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dans la Note, il m'eft échapé de faire une cenfure des mots d'intrépide & d'intrépidité, qui, toutes réfléxions faites, m'a paru, mais trop tard, un peu trop févére. Je m'étois mis en tête que l'homme intrépide approchoit fort du téméraire, & que l'intrépidité marquoit quelque chofe de plus que la hardieffe & l'affûrance dans les plus grands périls. Et là deffus j'ai avancé qu'un grand Capitaine ne devoit pas être loué fon intrépidité, ou être appellé intrépide, fans un correctif, qui fît connoître que cette qualité ne l'avoit point emporté au-delà des bornes d'une prudente & courageufe hardieffe. Mais aujourd'hui je pense que l'on peut fe paffer de cette précaution. J'ai confulté fur ce fujet les plus habiles, & je n'ai trouvé perfonne qui fût choqué de ces deux mots quelque feuls qu'ils fe rencontraffent. Ainfi de peur de me fingulaifer, je veux bien paffer l'éponge fur ma Note, & en faifant réparation d'honneur à M. de la Rochefoucault, je reconnois que l'intrepidité n'eft rien autre chofe qu'une hardieffe, une affûrance, une force extraordidaire de l'ame, qui s'élève au-deffus des défordres & des émotions, que la vûe des plus grands périls pourroit exciter en elle. Les Manes de M. de Saint-Evremont me pardonneront auffi, s'il leur plaît, la petite contradiction que j'ai crû voir dans la différence que met cet Auteur entre la brutalité & l'intrépidité. Au refte on trouvera là même dequoi fe dédommager du petit défagrément que l'on aura d'abord effuié. Du moins cette critique trop pouffée fervira à quelque chofe. Elle me juftifiera de la folle témérité dont m'accufoient certaines gens, qui dans un Confeil de guerre, fur un fujet que j'avois propofé, & qui n'étoit que hardi, étoient d'avis que l'on m'étouffat entre deux matelats comme un furieux. On est bien éloigné de la témérité, quand dans l'idée d'intrépidité on croit entrevoir un excès dangereux.

An do
Rome

DXLVIII.

VIE

DE PO L

POL

POLY B E.

OLYBE étoit de Mégalopolis, ville du Péloponéfe dans l'Arcadie. Il vint au monde environ l'an cinq cens quarante-huit de la fondation de Rome. Son pére fe nommoit Lycortas, illuftre par la fermeté avec laquelle il foutint les intérêts de la République des Achéens, pendant qu'il la gouvernoit.

Il fut élevé, comme tous les enfans de fa nation, dans un grand respect pour la Divinité: pieux fentiment, où les Arcadiens mettoient leur principale gloire, & dans Polyb. lequel il perfévéra fi conftamment pendant toute fa vie, qu'il eft peu d'Auteurs profanes, qui aient penfé de Dieu plus noblement, & qui en aient parlé avec plus de dignité.

T. II. p. 1174.

edit.

Polyb.
I. IV.

T. I. p. 402.

Pour la Politique, il eut pour Maître Lycortas fon pére, grand homme d'Etat ; & pour la Guerre Philopomen, un des plus habiles & des plus intrépides Capitaines de l'antiquité. Ce fut dans ces deux écoles qu'il prit ces favantes leçons de gouvernement & de guerre, qu'il a mifes lui-même en pratique, & qu'il a fait paffer à la postérité. Comme le pére & le fils fe trouvent prefque toujours joints enfemble dans les affaires de l'Achaïe, il n'eft guéres poffible de faire l'Hiftoire de l'un fans faire celle de l'auMaccius. tre. Nous avons pû d'autant moins nous en difpenfer, qu'il a plû à un Auteur du fiécle paffé d'avancer, contre l'autorité des Hiftoriens les plus dignes de foi; que Polybe étoit un homme de néant, qui ne parloit de lui-même fi fouvent & fi avantageufement dans fon Hiftoire, que pour donner du relief à la baffèffe de fa naiffance; & du luftre à l'obfcurité de fa vie. Quand les témoignages des Hiftoriens nous manqueroient pour détromper ceux qu'une penfée fi bizarre auroit pû jetter dans l'erreur, l'élévation de fon efprit & la nobleffe de fes fentimens juftifieroient affez fon origine. Mais on va voir par des faits, appuiés fur les autorités les plus refpectables, quel rang tenoient fon pére & lui dans la République des Achéens, & de quel fecours ils lui ont été dans les tems les plus fâcheux. Car le tems où ils gouvernoient l'un & l'autre, est l'époque à peu près du renversement de cette République. Ceci nous engage à donner au moins une légére idée des révolutious qui y font arrivées, depuis fon établissement jusqu'à la mort de Philopomen, à qui Lycortas fuccéda.

