tout ce qu'elle voudra faire paroître en fon nom; comme aufli les Ouvrages, Mémoires ou Livres des Particuliers qui la compofent, lorfqu'après les avoir examinés & approuvés, aux termes de l'article 44 du Réglement, elle les jugera dignes d'être imprimés, pour jouir de ladite permiffion par le Libraire que l'Académie aura choifi pendant le temps & l'efpace de trente ans, à compter du jour de la date des Présentes; Faisons très-expresses inhibitions & défenses à toutes fortes de perfonnes de quelque qualité & condition qu'elles foient, & nommément Regiftré fur le Regiftre XVI. de la Chambre Royale & Syndicale des Libraires ERRAT A. PAGE 28, lig. 28, Mystatoga, lifez Mystagoga. Pag. 100, lig. 8, de fon nom, lif. de fon Nôme. Pag. 135, no. II, lig. 2, m'avoient d'abord perfuadés, lif. m'avoit d'abord perfuadé. Pag. 186, no. I, lig. 1, reueillis, lif. recueillis. Pag. 189, lig. 1, de faire for des ouvrages, lif. de faire fortir des ouvrages. De l'Imprimerie de C. F. SIMON, Imprimeur de la Reine, & de l'Archevêché, rue des Mathurins, 1767. 4 ***** ÉLOGE HISTORIQUE DE M. LE COMTE DE CAYLUS, Lu à la rentrée publique de l'Académie Royale des Infcriptions & Belles - Lettres : le Mardi 8 Avril 1766, par M. le Beau Sécretaire perpétuel de la même Académie. A NNE-CLAUDE-PHILIPPE de Thubieres, de Grimoard, de Peftels, de Levy,. Comte de Caylus, Confeiller d'honneur né au Parlement de Toulouse, naquit à Paris le 31 Octobre.1692. La famille de Thubieres, originaire de Rouergue, jouiffoit dès l'an 1200 des prérogatives de la Haute Noblesse. Jean-Anne Comte de Caylus, pere de notre illuftre Académicien, fut Menin de Monseigneur le Dauphin, & mourut en 1705, Lieutenant Général des Armées du Roi. Il laiffa deux freres, également diftingués dans deux Ordres & dans deux Royaumes différens. a L'un ayant embraffé le service d'Espagne, fut fait Grand d'Espagne de la premiere claffe, Chevalier de la Toifon d'or, Généraliffime des Armées de Philippe V, & mourut Vice-Roi de Valence en 1760. L'autre ne pofféda qu'un feul titre; mais fes vertus y ajouterent un eclat fupérieur à celui de toutes les dignités humaines : ce fut le célebre Evêque d'Auxerre. M. le C. de Caylus eut un frere Chevalier, de Malte, Chef d'Escadre, & Gouverneur Général des Ifles du Vent, où il mourut en 1750. Leur mere Marthe-Marguerite de Valois, Marquife de Vilette, eut pour bifayeul Théodore Agrippa d'Aubigné, auffi renommé par ses écrits que par fa valeur, qui fuivit Henri IV. dans toutes fes batailles, & ne l'abandonna dans fa que converfion. Madame de Maintenon étoit tante à la mode de Bretagne, de Madame la Comteffe de Caylus. Le pere du jeune Comte fongea fur-tout à lui faire un tempéramment vigoureux, & il y réuffit. Nous l'avons vû fupporter les maux les plus douloureux, auxquels nous étions plus fenfibles, qu'il ne fembloit l'être lui-même. La mere employa fes foins à lui former l'efprit & le cœur, & perfonne n'en étoit plus capable. Elle faifoit par fes qualités aimables l'ornement de la Cour. Elle fçut lui infpirer l'amour de la vérité & de la juftice, la générofité, une franchise qui n'étoit pas dépourvue de circonspection, & le plus vif fentiment de |