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Audace étonnante d'un Rhodien, qui est enfin pris par les Romains Incendie des Ouvrages. Bataille de Drépane.

A Carthage on attendoit avec impatience des nouvelles de ce qui fe paffoit à Lilybée. Mais les alliégés étoient trop refferrés, & les alliégeans gardoient trop éxactement l'entrée du port, pour que perfonne pût en fortir. Cependant certain Annibal, furnommé le Rhodien, homme diftingué, & qui avoit été témoin oculaire de tout ce qui s'étoit fait au fiége, ofa fe charger de cette commiffion. Ces offres furent acceptées, quoique l'on fe défiât qu'il en vînt à son honneur. (a) Il équipe une galére particuliére, met à la voile, paffe dans une de

(a) Il équipe une galére particuliere, met à la oile.] Si les Anciens font au deffous des Modernes dans certains arts & certaines fciences, c'eft fans doute dans la marine. Ils y étoient très-ignorans, & prefque au-delà te tout ce qu'on peut imaginer. Le plus mauvais de nos matelots en fait infiniment plus que le plus habile de leurs pilotes. L'invention de la bouffole ne fait rien à la conftruction: & malgré tout ce que les Antiquaires en difent, ils y étoient très-malhabiles; leurs voiles leur fervoient peu, ils abattoient pour peu que le vent leur fût contraire, & tout vent le leur étoit, à moins qu'ils ne l'euffent en poupe. On ne voit aucun éxemple qu'ils louvoiaffent, ou qu'ils pinçaffent le vent, ces fortes de manoeuvres leur étoient tout à fait inconnuës. Voici pourtant un Rhodien qui met en ufage toute les mancuvres & les remûmens des voiles de nos plus habiles Marins, avec un petit bâtiment qui ne peut être qu'une maniére de tartane ou de barque, dont on fe fert en Provence; car je ne vois point de bâtiment qui foit plus propre à prendre le vent, & à faire route de quelque côté qu'il fouffle, que ceux de cette espéce. Cependant ces Anciens, fi ignorans dans la conftruction & dans l'art de naviger, ont fait des voiages fi longs & fi périlleux, qu'il femble moralement impoflible que la conf truction de leurs vaiffeaux ne fût femblable à la nôtre, ou fort approchante à l'égard du ventre. Les Marfeillois, dit M. Huet, ne tournérent pas leurs navigations à la mer Mediterranee is entré rent dans l'Ocean, & firent de longues courfes au Sud & au Nord. Euthimenes Marfeilois s'avança par delà la ligne, & en rapporta des fingularites qui pafférent pour fabuleufes. Longtems avant l'line, dit-il ailleurs, & même avant Augufte, le chemin

étoit ouvert pour fortir de la mer Méditerranée par le détroit de Cadix, & faire le tour de l'Afrique jusqu'à la mer Rouge. Ce que Pline a écrit fur ce fujet, mérite une grande attention. Il rapporte, fur la foi de Calius Antipater, célébre Hiftorien, qui vécut du tems de la fédition des Gracques; que dèslors les vaiffeaux partis des côtes d'Espagne alloient trafiquer en Ethiopie. Ce fut la voie que tinient ces vaijeaux Espagnols, dont Pline dit que Casus Cefar, fils d'Agrippa, adopté par Augufle, vit les debris dans le golphe Arabique. Il ajoute que Hannon Carthaginois, pendant que les affaires de ja nation é toient florijantes, navigea depuis le détroit de Cadix jufqu'à l'extrémité de l'Arabie, & laifja une relation exacte de fon voiage: comme Himilcon fon compatriote, fut envoie en même tems pour reconnai tre les côtes de l'Europe. Pline ajoute encore, fous l'autorité de Cornelius, Hiftorien très estimable & très fidele, que de fon tems un certain Eudoxus, fuiant la poursuite de Ptolumée Lathurus Roi d'Egypte, s'embarqua fur le golfe Arabique, & aborda à Calix: d'où il paroit clairement que les Portugais s'en ont bien fait accroire, quand ils fe fent attribues la gloire d'avoir découvert les premiers le cap de Bonne Esperance.

