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dirai même au sujet de cet Antiquaire que j'ai fort connu à Rome, que l'Antiquité lui a des obligations particuliéres, quoique la plûpart de ses ouvrages aint été faits sur les Mémoires que lui fournissoit le P. Contucci, Jéfuite.

On s'appercevra facilement à certains traits d'érudition, que je n'ai point travaillé seul. En effet, M. l'Abbé Barthélemi a bien voulu me communiquer quelquefois fes lumiéres; & je ne pourrai marquer ce qui lui appartient, ainfi qu'à quelques autres de mes Confréres de l'Académie; car il faut ménager le Lecteur; il s'embarraffe peu d'où viennent les chofes, & n'aime point à être interrompu.

J'ai enrichi ce petit Ouvrage le plus qu'il m'a été poffible, & je n'ai pas voulu que les ornemens fuffent tirés du Recueil même. Je vais donner une description fommaire de ceux que j'ai empruntés.

EXPLICATION DES VIGNETTES

LA

ET DES CULS-DE-LAMPES.

A Planche du titre repréfente le fond de mon jardin, où l'on voit un petit monument de pierre dure, haut de neuf pieds treize pouces dans fa totalité. Il a été deffiné & penfé par M. Bouchardon. Les licences que ce grand Artiste a pris dans cette bagatelle, apprenent de quelle maniére on peut s'écarter des régles de l'Architecture, quand on s'y trouve obligé ; & comment on doit toujours conferver l'élégance, la grandeur, enfin l'efprit de l'Art. Le fleuron du titre donne une idée de la difpofition de mon petit cabinet.

La vignette que l'on voit à la tête de l'Epître dédicatoire, représente les armes de l'Académie des BellesLettres, foutenues par Apollon & par Mercure.

La vignette de l'Avertiffement eft tirée d'un vafe Romain, deffiné dans un Recueil raffemblé par M. de Peiresc, & que l'on conferve dans le cabinet des eftampes du Roi. L'Afpergillum en ufage chez les Romains fe trouve dans le même Recueil, & fert de cul-de-lampe à l'Avertiffement. On fçait que l'on fe fervoit de cet inftrument pour faire des afperfions d'eau luftrale fur les Affiftans, principalement forfqu'ils étoient dans les temples.

La vignette pag. 1. repréfente une Îfis de pierre de touche, dont la couleur tire fur le verd. Elle eft très-finguliére par la petite figure d'Ofiris élevée fur des marches, & placée debout devant elle. Le P. de Monfaucon a

rapporté ce monument à la Planche CXIII. N°. IV du tom. II. part. II. de fon Antiquité expliquée, mais il n'a

rien dit de fa matiére ni de fes dimensions. Il a treize pouces fept lignes de haut, & huit pouces de large, fans compter une plinte quarrée d'environ deux pouces réfervée dans le même morceau, & ornée d'hieroglyphes fur chacune de fes faces. Cette antiquité n'est pas d'une confervation parfaite; car la tête de la petite figure pofée devant l'Ifis eft mutilée. On pourroit peut-être la regarder comme le corps d'Ofiris retrouvée par cette Déeffe.

Un vafe de pierre destiné à renfermer un oifeau embaumé, & qui conferve encore une partie de la matiére destinée à cet usage.Ce monument a onze pouces de hauteur, & environ six pouces de largeur. Le couvercle qui représente une tête d'épervier affez mal formée, eft d'albâtre. Mais ce couvercle, quoique du même goût & du même pays, n'est pas vraisemblablement celuique ce vase avoit autrefois : il eft à préfumer qu'on les affortit comme on peut en Egypte, avant que de les envoyer en Europe; car j'en ai vû quelques-uns complets pour la matiére, & plufieurs autres dans le cas de celui-ci ; c'eft-à-dire, qu'on pouvoit leur reprocher le même défaut d'affortiment. La plus grande partie des monumens Egyptiens, principalement ceux qui paroiffent avoir été deftinés à renfermer quelque chofe, préfenteront toujours ces fortes de dérangemens. Les Arabes les ouvrent & les visitent dans l'efpérance d'avoir de l'or, & ne les vendent jamais aux Francs qu'après un examen folide, & ordinairement dépourvû de foin & d'arrangement.

Un petit fiftre de bronze très-bien confervé, dont la hauteur totale eft de fept pouces. Il eft couronné par une chate qui nourrit deux petits.

Ces trois morceaux font tirés du cabinet des antiquités du Roi. On trouve dans la même collection la petite Ifis

d'or

d'or qui fert de cul-de-lampe à la première Part. page 76. Elle a dix lignes de hauteur. La confervation, la pureté & l'attitude de cette petite figure méritent toute l'attention des Connoiffeurs.

