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l'ancienne langue du Nord a fubie du temps d'Eric de Pomeranie, Roi de Suède, ne s'eft point

» prendrai qui meon vol cift meon fradre Karle in » damno fit. "

Serment de CHARLES.

» In Godes minna, ind thes Chriftianes folches, »ind unfer bedhero gehaltnifi fon thefemo dage, fram » morders, fo fram fo mir Got gewizzet indi math » furgibit, fo hald ih thefan minan bruod her fo fo » man mit rethu finan bruodher scal, in thin thaz er » mig fo fo maduo indi mit Ludheren in notheinv » thing nege gango; zhe minan villan imo ce scaden >> verhen. »

Voici la formule de ferment de fidélité que leurs fujets prêtèrent, & qui probablement est la plus ancienne dont nous ayons connoiffance. La première est celle du ferment prêté à Louis, en la teneur suivante.

» Si Lodhuvig fagrament, que fon fradre Karlo ju» rat confervat, & Karlus meo fenora de fuo part » non lostanit, fi jo returnar non int pois ne jo, »ne neuls cui eo nit pois in nulla adjudha contra » Ludhuvig nan li iver.»

Voici celui qui fut prêté à CHARLES.

» Oba Karl then eid then er fineno bruodher Ludhuvig gefvor, geleiftet, ind Ludhuvig min Herro, then »er imo gefvor, forbrichit ob ih ina nes iou & ne » mag, noh ih noh thero thein ih es irrvenden mag, »imo ce follusti vidar Karle ne virdhit. »

étendue fur le dialecte de l'Iflande ; il prit cependant, au quinzième fiècle, quelque mélange étranger par le changement de religion, & par le commerce des Iflandois avec les Danois les Anglois & les Allemands. Ceux qui habitent les côtes d'Islande entendent un peu le danois, & il y en a même qui le parlent. Souvent auffi on trouve des payfans qui difent: Salve Domine, bonus dies, bonus vefper, gratias, proficiat, Dominus tecum, vale, &c. Mais celui qui croiroit, en entendant proférer ces mots, que les payfans entendent & parlent le latin, feroit dans l'erreur. On peut dire de même que Sperling (a) s'eft trompé quand il avance que la langue d'Islande étoit plutôt du danois de l'islandois; car, dans l'intérieur du pays, les Iflandois n'entendent pas un mot de danois. J'ai déja obfervé que les Iflandois prennent beaucoup de plaifir à la lecture des anciennes Sagas, & c'eft ce qui n'a pas peu contribué à la confervation de la langue islandoise dans fa pureté.

que

Il feroit fuperflu, Monfieur, de vous entretenir de l'origine de la langue islandoise puifque vous avez fi bien traité ce fujet dans la

(4) De Ling. Dan. pag. 11, 12.

préface de votre Gloffarium Suio-Gothicum (a). On ne peut pas certainement mieux juger

(a) Comme il y avoit très-peu de liaisons entre les Inlandois & les étrangers, il n'est pas surprenant que l'ancienne langue des Scandinaves se soit assez bien confervée en Inlande. Elle n'a pas moins effuyé quelques altérations, ainfi qu'on peut le voir en comparant les annales d'Are, qui font du commencement du onzième fiècle, avec des écrits modernes Islandois. Il y a auffi une grande conformité entre la langue islandoife, & celle dans laquelle Ulphilas a écrit le Codex Argenteus, pour les mots, l'idiome & le génie de la langue. Les Scaldes ou poètes Islandois avoient une langue toute autre que celle de la vie commune, non seulement par la quantité d'expreffions mythologiques & allégoriques, pareilles à l'emphase orientale, mais auffi par des termes de poéfie qui n'ont aucun rapport avec d'autres dialectes gothiques. M. Ihre les croit introduits par Odin dans la langue gothique, en les prenant des autres dialectes Scythes. D'après ce qui eft avancé dans la Bibliothèque générale de l'Hiftoire, page 171, il paroît plus probable, qu'il faut chercher l'origine de la langue poétique des Inlandois dans celle des Provençaux, qui auront tiré la leur de celle des Arabes en Espagne; & c'eft des Arabes & des Provençaux que les poètes Iflandois ont pris dans leurs voyages l'emphafe & les figures particulières dont ils embelliffoient leurs poèmes. M. Ihre a démontré dans

de cette langue, que d'après la Saga d'Olof Tryggvason, & celles de plufieurs Auteurs, écrites dans les XI, XII & XIIIe fiècles, où la langue étoit encore dans fa première pureté ; mais, comme ces Sagas ne se trouvent point entre les mains de tout le monde, je transcrirai ici le Pater, tiré de la Bible Islandoise, imprimée en 1585, & de l'édition de 1746, par où on jugera du peu de différence qu'un intervalle de deux fiècles a mis dans la langue.

Le Pater de 1585.

» Fader vor thu fem ert a himnum. Helgift » nafn thitt. Tilkome thitt riike. Verde thinn » vilie fo a jordu sem a himne. Gief off i dag » vort dagligt braud. Og fyrerlat off vorar » skullder, fo em vier fyrerlautum vorum skull» dunautum. Og innleid off ecki i freiftne. » thu Helldr frelsa off af illu, thuiat thitt » er riikit, maattur og dyrd um allder allda » Amenn. »

fon Gloffaire, de combien d'utilité est la langue islandoife pour l'explication de l'origine des mots fuédois. Voyez Gloffarium Suio-Gothicum, tom. I & II, ainfi que dans la Préface, p. 34. (Note de l'Edit. Allem.)

Le

Le Pater de 1746.

» Fader vor thu sem ert a himnum, helgest » thitt nafn, tillkomme thitt riike, verde thin » vilie, fo a jordu, fem a himne. Gief thu off » i dag vort daglegt braud, og fyrergief off » vorar skullder, fo fem vier fyrergiefum vorum » skulldunautum, og innleid off ecke i freistne, » helldur frelsa thu off fra illu, thuiad thitt er » riiked og maattur og dyrd um allder allda. ›› Amen ».

Quant à la prononciation de la langue Iflandoise, il faut la divifer en quatre dialectes. Les habitans de la partie orientale de l'île traînent les mots en les prononçant, ce qui ne fe fait point dans aucun des autres diftri&s. Ceux de l'oueft emploient beaucoup de termes qui ne font pas reçus ailleurs dans l'île ; & les habitans de Snefialds Jokul prononcent l'aa comme ai. Au fud de f'Iflande, l'o devant r dans certains mots eft bref, comme dans les mots hvoriger, moraudt, &c. Dans le refte de l'île, la prononciation de l'o eft communément longue. Au nord de l'Iflande, le genre des fubftantifs diffère; par exemple, skur, klara, &c. y font des mafculins, quoique par-tout ailleurs ils foient des

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