On prétend qu'Hérodote a romanifé fon Hiftoire, je ne le vois pas: ne met-il pas un con rectif dans ce qu'il croit incroiable & mirachi. leux? Je ne fuis pas obligé, dit-il, de tout croi re, mais je fais néceffité par les loix de l'Hif toire de rapporter tout ce qui paroît digne do paffer à la postérité. Ce grand Hiftorien rappor te que Necus, Roi d'Egypte, dépêcha jur des vaijeaux quelques Pheniciens, avec ordre de travejer au delu des colonnes a' Hercule jufqu'à la me▾ Septentrionale, & puis de retourner en Egypte. Les

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ces Ifles qui font devant Lilybée, & le lendemain un vent frais s'étant
élevé, il paffe au travers des ennemis que fon audace étonne, il entre
dans le port à la quatriéme heure du jour, & fe difpofe dès le lende-
main à revenir fur fes pas. Le Conful, pour lui oppofer une garde plus
fûre, tient prêts pendant la nuit dix de les meilleurs vaiffeaux, & du
port, lui & toute fon armée obfervent les démarches du Rhodien. Ces
dix vaiffeaux étoient placés aux deux côtés de l'entrée; autant près du
fable que l'on pouvoit en approcher; les rames levées, ils étoient com-
me prêts à voler & à fondre fur Annibal. Celui-ci, malgré toutes ces
précautions, vient effrontément, infulte à fes ennemis, & les décon-
certe par
fa hardieffe & la légèreté de fa galére. Non feulement il paf-
fe au travers fans en rien fouffrir lui ni fon monde, mais il approche
d'eux, il tourne alentour, il fait lever les rames & s'arrête, comme
pour les attirer au combat: perfonne n'ofant fe préfenter, il reprend fa
route, & brave ainfi avec une feule galére toute la flotte des Romains.
Cette manœuvre, qu'il fit fouvent dans la fuite, fut d'une grande uti-
lité pour les Carthaginois & pour les afliégés; car par là on fut inftruit
à Carthage de tout ce qu'il étoit important de favoir, à Lilybée on
commença à bien efpérer du fiége, & la terreur fe répandit parmi les af-
fiégeans. Cette hardieffe du Rhodien venoit de ce qu'il avoit appris
par expérience quelle route il falloit tenir entre les bancs de fable qui
font à l'entrée du port. Pour cela il gagnoit d'abord la haute mer: puis
approchant comme s'il revenoit d'Italie, il tournoit tellement fa proue
du côté de la tour qui eft fur le bord de la mer, qu'il ne voioit pas cel-
les qui regardent l'Afrique. C'eft aufli le feul moien qu'il y ait pour
prendre avec un bon vent l'entrée du port.

L'éxemple du Rhodien fut fuivi par d'autres qui favoient les mêmes routes. Les Romains, que cela n'accommodoit pas, fe mirent en tête de combler cette entrée: mais la chofe étoit au-deffus de leurs forces. La mer avoit là trop de profondeur. Rien de ce qu'ils y jettoient ne demeuroit où il étoit néceffaire. Les flots, la rapidité du courant emportoient & diffipoient les matériaux avant même qu'ils arrivaffent au fond. Seulement dans un endroit, où il y avoit des bancs de fable, ils firent à grand-peine une levée. Une galére à quatre rangs voltigeant pendant la nuit, y fut arrêtée, & tomba entre leurs mains. Comme

Phéniciens s'étant donc embarqués fur la mer Rou-
ge, entrérent dans la mer Auftrale; & quand l'Au
omne étoit venu, ils defcendoient à terre, femoient
des bleds en tous les endroits de l'Afrique où ils paf
foient, y attendoient la moisson, & partoient lorf
qu'ils avoient moiffonné. Ainfi après avoir voiagé
deux ans, ils arrivérent la troisième année vers les
Colonnes d'Hercule, & de là ils retournérent en E-
gypte, où ils dirent des chofes que je ne fcaurois croi-
re, & que peut être un autre croira. En effet ils

rapportérent qu'en voiageant à l'entour de l'Afrique, ils avoient eu le Soleil à droite. Ce fut par ce moien que la Lybie fut premiérement connue. Je ne doute point que ce paffage d'Hérodote n'ait excité les Portugais de tenter l'avanture de tourner l'Afri que; ils n'ont donc pas été les premiers qui aient entrepris un fi grand voiage, puifque tant d'autres avant eux avoient tourné cette partie du monde.

elle étoit construite d'une façon finguliére, l'aiant armée à plaifir, ils s'en fervirent pour obferver ceux qui entroient dans le port, & fur tout le Rhodien. Par hazard il entra pendant une nuit, & peu de tems après il repartit en plein jour. Volant que cette galére faifoit les mêmes mouvemens que lui, & la reconnoiffant, il fut d'abord épouvanté, & fit fes efforts pour gagner les devans; prêt d'être atteint, il fut obligé de faire face & d'en venir aux mains. Mais les Romains étoient fupérieurs, & en nombre, & en forces. Maîtres de cette belle galére, ils l'équipérent de tout point, & depuis ce tems-là perfonne ne put plus entrer dans le port de Lilybée.

des Ou

vrages.

