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liffe, & le Reydarfiskur, qui a le ventre ridé. Parmi les Skidisfiskur qui ont des côtes de baleine au lieu de dents, celle qu'on nomme Slettbakr, dont le dos eft plat, eft la plus groffe. On en a trouvé de 200 pieds de longueur. Le Hnufubakr a une boffe fur le dos. Cette baleine eft du fecond rang, ayant de 140 à 160 pieds de longueur.

Dans la claffe des Reydafiskur, on diftingue le Steipereidur, qui, de toutes les baleines connues, eft la plus grande. Il s'en trouve de 240 pieds de long.

Après celle-ci viennent le Hrafnreidur & l'Andarnefia. On mange toutes ces différentes efpèces, & la chair en est trouvée très-délicate. Les Islandois prétendent qu'elle a un goût fort approchant de la viande de bœuf.

Les baleines qui ont des dents, font de deux claffes; l'une dont on mange, & l'autre qu'on ne mange point. On compte dans la première claffe, celles qui font appelées Hnyfen, Hny

Balana maxima ventre plicato, Steipe-Reydur.

media ventre plicato, Hrafn-Reydur, Hrafna.
minima, roftro acutiffimo, Andurnefia.
unicorn. marin. Naahualur.

Efpèce inconnue, Rodkammur.

dingur, Hundfiskur, Haahyrningur. La dernière eft connue fous les noms d'Illhvele, de Roedkammingur & de Naahvelur : les anciens réglemens, & fur-tout les commandemens de l'églife, défendoient d'en manger. Les Islandois fe perfuadent que celle appelée Roedkammingur eft friande de chair humaine, & par cette raison ils ne font jamais la pêche dans les endroits où ce poiffon se montre.

Quelquefois on prend de la feconde claffe, tant avec des harpons qu'avec des filets. Les Iflandois n'ofent pas attaquer la grande espèce, leurs bateaux étant trop petits, & n'étant pas eux-mêmes pourvus des uftenfiles néceffaires. Ils ont tant de peur de quelques-unes de ces baleines, que par une espèce de superstition, ils n'ofent pas même les nommer (a) quand ils font en mer. Ils apportent avec eux dans

(a) Ceci reffemble prodigieufement aux fuperftitions des gens qui n'ofoient pas donner aux Parques & aux Furies leurs vrais noms, & les appeloient les favorables, les très-aimables. Par la même raifon, le côté gauche étoit appelé d'eux, le favorablement nommé; & la mer Noire, fi perfide aux navigateurs, le Pont ou la mer favorable. Les Pélafges n'ofoient pas non plus articuler le nom de leur fouverain être Démogorgon. Note du Traducteur.

les bateaux du fumier, du foufre & du genièvre (a), &c. toutes chofes qui font fuir ce poiffon, & ils en répandent autour du bateau pour empêcher qu'il ne s'approche d'eux.

On prend néanmoins quelquefois de la plus grande espèce, mais cela n'arrive que quand la mer a monté fi haut fur le rivage, que les baleines ne peuvent s'en retourner aussi vîte que l'eau diminue; c'est alors qu'on les tue avec des lances & à coups de pierres. Ils en ont pris une de cette manière dans le Hafnefiord

en 1771.

(a) Le Traducteur demande encore la permission de faire un autre rapprochement. Les anciens ignoroient que les odeurs fortes, & fur-tout les balfamiques, étoient défagréables aux poiffons. Pline le jeune, dans fa Lettre à Caninius, où il fait une defcription fi charmante du dauphin d'Hyppone, rapporte: » Qu'Octavius Avitus, lieutenant du proconful, em» porté par une vaine fuperftition, prit le temps que » le dauphin étoit fur le rivage, pour faire répandre » fur lui des parfums, & que la nouveauté de cette » odeur le mit en fuite, & le fit lancer dans la mer; » que plufieurs jours s'écoulèrent fans qu'il parût; » qu'enfin il revint, d'abord languissant & triste; & » peu après, ayant repris fes premières forces, il » recommença fes jeux & fes tours ordinaires. »

La capture des veaux marins, qui dans quelques parties eft très-confidérable, eft encore une branche de la pêche des Iflandois. On en trouve de quatre différentes espèces, appelées Roftungur, Vade-felur, Blaude-felur, & Granfelur. C'eft en hiver qu'ils font le plus gras. Il y en a qui donnent du lard jufqu'à quatre punds (a), dont chacun rend fept quarts d'huile. En été ils font très-maigres. La chair de ce poiffon fe mange fon lard se vend cinq aunes le pund, & fa peau, (auffi au poids) foixante aunes de wadmal pour le pund.

Quoique la pofition de l'Iflande foit des plus favorables à la pêche, elle n'y eft plus fi confidérable depuis quelques années. On en attribue la cause, tant à la quantité de vaiffeaux qui annuellement, viennent pêcher dans ces mers, qu'au manque de pêcheurs, la population de l'île étant prodigieusement diminuée; mais c'est le monopole de la compagnie de commerce de Danemarck, fi onéreux aux habitans, qui, felon moi, eft la vraie caufe de cette dimi

nution.

S'il y avoit plus d'encouragement, on seroit en droit de s'attendre à plus d'émulation & à

(a) Pund, poids de vingt livres.

plus d'induftrie parmi les Iflandois. Ils font obligés de vendre le vaett ( cinq punds) de poiffon, au prix de rixdale à la compagnie; elle transporte enfuite ce poiffon à Hambourg, où se vend toute la pêche d'Iflande. Le vaett y vaut cinq rixdales (a).

Après la pêche, l'éducation du gros & du menu bétail, eft une des principales branches d'induftrie en Islande.

Le gros bétail n'y eft pas d'une grande taille, mais il en eft d'autant meilleur & plus gras. Il n'eft pas vrai qu'il foit par-tout, comme on le prétend, sans cornes : cependant il faut avouer que l'efpèce qui a des cornes y eft rare.

Les Iflandois gardent le gros bétail dans l'étable la plus grande partie de l'année ; quelques uns l'envoient pendant l'été dans les montagnes, où il refte jufqu'à ce que le foin foit fait. Ils ont des endroits propres aux pâturages, qu'ils appellent faetr: on y envoie, avec les beftiaux, un berger qui les fuit, & deux femmes, dont le foin eft de traire les vaches, de faire du fromage & de battre le beurre. Il n'eft pas rare de trouver dans les montagnes

(a) On fe flatte de voir ceffer cet abus, depuis que le Roi a retiré le monopole de cette compagnie.

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