La compofition qui fert de vignette pag. 77. ainsi que l'ornement placé en cul-de-lampe pag. 115. font copiés fidélement d'après des morceaux Etrufques deffinés dans le Recueil de M. de Peiresc.

La vignette de la p. 1 17. repréfente un monument qui a été trouvé dans les ruines de l'ancienne ville d'Athènes. Il paroît avoir été élevé à l'honneur de quelques (a) Lampadiftes qui étoient nommés, & qui avoient remporté le prix dans les jeux appellés (b) la Course du flambeau, forte de fpectacle ou de jeux qui fe célébroient à Athènes, & dont je vais donner une légère defcription. A l'extrémité du fauxbourg d'Athènes, où étoit fitué le Céramique & l'Académie, s'élevoit une tour, auprès de laquelle étoit un autel confacré à Prométhée, & fur lequel dans là fuite Pisiftrate, amoureux de Charmès, fit placer une ftatue de Cupidon. La jeunesse Athénienne qui vouloit difputer le prix de la course du flambeau s'affembloit fur le foir, trois fois l'an, c'eft-à-dire, aux fêtes Panathéniennes, à celles de Vulcain, & à celles de Prométhée, autour de l'autel, & à la clarté du feu qui bruloit deffus; & lorfque les Spectateurs par un cri général avoient ordonné de commencer les jeux, on allumoit un flambeau, que ceux qui prétendoient au prix devoient porter tout allumé, jufqu'à un terme marqué à la porte de la ville, ou dans la ville même, en traverfant le Céramique & courant à toutes jambes, si la course se faifoit à pied, comme c'étoit l'ufage; ou en courant à toutes brides, fi la courfe fe faifoit à cheval, comme on voit dans Platon que cela

(α) Λαμπαδιστή, λαμπαδηφόροι, πυρσοφόροι.

86) Λαμπαδηδρομίας, λαμπαδηφορία, λαμπαδέκα ἀγῶν, λαμπαδλικής αγώνα Tome I.

de l'Académie Royale des Infcriptions & Belles-Lettres,

M.D

Du Vendredi 11. Août 1752.

DE BOZE & M. l'Abbé SALLIER, Commiffaires nommés par l'Académie pour l'examen d'un Ouvrage de M. le Comte de CAYLUS, intitulé: Recueil d'Antiquités Egyptiennes, Etrufques, Grecques & Romaines, en ont fait leur rapport, & ont dit qu'ayant examiné cet Ouvrage important, avec toute l'attention qu'il mérite, ils n'y ont rien trouvé qui ne doive en faire défirer la publication. En conféquence de ce rap& de leur approbation par écrit, l'Académie a cédé à M. le Comte de CAYLUS fon droit de privilége pour l'impreffion dudit Ouvrage: En foi de quoi j'ai figné le préfent Certificat. Fait àaris, au Louvre, ce Vendredi 11. Aout 1752. Signé, DE BOUGAINVILLE, Secré taire Perpétuel.

PRIVILEGE EN COMMANDEMENT pour l'Impreffion des Ouvrages de l'Académie Royale des Infcriptions & Belles - Lettres.

LOUIS, PAR LA GRACE DE DIEU ROI DE FRANCE ET DE NAVarre:

A nos amés & féaux Confeillers, les Gens tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Baillifs, Séné chaux, Prévôts, Juges, leurs Lieutenans, & à tous autres nos Jufticiers & Officiers qu'il appartiendra, SALUT. Notre Académie Royale des Infcriptions & Belles-Lettres, Nous a très-humblement fait remontrer qu'en conformité du Réglement ordonné par le feu Roi notre Bisayeul, pour la forme de fes Exercices, & pour l'impreffion des divers Ouvrages, Remarques & Observations journalières, Relations annuelles, Mémoires,. Livres & Traités faits par les Académiciens qui la compofent, elle en a déja donné un grand nombre au Public, en vertu des Lettres de Privilége qui lui furent expédiées en Commandement au mois de Décembre 1701. mais que ces Lettres étant devenues caduques, elle Nous fupplie très-humblement de lui en accorder de nouvelles. A ces caufes, & notre intention étant de procurer à l'Académie en Corps, & à chaque Académicien en particulier, toutes les facilités & moyens qui peuvent de plus en plus rendre leur travail utile au Public, Nous lui avons permis & accordé, permettons & accordons par ces Préfentes fignées de notre main, de faire imprimer, vendre & débiter en tous les lieux de notre Royaume, par tel Libraire qu'elle jugera à propos de choifir, les Remarques ou Obfervations journalières, & les Relations annuelles de tout ce qui aura été fait dans les Affemblées de ladite Académie, & généra

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