Polyb.

T. II. P. 178.

L'Achaïe, dont il eft ici queftion, c'est le Péloponéfe, c'est-à-dire tout ce païs de la Grèce, qui environné de trois mers, ne tient au continent que par l'Ifthme de Corinthe. Tifaméne fils d'Orefte en fut le premier Roi, & fes fucceffeurs y regnérent tranquillement jusques à Ogyges. Sous fes enfans, les Achéens indignés de fe voir foumis en efclaves, non à des Rois, mais à des Maîtres, changérent la forme de leur gouvernnement. Ils formérent une ligue, qui ne fut d'abord compofée que de douze villes; favoir, Patres, Dymes, Phares, Tritta, Léontium, Egire Palléne, Egium, Bure, Ceraunie, Oléne, & Hélice.

Cette ligue fubfifta jufqu'après la mort d'Aléxandre le Grand.

Troublée fous les

fuc

CXXIV.

fucceffeurs, elle fe rétablit vers la cent vingt-quatriéme Olympiade. Patres, Dymes, Olymp. Phares & Tritta fe rejoignirent les premiéres: cinq ans après Egium chaffa fa garnifon, & fe remit auffi en liberté; Bure fe défit de fon Tyran; Ifeas, Tyran de Carye, Ibid. p. craignant le fort des autres, remit fa ville aux Achéens: de forte qu'en vingt-cinq ans 179. ces douze villes fe retrouvérent au même état qu'elles étoient avant leur féparation. Aratus y joignit enfuite Sicyone fa patrie, Corinthe, Mégare. Il fut manier tous les ef- P. 181, prits avec tant d'art & de prudence, que les Tyrans n'attendirent pas qu'il prît les armes contr'eux pour quitter leur domination, & affocier leurs villes à la République naiffante. Lyfiades céda Mégalopolis, Lyfimaque Argos, Xenon Hermione, Cléo- p. 183. nyme Phliafie. Enfin par le fecours d'Antigonus & de Philippe, que cet habile Négociateur eut l'art de gagner aux Achéens, cette République fe rendit maîtresse de tout le Péloponése.

D'abord les affemblées fe tinrent à Egium: dans la fuite, felon que les conjonctures Tit. Liv. le demandoient, ou qu'il plaifoit au Capitaine Général, tantôt elles fe faifoient à Si-Lib. cyone, tantôt à Argos, tantôt à Mégalopolis. C'est là que fe déclaroient les guerres, XXXVIII. que fe concluoient les Traités de paix où d'alliance, que fe prenoient toutes les réfolutions, d'où l'on envoioit des Ambaffadeurs, où l'on écoutoit ceux des autres Puiflances. Le Capitaine Général y préfidoit, affifté de dix autres perfonnes choifies, que l'on appelloit Demiurgi. La charge de Général ne duroit qu'un an, fauf à reprendre dans la fuite celui qui l'avoit auparavant occupée, fi l'on avoit été content de fon adminiftration. Lorqu'Aratus fut empoifonné par ordre de Philippe, il étoit dans fon dix-feptiéme Généralat.

Paufan.

