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z°. Que c'est à deffein & de propos delibéré, qu'en traitant de l'attrition, les mêmes Peres ontévité de fe fervir du terme de fuffifance ; de forte que ces deux points déja fi clairement établis par la fimple teneur des decrets du Concile, fe trouvent par les actes que rapporte le Cardinal Palavicin,conduits jusqu'à l'évidence d'une démonftration à laquelle il n'eft plus poffible de fe refufer.

de quelques

Mais pour donner encore plus xxx. de jour à cette matiere, il ne fe- Sentimens ra pas inutile de rapporter ici Peres & de quelques-uns des avis qui furent quelques propofés dans cette fainte Affem. Docteurs

blée.

pour

rapportés

par le Car

vicin. Con

Jacques Lainez demandoit dinal Palale Sacrement de Pénitence formité de le repentir, la crainte, l'amour, la doctrine la contrition & l'abfolution; où de la XIV. l'on voit qu'après la crainte ce avec la v *

K

Seffion

Théologien vouloit un amour qui la fuivît, & duquel devoit naître la contrition comme conçue par cet amour,

Ferrutius Efpagnol & Théologien de l'Evêque de Segovie difoit plus clairement encore que l'amour étoit requis par ces pa

Luc. v 1 1. roles de Jefus-Chrift: Beaucoup

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de pechés lui font remis, parce qu'elle a beaucoup aimé, infiftant fur ce mot elle a aimé, qui mis au paffé, disoit-il, marque neceffairement que l'amour a dû précéder la rémiffion du peché. Ferrutius ajoûtoit encore que c'eft en ce fens qu'on doit entendre cette trifteffe dont parle faint Paul, & qu'il appelle selon Dieu; c'eft-à-dire, une trifteffe qui fe forme & qui naît de l'amour qu'on a pour lui; & c'est pourquoi le même Théologien foûtenoit, que faint Augustin

n'auroit jamais accordé que la grace de la réconciliation fût donnée fans amour. La foi, difoit-il, vient d'abord la premiere, il est vrai ; & de cette foi nait la déteftation du peché:mais bientôt après le cœur relevé par l'efperance commence à aimer, & de-là vient la premiere grace ou la premiere infufion de la juftice. Tel eft le précis de la doarine de Ferrutius.

Un autre ajoûtoit,que les hom→ mes commencent à fe repentir à caufe de la peine, enfuite à caufe de Dieu; & que de-là fuit la confeffion des péchés. Un autre qu'entre les difpofitions neceffai

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res au Sacrement de Pénitence la crainte étoit fans doute la premiere; mais qu'après elle venoit la déteftation du peché & la foi, mais une foi d'où naißoit l'ef perance, & une esperance d'ou

naiffoit l'amour. Tous les autres Théologiens opinerent à peu près de même.

Il n'y cut que les deux opinions dont nous avons déja parlé, qui s'écarterent de l'avis commun,en fuppofant,l'une, que l'amour n'étoit pas neceffaire, & l'autre,qu'il falloit un amour parfait. En un mot à l'exception peut-être d'un feul, tout le mon de conclut dans cette fainte Affemblée à reconnoître par rapport au Sacrement de Pénitence la neceffité d'un amour qui devoit être quelque chofe de plus que la foi, la crainte, & l'efperance. Quant à ce point le langage des Peres & des Théologiens fut toujours le mêine toujours également foutenu; & dans la Seffion XIV. on n'en parla ni moins, ni moins uniformement que dans la Seffion vie

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L'autorité de l'Hiftorien le plus éxact & le plus sûr des actes du Concile ne fçauroit donc nous permettre de douter, que fi dans le decret de la Seffion xiv. le Concile n'a point parlé de la neceffité de cet amour, ce n'eft pas en effet parce que le Concile en a douté mais au contraire parce qu'il l'a fuppofée, & parce qu'il n'a pas crû 'qu'il fût neceffaire de rappeller au fujet du Sa erement de Pénitence en parti culier un point déja défini, & dont la décifion dépend en effet, non de la nature du Sacrement de Pénitence en particulier,mais des principes communs & des decrets generaux qu'il avoit déja faits fur la matiere de la juftification.

Ce ne fut pas non plus par la crainte d'anéantir l'efficace & la vertu du Sacrement, que les

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