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KD 63012

HARVARD
UNIVERSITY
LIBRARY
JUN 20 1962

MAXIMES

DE LA

PENITENCE.

Tirées des fept Pleaumes de David, qu'on appelle

PENITENTIAUX.

peut ap

OUR connoître la Péni- 1. On tence, il ne faudroit que prendre bien connoître un véritable les fenti

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mens de

tous les fentimens que le faint Efprit tence par pénitent: car en apprenant la péniforme dans fon cœur, & tous les dif. les fenti

férens

mens des

mouvemens qu'il y Dous verrions à quoi nous oblige la nitens, qu'il y excite, vrais pépenitence, &nous n'aurions qu'à concure, que ce qui fe feroit paffé dans lecœur de ce parfait pénitent, fe deFroit auffi paffer dans le nôtre, fi nous défirions d'arriver à la perfection de la pénitence; ce qui doit être

A

2. David

le défir de tous les véritables péni

tens.

C'est ainsi que nous aurions pour maître de la pénitence, le faint Efprit même, qui nous enfeigneroit le moien de la faire, comme c'eft lui qui la fait faire ; ce qui nous donneroit & plus d'ardeur pour la pratiquer, & plus de confufion de ce que nous nous éloignons fi fort dans la conduite de notre vie, de ce modéle qu'il nous en propofe. Ainfi, ou nous ferions pénitence avec plus de perfec tion, ou nous aurions plus de douleur de ne la pas faire.

Nous pouvons trouver ces avantale modé- ges en méditant les Pfeaumes de la péle le plus nitence de David. C'est l'éxemple le parfait de la pé- plus illuftre de la pénitence la plus nitence. parfaite qui ait jamais été. Et l'Ecri

ture, de même que tous les Peres, propofe ce grand Prince pour le modéle des pénitens. Le même Efprit qui lui a donné ces admirables fentimens de pénitence, l'a auffi porté à les écriCes re; afin que les pénitens de tous les Pleau fiécles euffent le moien de s'en inftrui les archi. re, & qu'ils n'euffent qu'à confulter ves de la ces archives de la pénitence pour y appénitenprendre ce qu'ils devoient faire.

3.

7.

mes font

ce.

4. Le

Nous n'avons donc qu'à entendre

dit rout

a à

David,

avec refpect tout ce que David nous faint Ef peut dire de la pénitence. Car le faint prit nous Efprit nous a dit tout ce qu'il lui a ce qu'il dit, & il a fait lui-même tout ce qu'il dit a dit. Nous entendrons la parole de Dieu, & nous verrons en même-tems les actions d'un homme divin, ou plutôt les actions de Dieu même. Car c'eft lui qui a agi par David, de même que c'eft lui qui a parlé par David. C'eft lui qui a remué fes mains en le faifant agir, de même que c'eft lui qui a rempli fon cœur en le faifant parler.

On

autant

de la cha

de fa lus

peut donc dire que fi nous pé- 5. Paro nétrions affés les paroles de ce Roy pé-vid nitent, nous ferions fuffifamment inftruits de la pénitence. Et comme elles remplies n'ont pas été moins remplies dans ce leur du faint Roy de la chaleur du faint Ef faint Ef prit que de fa lumiére, nous aurions Prit, que fujet d'efpérer que Dieu ne s'en fervi- miéfe roit pas moins pour nous échauffer le cœur que pour nous éclairer l'efprit. Et ainfi nous faurions comme il faut faire pénitence, & nous la ferions: ce qui devroit être toute la fcience & toute la vie d'un Chrétien, qui doit être une continuelle pénitence, comme difent les Conciles. C'eft ce qui m'a obligé à lire avec plus d'applica

!

6. C'est

un fup

nitence,

4

tion les fept Pfeaumes, qu'on appelle d'ordinaire Pénitentiaux. Et c'eft où nous pouvons apprendre combien nous faifons peu pénitence; ce qui eft comme une partie, ou plutôt comme une espéce de fupplément de cette grande fcience.

Car il faut néceffairement, ou faire plément pénitence, ou, pour le moins, reconde la pé- noître qu'on ne la fait point, afin de que de s'en humilier devant Dieu, & de lui fçavoir demander la grace de la faire. Les innocens mêmes ne doivent pas mourir fans pénitence, comme faint Auguftin avoit coutume de dire. Que feroits'en hu- ce donc des pécheurs qui mourroient fans ce fecours?

qu'on ne

la fait

point

parcequ'on

milie.

Nous apprenons aufli de Poffidius, que ce grand Saint étant au lit de la mort, fe fit écrire ces Pleaumes de la pénitence, afin de les avoir toujours devant les yeux comme il les avoit dans le cœur. Et cela n'a pas peu fervi à me porter encore davantage à y faire quelques réfléxions. Mon deffein n'a pas été de les expliquer mais d'y trouver la pénitence. C'est la feule chofe que j'y ai cherchée. Je laiffe là toutes les autres inftructions qu'on peut en tirer. Je n'entreprends d'éclaircir rien de tout le refte. Je

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