Le Gouvernement étoit fondé fur peu de loix. La premiére étoit que l'on ne tien-Polyb. droit d'Affemblée pour aucun Ambaffadeur, qu'auparavant il n'eût montré fes inftruc-T. II. tions par écrit. La feconde, qu'aucune Ville de la République n'envoieront de fon 1185. chef & en particulier des Députés à aucune Puiffance étrangére. Par la troifiéme, il étoit défendu de recevoir des préfens de quelque Roi que ce fut. La quatriéme bor-chaic. noit la durée du Confeil à trois jours, & ordonnoit que le Decret fe fit au quatrié- Polyb. me. La derniére portoit qu'aucune Ville n'admettroit perfonne dans la ligue, que T. II. toutes les autres n'y euffent confenti.

P. 1181.

Ce que fit cette République de plus important pour maintenir fa liberté, fut le Trai- An de té d'alliance qu'elle conclut avec Philippe de Macédoine. Ce Prince avoit brigué cet-Romne te confédération, pendant qu'Annibal étoit en Italie, prévoiant que de quelque côté DXXXVI. que tournât la victoire, il avoit tout à craindre du victorieux. Il ne fe déclara pas Juftin. d'abord, il attendit qu'un parti eût quelque avantage für l'autre. La bataille de Tra- Lib. fyméne n'eut pas été plutôt gagnée, qu'il envoia au Vainqueur cette Ambaffade fameu, XXIX. fe dont Tite-Live rapporte les avantures, & qui fut la caufe de la guerre, que les Ro- Tit. Liv. mains portérent bientôt après dans la Macédoine. Philippe ne fut pas longtems fans fuccomber à fa mauvaife fortune. Preffé tout à la fois par Attalus Roi de Pergame, par An de Marcus Valerius & par les Dardaniens, & ne pouvant tenir tête en même tems à tant Rome d'ennemis, il fit fa paix avec les Romains, qui aiant Annibal fur les bras, ne furent DXLIX. pas fachés de pouvoir différer la guerre de Macédoine, jufqu'à ce qu'ils euffent ter- Juftin. miné celle qu'ils avoient à foutenir dans leur propre patrie.

Lib.

Lib.

DLVII.

Celle-ci finie, fous prétexte de fecourir les Etoliens, Attalus & les Rhodiens qui XXIX. fe plaignoient de Philippe, on reprit les armes contre ce Prince. Après fa défaite, Fla- An de minius penfa à détacher de lui la ligue des Achéens. Il n'étoit pas aifé d'y réuflir. Rome Ce peuple étoit très-attaché au Roi de Macédoine, il en avoit reçû de grands fecours en différentes occafions; il avoit même, par une loi expreffe, défendu que l'on propo- Lib. fât rien dans le Confeil, qui fût contre l'alliance que la République avoit fait avec Phi- XXXII. Tome I. d

Tit. Liv.

Flami nio.

lippe. Cependant une méchante harangue d'Arifténe, alors Général, l'emporta fur toutes ces confidérations. Philippe fut abandonné, il n'y eut que Dymes, Mégalopolis & Argos qui tinrent bon pour lui. Effet furprenant du bonheur des Romains: fans cette foibleffe des Achéens, jamais peut-être ils n'euffent mis le pied dans la Macédoine.

Comment des Magiftrats fi clairvoians ne prévirent-ils pas, que les Romains ne leur pardonneroient jamais de s'être déclarés contre eux, & qu'ils leur feroient de leur alliance avec Philippe un crime, qu'ils n'expieroient que par la perte de leur liberté? Ils ne virent leur faute que quand il ne fut plus tems de la réparer. En vain élevérent-ils jufqu'aux nues le Conful, pour la liberté qu'il avoit rendue à la Grèce à Nemée en plein théâtre. En vain fignalérent-ils leur zéle pour les Romains contre Nabis Tyran de Lacédémone, contre Antiochus, contre les Etoliens & les GalloGrecs, ils s'appercûrent bientôt, qu'en faifant alliance avec les Romains, il ne leur reftoit plus de leur ancienne liberté, qu'autant qu'ils en uferoient pour étendre la puiffance & la domination de ces impérieux Maîtres.

