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& qu'il fe rapporte encore à la com-
paraifon du hibou.

de.

Mais à ces deux comparaisons, du pélican & du hibou, David ajoute encore celle du paffereau: pour nous montrer que quand un pénitent ne peut pas être folitaire dans le défert comme le pélican, ni dans le monde comme le hibou, il doit l'être comme le paffereau; ce qui fe fait par le moien de la folitude intérieure, & de l'application qu'on doit avoir à Dieu au milieu des perfonnes dont on ne peut pas fe féparer. Ceux qui peu se défier vent être ainfi folitaires au milieu des du moacompagnies mêmes, reffemblent au pallereau qui fe retire d'ordinaire dans les maifons, quoiqu'elles foient fort habitées, mais qui eft fi défiant, & fe tient fi-bien fur fes gardes, qu'il eft avec nous comme n'y étant pas. Et faint Grégoire a grande raifon de le définir de la forte, Avis cauta & querula. Ce qui eft véritablement fa nature. Car fa défiance eft admirable & cela apprend aux pénitens que pour demeurer folitaires avec le mon. de, il faut fe défier beaucoup, & prier toûjours.

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$.9. Mes ennemis me couvroient
opprobre durant tout le jour: & ceux

tilité

des enne.

qui me loüoient, faifoient des impréca»

tions contre moi..

On ne fait point pénitence parfaiis pour tement après les grands péchés, fi on faire pé- ne fouffre toûjours quelque chofe, nience foit dans le corps, foit dans l'efprit,

foit dans fes biens, foit dans fon hon

neur. Voiez comme David avoit à fouffrir continuellement & de fes ennemis & de fes amis.

Mais il faut que dans cette fouf france la pénitence des pénitens foit uniforme & égale en tout. Il y en a qui fouffriront affés aifément de leurs ennemis, mais qui ne peuvent fouffrir de l'ingratitude de leurs amis ; ce qui eft contre les régles de la pénitence: car Dieu envoie également les ennemis & les faux amis pour nous éxercer & nous faire faire pénitence; la pénitence, comme dit faint Ambroife,. aiant befoin de patience Penitentia · patientiam quarit.

.10. Parceque je mangeois la cendre comme le pain, & que je mélois mon breuvage de mes larmes.

Si la pénitence ne nous plaît, elle n'eft pas pénitence: c'eftpourquoi David dit qu'il mangeoit la cendre. comme le pain; c'est-à-dire, qu'il y trouvoit fes délices, Le pain de la

tence

pénitence ne doit point se manger avec dégoût; & ce feroit une marque La péni que la fanté ne reviendroit pas bien, nous fi on le mangeoit avec peine & à doit être

contre cœur

un pain

déli

.11. A caufe de votre colére & cieuxde votre indignation, parcequ'en m'élevant en haut vous m'avez brifé contre

terre.

tion, ob..

On eft

vation

Rien n'eft plus contraire à la pé- Eléva. nitence que toute forte d'élévation. ftacle de David nous témoigne que ç'a été la la pénicaufe de fa chûte. S'il n'eût point été tence. au deffus des lois, il les eût craint. brifé par Heureux les petits. Remarquez qu'il fon élédit qu'il s'eft brifé non pas enfuite de fon élévation, mais dans fon élévation même: Parcequ'en m'élevant en haut, vous m'avez brifé contre terre. Que s'il eft tombé lorfque Dieu l'élevoit, combien feroit il encore plûtôt tombé s'il fe fût élevé lui-même ? *.12. Mes jours fe font évanouis comme l'ombre, & je fuis devenu fea comme l'herbe.

regret

Le grand regret des pénitens eft Tems le tems perdu qu'ils ont emploié à perdu, offenfer Dicu, ou qu'ils ont paffé des péinutilement fans le connoître & le nitens,

fervir.

Ce regret les fait penfer continuel

dès pécheurs

lement à la caufe de leur chûte & de leur mort, afin qu'ils l'évitent plus facilement, l'aiant toûjours devant les yeux. Quand il n'y a rien entre Dieu & le cœur de l'homme, ce qui arrive lorfque nous n'aimons rien davantage que lui, il eft éclairé & nous fommes lumiére: Lux in Domino. Mais lorfqu'il y a quelque créature que nous aimons, qui eft entre Dieu & nous, elle empêche qu'il ne nous éclai re, & nous fommes ténébres; & alors La vie nos jours paffent effectivement comme l'ombre, à caufe de l'interpofieft une tion d'un autre amour qui nous emombre pêche de recevoir fa lumiére. l'inter- C'est par cette raifon que la profpofition périté temporelle eft une des caufes paffions les plus ordinaires de nos chûtes; de la lu- parcequ' parcequ'elle attache l'ame à la créamiére de ture: & c'eft ce qui fut caufe de la Dieu. chûte de David, qui aiant vaincu tous fes ennemis fut vaincu lui-même. Nous fé- C'est pourquoi quand l'herbe fleurit, chens on peut dire qu'elle ne fera pas longT'herbe temps fans être feichée, & que ce ne fera plus que du foin.

parceque

de leurs

les prive

comme

fi-tôt

que nous

1ommes

. 13. Mais vous, Seigneur, vous arrivés demeurez éternellement, & la mémoire de votre nom paffe de race en race.

à la

grandeur.

David après avoir confidéré les

tens vers

ant &

jours de l'homme, confidére l'éter-
nité de Dieu, Vous demeurez, dit-il,
éternellement. Car un pénitent, afin Double
de fe tenir continuellement dans un des péni.
regard
profond abbaiffement en la préfence
de Dieu, ne doit pas moins avoir fa leur né-
grandeur devant les yeux, que fon l'éterni
propre néant. Ce font les deux objets té de
qui l'humilient. Auffi l'humilité des
pénitens ne feroit pas vraie, fi aiant
foin de renoncer à eux-mêmes par
la mortification, ils n'avoient foin de
s'unir à Dieu par la prière & par les
louanges.

>

Dick

l'honneur que:

Le deshonneur qu'ils ont fait à se réDiu, doit les porter au moins à fe jouir de réjouir de tout ce qui le glorifie. Voiez comme David fe confole de Dieu reT'honneur qu'il recevra dans tous les fiécles: De race en race.

Acevra.

14. Vous vous éleverez & vous aurez pitié de Sion, puifque le tems eft venu d'avoir compaffion d'elle, le tems que vous avez vous-même marqué...

ce,

ren..

Le meilleur moien de fatisfaire Pênitene 'poux pour ses péchés, & d'en ob- ce effi-a. tenir un entier pardon, eft de fe dre fer mettre au fervice de l'Epoufe, & de vice à fedonner tout-à-fait à elle. C'estpour- l'Eglife. quei David emploie une grande par

M

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