plus être affujetti qu'à Dieu. Eh! que deviendroient donc ces grandes & invariables maximes de l'Evangile, s'il étoit poffible d'être reconcilié avec Dieu fans commencer du moins à l'aimer pardeffus toutes chofes, & fans le defirer fincerement & de tout fon cœur ? IV. Témoi gnages des res. C'eft fur ces premiers fondemens que les faints Docteurs qui nous ont inftruit des regles faints Pede la Penitence, & des moyens de rentrer en grace avec Dieu › Cyprian, de ont tant inculqué la neceffité de lapf. fe convertir à Dieu de tout fon cœur dont ils fçavoient que l'amour est la premiere affection, le principe & la maîtreffe de toutes les autres: qu'il faut être Tertul. de fâché d'avoir aimé ce que Dieu penit. s. 4. n'aime pas, & hair le peché, parce que Dieu le hait, & en Clem. Alex. eft offenfé: que fans la charité 4. from. 1. b Luc.c.7. rien ne peut être agréable à Amb.1.7.in Dieu que la crainte peut bien réprimer le pécheur,mais qu'elle ne le corrige & ne le change point par elle-même : la que douleur qui n'a pour principe Chryfoft. bom.4.in 2. que la crainte des peines n'eft rien ; & qu'il faut gémir d'avoir offenfe un Dieu fi bon, qui a porté fon amour pour nous jufqu'à livrer fon Fils pour ad Cor. 'Aug.ep.45• L. 2. cont. Serm. 2.in propre notre falut : qu'on ne haït le pend Anaft. ché, qu'autant qu'on aime la juftice; que le defir de faire le mal ne s'éteint que par le defir adv. leg. que la charité infpire de faire 6.7. le bien qu'il faut à l'exemple du Lazare, exemple fur lequel tous les faints Docteurs ont tant appuyé, que lepécheur commenIn PS. 54. ce à revivre pour pouvoir être déSerm.1.in lié:&qu'il n'y a point d'autre vie Pf. 103. de l'ame que la charité. D'où S. Auguftin conclut enfin que Pf.101. L. 2. cont. Petil. n. 1720 les Sacremens ne fervent de rien fans la charité. Vous comprenez, MES CHERS FRERES,par le peu que nous venons de vous découvrir des premieres fources de la Tradition, combien il auroit été facile à M. de Meaux d'y faire remonter la doctrine qu'il établit dans ce Traité, & de faire voir par toute la fuite des ficcles, que l'Eglife n'en a jamais reçû, ni tranfmis d'autre. Pourquoi décifions Mais il connoiffoit la force V. des difcours précis. Il fçavoit M. de que le Concile de Trente ayant Meaux s'eft reglé fes décifions fur l'Ecriture borné aux & fur la Tradition, montrer à du Concile des Fidéles une doctrine fixée & de Trente déterminée clairement par une affemblée generale fi favante & fi fage, c'étoit fixer leur croïance, & leur épargner une difcuffion pénible, & quelquefois embarraffante. Il n'ignoroit pas que les Adverfaires qu'il avoit à combattre,s'embarraffant peu de l'Ecriture & de la Tradition dont ils fe jouent comme il leur plaît, mettoient leur principale reffource dans les fauffes interpretations qu'ils donnoient à quelques Decrets du Concile de Trente, & dans des raifonnemens auffi oppofés à la faine Theologie, quà la droite raifon. C'eft ce qui le détermina à fe renfermer dans l'expofition des Decrets du Concile de Trente concernant cette importante matiere. Il s'appliqua donc uniquement à développer ces Decrets, & à en faire fentir toute la force & le parfait accord, & à diffiper toutes les mauvaises défaites par lesquelles on voudroit les éluder, ou les mettre en contradiction. Et s'il y ajoûta le Catechifme du Concile, & S. Thomas, ce ne fut que pour mettre la doctrine du Concile dans un fi grand jour, qu'il ne für plus poffible ni aux défenfeurs de l'attrition fervile de s'en autorifer fous quelque couleur que ce pût être, ni aux ennemis déclarés de l'Eglife Catholique d'en prendre prétexte de la calomnier. Car c'étoit une chofe que ce grand Evêque avoit infiniment à cœur, & en quoi fon zele & fon amour pour l'Eglife Catholique éclatoit davantage, que de la décharger de la haine & des reproches que lui attiroit de la part des heretiques la témerité de ces écrivains qui ont ofé imputer à un de fes plus refpectables Conciles,un fentiment qui bleffe la Religion jufques dans le cœur, & de la juftifier des calomnies des uns & des |