Les affiégés ne fe laffoient point de rétablir ce qu'on leur détruifoit. Incendie Il ne reftoit plus que les machines des ennemis, dont ils n'efpéroient plus pouvoir fe délivrer, lorfqu'un vent violent & impétueux foufflant contre le pied des ouvrages, ébranla les galeries, & renverfa les tours qui étoient devant pour les défendre. Cette conjoncture aiant paru à quelques foldats Grecs fort avantageuse pour ruiner tout l'attirail des affiégeans, ils découvrirent leur pensée au Commandant, qui la trouva excellente. Il fit auffi-tôt difpofer tout ce qui étoit néceffaire à l'éxécution. Ces jeunes foldats courent enfemble, & mettent le feu en trois endroits; feu qui fe communiqua avec d'autant plus de rapidité,

ces ouvrages étoient dreffés depuis longtems, & que le vent foufflant avec violence, & pouffant d'une place à l'autre les tours & les machines, portoit l'incendie de tous côtés avec une vîteffe extrême. D'ailleurs les Romains ne favoient quel parti prendre pour remédier à ce défordre. Ils étoient fi effraiés, qu'ils ne pouvoient ni voir ni comprendre ce qui fe paffoit. La fuie, les étincelles ardentes, l'épaiffe fumée que le vent leur pouffoit dans les yeux, les aveugloient. Il en périt grand nombre avant que de de pouvoir même approcher des endrois qu'il falloit fecourir. Plus l'embarras dcs Romains étoit grand, plus les affiégés avoient d'avantage. Pendant que le vent fouffloit fur ceux-là tout ce qui pouvoit leur nuire, ceux-ci voiant clair, ne jettoient rien ni fur les Romains, ni fur les machines, qui portât à faux: au contraire le feu faifoit d'autant plus de ravage, que le vent lui donnoit plus de force & d'activité. Enfin la chofe alla fi loin, que les bafes des tours furent reduites en cendres, & les têtes de béliers fondues. Après cela il fallut renoncer aux ouvrages, & fe contenter d'entourer la ville d'un foffé & d'un retranchement, & de fermer le camp d'une muraille en attendant que le vent fit naître quelque occafion de faire plus. Dans Lilybée on releva ce qui étoit tombé des murailles, & l'on ne s'inquiéta plus du fiége.

Bataille

Quand on eut appris à Rome que la plus grande partie de l'armement avoit péri, ou dans la défenfe des ouvrages, ou dans les autres de Dréopérations du fiége, ce fut à qui prendroit les armes. On y leva une pane. armée de dix mille hommes, & on l'envoia en Sicile. Le détroit tra

verfé, elle gagna le camp à pied. Et alors le Conful Publius Claudius aiant convoqué les Tribuns: Il eft tems, leur dit-il, d'aller avec toute la flotte à Drépane. Adherbal qui y commande les Carthaginois, n'est pas prêt à nous recevoir. Il ne fait pas qu'il nous eft venu du fecours; & après la perte que nous venons de faire, il eft perfuadé que nous ne pouvons mettre une flotte en mer. Chacun approuvant ce deffein, il fit embarquer avec ce qu'il avoit déja de rameurs ceux qui venoient de lui arriver. Pour de foldats il ne prit que les plus braves, qui, parce que le trajet n'étoit pas long, & que d'ailleurs le butin paroiffoit immanquable, s'étoient offerts d'eux-mêmes. (a) Il met à la voile au milieu de la nuit, fans être apperçu des affiégés. D'abord la flotte marcha ramaffée & toute enfemble, aiant la terre à droite. A la pointe du jour l'avantgarde étant déja à la vûe de Drépane, Adherbal, qui ne s'attendoit à rien moins, fut d'abord étonné: mais y faifant plus d'attention, & voiant que c'étoit la flotte ennemie, il réfolut de n'épargner ni foins ni peines, pour empêcher que les Romains ne l'affiégeaffent ainfi haut la main. Il affembla auffi-tôt fon armement fur le rivage. & un Héraut par fon ordre y aiant appellé tout ce qu'il y avoit de foldats étrangers dans la ville, il leur fit voir en deux mots combien la victoire étoit aifée s'ils avoient du cœur, & ce qu'ils avoient à craindre d'un fiége fi la vûë du danger les intimidoit. Tous s'écriant que fans différer on les menât au combat, après avoir loué leur bonne volonté, il donna ordre de fe mettre en mer, & de fuivre en poupe le vaiffeau qu'il montoit, fans en détourner les yeux. Il part enfuite le premier; & conduit fa flotte fous des rochers qui bordoient le côté du port, oppofé à celui par lequel l'ennemi entroit. Publius furpris de voir que les ennemis, loin de fe rendre ou d'être épouvantés, fe difpofoient à combattre, fit tourner en arrière tout ce qu'il avoit de vaiffeaux, ou dans le port, ou à l'embouchure, ou qui étoient prêts d'y entrer. Ce mouvement caufa un défordre infini dans l'équipage, car les bâtimens qui étoient dans le port, heurtant ceux qui y entroient, brifoient leurs bancs, & fracaffoient ceux des vaiffeaux fur qui ils tomboient. Cependant à mefure que quelque vaiffeau se débaraffoit, les Officiers le faifoient auf fi-tôt ranger près de la terre, la proue oppofée aux ennemis. D'abord le Conful s'étoit mis à la queue de fa flotte; mais alors prenant le large, il alla fe pofter à l'aile gauche. En même tems Adherbal aiant paffé avec cinq grands vaiffeaux au-delà de l'aîle gauche des Romains, du