Sur des plaintes mal fondées de la part des Mefféniens, Flaminius donna le tort aux Achéens, & fit de fanglans reproches à leur Capitaine Général d'avoir ofé mettre le fiége devant Mefféne fans fon ordre. L'Ifle de Zacynthe, qu'ils avoient achetée d'un homme à qui l'on n'en conteftoit pas la propriété, ils furent obligés de la lâcher aux Romains fur une décifion de Flaminius, laquelle condamnoit plus les Romains mêmes Plut. i que les Achéens. Ce Conful compara le Péloponéfe à une écaille, & fes peuples à la tortue qui y eft enfermée; & là-deffus il prononça gravement, que comme la tortue n'eft en fûreté, contre les infultes du dehors, qu'autant qu'elle ne s'étend pas au-delà de fon écaille, de même il étoit dangereux pour les Achéens de pofféder quelque chofe hors du Péloponéfe. Quel coup de foudre pour le brave Philopomen! Tit. Liv. Il eut bien plus à fouffrir dans la fuite. Quand le même Conful rendit, au moins en apparence, la liberté à tous les peuples de la Gréce, il fut réglé que les Achéens auroient la garde de toutes les places maritimes de la Laconie. Les Lacédémoniens, malId. L. gré ce Traité, aiant infulté une bourgade de la côte, toutes les autres places, craignant XXXVIII. pour elles-mêmes, envoiérent aux Achéens des Députés. Philopomen, qui gouver noit alors, fit affembler le Confeil, & il y fut conclu qu'on obligeroit les Spartiates à livrer tous ceux qui avoient eu part à l'infraction du Traité. On porte cet ordre aux Lacédémoniens: mais ceux-ci, loin d'obéir, députérent à Fulvius, qui étoit à Céphalénie, pour le prier de venir dans le Péloponéfè, & de prendre leur ville fous la protection du peuple Romain. A cette nouvelle les Achéens prennent les armes contre ces rebelles, & ne ceffent pendant tout l'hiver de les harceler.

Lib.
XXXIII.

Ibid.

Ibid.

Pour mettre ordre à ces brouilleries, le Conful vient dans le Péloponéfe, le Confeil par fon ordre s'affemble à Elis, & il y eft défendu aux deux partis de fe faire la guerre, jufqu'à ce qu'ils aient député à Rome, pour favoir les intentions & recevoir les ordres du Sénat. Diophanes & Lycortas y allérent de la part des Achéens: celui-ci plein de zéle pour les intérêts de fa République, & inftruit par Philopomen, demanda qu'il fut permis aux Achéens d'agir felon leurs loix, & d'ufer de la liberté que les Romains euxmêmes leur avoient rendue: l'autre, lâche adulateur, fe contentoit que les Romains fuffent les Arbitres de la conteftation. Le Sénat eut aflez de peine à fe déclarer. Il auroit bien voulu qu'il ne fût rien changé de ce qui avoit été réglé au fujet des Lacédémoniens; mais d'un autre côté il craignoit de choquer les Achéens qui étoient à Rome en grande confidération. Le parti qu'il prit, fut de répondre d'une manićre fi équivoque, que les Achéens crurent avoir obtenu tout ce qu'ils fouhaitolent, & que les Lacédémoniens ne leur crurent pas tout accordé.

: Au retour des Députés, Philopomen, interprétant l'oracle en fa faveur, fe met à la Ibid. tête de fes Achéens, & campé fur les frontiéres de la Laconie, il envoie demander à Sparte les auteurs du défordre qui étoit arrivé l'année précédente fur la côte, promettant que fi l'on fe foumettoit à cet ordre, la ville ne feroit pas inquiétée, & qu'il ne feroit rien fait aux coupables fans avoir entendu leur juftification. Les Lacédémoniens fe rendirent au camp, mais on ne leur tint pas parole. Le tumulte commença par les bannis de Lacédémone que Philopomen avoit menés avec lui, & qu'il avoit envie de rétablir. Dix-fept des infracteurs du Traité furent maffacrés fans avoir été entendus, & foixante-trois des autres eurent à peine dit deux mots pour leur défenfe, que livrés à la multitude irritée, ils perdirent la vie dans les fupplices. On ne fut pas plus fidéle à l'autre partie de la promeffe. Après cette éxécution, Philopamen ordonna aux Lacédémoniens d'abattre les murailles de leur ville, d'en chaffer toutes les troupes auxiliaires, de bannir tous les efclaves que les Tyrans avoient mis en liberté; & ce qui fut de plus déplorable, d'abolir les loix & les coûtumes établies par Lycurgue, & d'élever leurs enfans à la maniére des Achéens.

