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autres, encore plus pleinement qu'il ne l'avoit fait dans fon feII.Aver-cond Avertiffement contre le $iff. n. xx. Miniftre Jurieu.

V I.

Vous trouverez donc ci, MES CHERS FRERES,la veritable doctrinedel'Eglife fur l'amour de Dieu neceffaire pour être justifié dans le Sacrement de Penitence, développée avec fimplicité, mais en même tems avec une force d'évidence & de lumiere à laquelle il n'eft pas poffible de fe refufer.

Qui pourroit en effet, après Préeis de avoir lû attentivement ce Traité,

la Doârine

duConcile. ne pas reconnoître la charité commencée par laquelle on commence à aimer Dieu pardeffus toutes chofes, dans cette préparation à la juftification, dont le Concile de Trente établit la neceffité au VI. chapitre de la VI. Seffion, & au III.

Canon de la même Seffion, qui eft le précis & l'abregé du VI. chapitre. Le faint Concile renferme dans cette préparation, outre les Actes diftincts de Foi & d'Esperance par lefque's l'ame commence à s'ébranler, à fe tourner vers Dieu, & à tendre à la charité & à la juftice: 1. Un commencement d'amour de Dieu comme fource de toute justice, c'est-à-dire comme celui qui eft la juftice même, & qui peut feul la communiquer à l'homme,en l'y affujettiffant par la charité que le Saint Efprit répand dans fon cœur. 2o. Üne haine & une déteftation du peché qui a pour principe cet amour de la juftice à laquelle le peché eft oppofé. 3°. Un ferme propos & une réfolution conftante d'obferver tous les Commandemens, & par conféquent

VII.

evafions

droit élu

le premier & le plus grand de tous, le précepte de la charité qui renferme tous les autres. 4°. Le commencement d'une vie nouvelle. Et M. de Meaux vous fait voir clairement que tout cela n'eft réellement autre chose que la charité commencée, par laquelle on commence à aimer Dieu pardeffus toutes choses, & à préferer fon amour à l'amour de toutes les creatures.

Si quelques nouveaux TheoDiverfes logiens veulent s'échapper en par lefquel- difant que ce commencement les on vou d'amour de Dieu n'eft que ce der qu'ils appellent amour de concu doctrine. pifcence ou d'efperance, M. de Premiere Meaux les arrête tout court en', L'amour leur demandant, fi l'on peut de concu- confondre avec l'efperance, un pifcence amour qui ne vient qu'après de l'amour l'efperance, qui lui eft furajoûté, de charité, & que le Concile diftingue

évafion.

different

fi

fi précisément de cette vertu; non pas pour marquer un amour de differente efpece & de différente nature, puifqu'il eft bien certain que l'efperance ne défire & n'attend pas ici autre chose que ce que la charité commencée fait elle-même défirer plus que toutes chofes, c'eft-à-dire le pardon des pechés, la justice & la charité parfaite : mais pour marquer un amour de différent degré, parce qu'il s'agit ici non d'un défir imparfait de la vraie juftice qui eft Dieu même, tel qu'il fe trouve dans l'efpérance avant que l'acte de la charité commenencée foit formé : mais d'un défir abfolu & de préférence à tout, qui eft l'acte formé de la charité commencée, ajouté à la foi & à l'efperance, comme nous l'expliquerons plus au long dans la fuite.

C

Que fi ces nouveaux Theolo giens veulent repliquer, que cet amour commencé de Dieu comme fource de toute juftice ne peut appartenir à la charité, parce que la charité fe rapporte à Dieu comme parfait en lui-mê¬ me fans aucun rapport à nous; querépondraM.de Meaux à cette frivole imagination: Remarquez le bien, MES CHERS FRERES, il répond & foutient 1°. Que tous les Theologiens ont toûjours entendu cette maxime, que la charité s'unit à Dieu comme parfait en lui-même fans aucun rapport à nous, en ce fens que nous ne devons pas aimer Dieu pour nous-mêmes, c'est-à-dire rapporter Dieu à nous, mais nous aimer nous-mêmes pour Dieu, & nous rapporter nousmêmes, & tout ce qui nous appartient, à Dieu, enforte que

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