(a) Il met à la voile au milieu de la nuit.] No tre Auteur ne dit pas éxactement le nombre des vaiffeaux que Publius prit pour cette entreprife; il eût pourtant dû nous l'apprendre. Comme il cft de tous les Hiftoriens de fon tems le plus éxact, il faut croire qu'il n'en favoit rien. Mais d'où vient que Diodore de Sicile le fait, qui eft vena fi long

tems après lui? Il faut bien que cet Auteur l'ait trouvé quelque part. Je fuis perfuadé que Polybe a négligé de nous l'apprendre, l'action eft trop confidérable pour croire qu'il l'ait ignoré. Diodore dit donc que le Conful choifit deux cens vail feaux, où il fit entrer tout ce qu'il y avoit de meil. leurs hommes de mer, & l'élite des légions.

côté de la pleine mer, tourna fa proue vers eux, & envoia ordre à tous ceux qui venant après lui s'élongeoient fur la même ligne, de faire la même chofe. Tous s'étant rangés en front, le mot donné, toute l'armée s'avance dans cet ordre vers les Romains, qui rangés proche de la terre, attendoient les vaiffeaux qui fortoient du port: difpofition qui leur fut très-pernicieufe. Les deux armées proche l'une de l'autre, & le fignal levé des deux Amiraux, on commença à charger. Tout fut d'abord affez égal de part & d'autre, parce que l'on ne fe fervoit des deux côtés que de l'élite des armées de terre; mais les Carthaginois gagnérent peu à peu le deffus. Auffi avoient-ils pendant tout le combat bien des avantages fur les Romains, leurs vaiffeaux étoient conftruits de maniére à fe mouvoir en tout fens avec beaucoup de légèreté, leurs rameurs étoient experts, enfin ils avoient eu la fage précaution de fe ranger en bataille en pleine mer. Si quelques-uns dès leurs étoient preffés par l'ennemi, ils fe retiroient fans courre aucun rifque, & avec des vaiffeaux fi légers, il leur étoit aifé de prendre le large. L'ennemi s'avançoit-il pour les pourfuivre? Ils fe tournoient, voltigeoient autour, ou lui tomboient fur le flanc, & le choquoicnt fans ceffe, pendant que le vaiffeau Romain pouvoit à peine revirer à caufe de fa pefanteur & du peu d'expérience des rameurs; ce qui fut caufe qu'il y en eut un grand nombre coulé à fond. Que fi quelqu'un des vaiffeaux Carthaginois étoit en péril, on pouvoit en fureté aller à fon fecours, en fe coulant derrière la poupe des autres vaiffeaux. Les Romains n'avoient rien de tout cela. Lorfqu'ils étoient preffés, fe battant près de la terre, ils n'avoient pas où fe retirer. Un vaiffeau ferré en devant, ou fe brifoit fur les bancs de fable, ou échouoit contre la Le poids énorme de leurs navires. & l'ignorance des rameurs, leur ôtoient encore le plus grand avantage qu'on puiffe avoir en combattant fur mer: favoir de couler au travers des vaiffeaux ennemis, & d'attaquer en queuë ceux qui font déja aux mains avec d'autres. Preffés contre le rivage, & ne s'étant pas réfervé le moindre petit efpace pour fe gliffer par derrière, ils ne pouvoient porter du fecours où il étoit néceffaire: de forte que la plupart des vaiffeaux, partie reftérent immobiles fur les bancs de fable, partie furent brifés contre la terre. Il ne s'en échapa que trente, qui étant auprès du Conful, prirent la faite avec lui, en fe dégageant le mieux qu'ils pûrent le long du rivage. Tout le refte au nombre de quatre-vingt-treize, tomba avec l'équipage en la puiffance des Carthaginois, à l'exception de quelques foldats qui s'étoient fauvés du débris de leurs vaiffeaux. Cette victoire fit chez les Carthaginois autant d'honneur à la prudence & à la valeur d'Adherbal, (a)

terre.

(a) Qu'elle couvrit de honte & d'ignominic le Conf Rom in La fortune n'entre en rien dans la difgrace de Claudius, j'en fuis tout furpris,

Tome 1.

car on la tourne par tout à droit & à gauche: c'est la feule Divinité chimérique du Paganifine qui fe foutienne encore avec tous les honncurs Ꮓ

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