Nouvelles plaintes de la part des Lacédémoniens. Ils font venir Métellus, qui étoit An de alors dans la Macédoine. Ce Conful demande un Confeil aux Achéens, qui le lui re- Rome fusent, en vertu de la loi qui ne le permettoit que pour les Ambaffadeurs qui auroient DLXVI. montré leurs instructions. Métellus retourne à Rome trés-mécontent de ce refus, y Polyb. T. II. méne Areus & Alcibiades, tous deux Lacédémoniens, tous deux très-ennemis des Achéens, & tous trois enfemble irritent le Sénat contre ces derniers. Sur le bruit qui en courut d'abord dans l'Achaïe, Lycortas, alors élû Général, assemble le Confeil, & l'on condamne à mort Areus & Alcibiades.

P-1186.

Peu de jours après, Appius arrive dans le Péloponéfe, député par le Sénat pour appaifer les troubles, dont ce païs étoit agité. Dans le Confeil, Appius, qui avoit avec Tit. Liv. lui les deux accufateurs Lacédémoniens, fe plaignit de la part du Sénat, que les Lib. Achéens euffent mis à mort ceux que Philopomen n'avoit fait venir de Lacédémone XXXIX. que pour les entendre dans leurs défenfes, qu'ils euffent donné ordre de renverser les murailles de cette ville, & qu'ils euffent aboli les loix de Lycurgue.

Lycortas fut vivement touché de ces reproches. Il étoit plus difficile de répondre là qu'à Rome. Alors il n'avoit affaire qu'aux Lacédémoniens, au lieu qu'ici les Romains mêmes étoient fes accufatenrs & fes Juges. Mais il ne fe déconcerta point. H répondit qu'il étoit furpris que l'on cherchât quérelle aux Achéens fur la mort des Lacédémoniens, qui étoient venus pour fe défendre; qu'en les faifant mourir, les Achéens n'avoient qu'éxécuté le Traité d'alliance conclu avec les Romains, qui leur avoient confié la garde des places maritimes de la Laconie; que les Dieux mêmes avoient approuvé cette entreprise, puifqu'ils avoient voulu qu'elle eût un heureux fuccès; que d'ailleurs,' quand il y auroit eu du crime, les Achéens n'en feroient pas coupables; que ce n'étoit pas eux qui avoient porté leurs mains fur les Lacédémoniens, mais les bannis de Lacédémone. A l'égard des murailles, qu'il étoit étonnant qu'on leur reprochât de les avoir détruites, comme fi elles euffent été bâties par Lycurgue; qu'elles n'avoient été élevées que depuis peu d'années par les Tyrans pour renverfer les loix & les établissemens de ce Légiflateur; que s'il revenoit au monde il feroit charmé de les voir abattues, & qu'à ces ruines il reconnoîtroit fon ancienne Sparte; que les Lacédémoniens n'euffent pas dû attendre que les Achéens les démoliffent, mais plutôt les rafer eux-mêmes, comme la marque infame de leur fervitude; que tant qu'ils n'en avoient point eues, ils avoient été libres, & quelquefois les maîtres de la Gréce, au lieu que depuis cent ans, attachés au dedans de leur enceinte comme avec des chaînes, ils avoient vêcu dans l'efclavage; que c'étoit à tort que l'on accufoit les Achéens d'avoir aboli les loix de Lycurgue, qu'il y

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