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SCENE I V.

MARCELLE, D. HENRIQUE,

ANGELIQUE, GUSMAN,

JACINTE, CARLIN.

CARLIN,

M Adame.

MARCEL LE.
Qu'est-ce ?

CARLIN.

Un Monfieur vous demande,

Son nom eft Dom Pascal.

MARCEL LE.

Sa diligence eft grande.

Qu'il vienne. Toi, Jacinte, avertis tous mes gens.

GUSMA N.

Quant à moi, je me fauve.

JAC I N TЕ.

Agiffez, il eft temps,

Nous allons donner ordre à la métamorphofe.

MARCELLE.

Je connois fon efprit, mais quoiqu'il fe propose, Cet artifice au moins vous cachant à fes yeux, Vous ête l'embarras d'un amant odieux,

Vous ferez guerre à l'œil, de peur d'être enlevée.

Il entre.

SCENE V.

MARGELLE, D. HENRIQUE, D. PASCAL, ANGELIQUE.

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Soyez la bien trouvée ;,

Ma tante. En arrivant hier dans Madrid, j'appris
Que vous aviez quitté votre ancien logis.
Vous avez donc ici choifi votre demeure?

MARCELL E.

L'air m'en plaît, & j'y viens mourir.

D. PAS CAL.

A la bonne heure.

Ce quartier eft fort beau, quoiqu'un peu fequeftré.. Voici donc notre four Elle est fort à mon gré: pere en la faifant, joua-là de fon refte.

Mon

Ce n'eft

MARCELLE.

que ma fuivante.

D. PASCAL regardant Angelique Une fuivante? Pefte, Qu'elle a l'œil égrillard, la friponne! Et ma fœur ?

MARCELLE.

Elle est dès le matin en emplettes.

D. PASCAL.

J'ai peur,

Qu'ayant à fe pourvoir, il ne lui plaise guére D'apprendre à fon retour qu'elle eft riche d'un frere

MARCELLE

Elle vous croyoit mort,

D PASCAL.

Je n'étois pas fi fot.

Et ce jeune écoutant, à qui je n'ai dit mot,
Seroit-ce mon coufin votre fils ? C'eft fon âge.
Mais quinze ans d'un enfant changent bien le
vifage!

C'étoit, il m'en fouvient, un petit éveillé,
Mutin... Combien de fois vous l'avez étrillé !

MARCELLE.

Le temps l'a rendu fage: il a fuivi l'armée,
Et s'eft acquis déja beaucoup de renommée,
Chacun l'eftime.

D. PASCAL.

Bon.

MARCELLE.

Quant à cet officier,

Il régle ma maifon, & me fert d'écuyer,

D. PASCAL.

D'écuyer ! Qu'il eft dry!

MARCELLE..

Pour fortir d'un carroffe....

D. PA. SCAL.

Je le veux embrasser.

MARCELLE

Saluez mon neveu,

Approchez-vous, Mendoce,.

D. HENRIQUE le faluant.
L'honneur que je reçoi....

D. PASCAL.

Ah! Monfieur l'écuyer, ferviteur. Par ma foi,. Propre, galant, bien-fait, ma tante, c'eft à dire....

Quoi ?

MARCELL E.

D. PASCALA l'approuve le choix, mais gâre la fatires

A Coimbre où je fus paffer le carnaval,
Une veuve... Coimbre eft dans le Portugal,
Grande ville. La veuve à demi furannée
Par certain écuyer étoit fouvent menée.
Quoiqu'il ne fût pas jeune, on la mit en blancs draps,
On diloit que tous deux... Je n'acheverai pas,
Vous m'entendez.

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MARCELLE.

Auffi les ans fur moi n'ont pas fait grand progrès.

D. PASCAL.

Il est vrai, vous n'étiez que fur la cinquantaine, Quand je partis d'ici.

MARCELLE

Moi ?

D. PASCAL.

Ce n'eft pas la peine. Dans un lieu de la Chine où j'ai vécu long temps, Pour prendre rang de vieille, il faut avoir cent ans, A foixante on eft jeune encor. MARCELLE.

Quand mon mari mourut ..

Que veut-il dire?

D. PASCAL,

Vous n'auriez pas dû rire,

Si

Si ce qu'on fait ailleurs fe pratiquoit ici.

Vers Agra...

MARCELLE.

Venez-vous pour...

D. PASCA L.

Ecoutez ceci.

Vers Agra, vers Delly,dans l'Indoftan, les femmes, Quand leurs maris font morts, pafferoient pour infames,

Si montant devant tous fur des buchers ardens
Elles faifoient façon de fe jetter dedans.

MARCEL LE.

Il faut fe brûler?

D. PASCAL.

Oui.

MARCELLE.
Quelle mode!

D. PASCAL.

Fort bonne. Là jamais de mari que fa femme empoifonne, De peur d'être grillée: elle a foin de ses jours, Mais ici fréquemment les œillades ont cours. Mendoce, ou je me trompe, en veut à la fuivante Il la lorgne...

MARCELLE.
L'efpoir qui flatte fon attente,

A de tendres regards le peut autorifer.

Comment?

D. PASCAL.

MARCELL E.

Dans quelques jours il la doit époufer,

Tout eft d'accord entr'eux.

D. PASCAL,

Tome 111.

Quoi ?

E

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