Qu'elle a de la fageffe, & je gagerois bien Que près d'elle jamais vos foins ne feront rien. Cherchez fortune ailleurs, & me croyez. D. PASCAL. Ma tante Je fai bien.... MARCEL LE. Hors Mendoce, il n'eft tien qui la tente; Pour elle vos difcours font autant de chanfons; Vous y perdrez fans fruit votre temps, j'en répons, Et vous en donne avis en parente fincére. D. PASCAL bas à part. Qu'importe ? Le marché vient pourtant de le faire. (haut) Eft-il, s'il eft ainfi, befoin de vos leçons?... MARCELLE. Oui, Mendoce eft fujet à de certains foupçons D. PASCAL. Loin qu'il me doive craindre Je veux le rendre heureux, qu'auroit-il à fe plaindre? Puifqu'ils s'aiment l'un l'autre, & que votre deflain Eft de les marier, marions-les demain. MARCELLE. Mais elle a certain frere obstiné, peu traitable.. Un frere? Et, têtebleu, qu'on me l'envoie au diable :: MARCEL LE. content Si l'on entreprenoit de vous en faire autant? D. PAS CAL. Si l'on m'avoit trompé, je n'aurois rien à dire F Mais pour me laiffer prendre où les autres font pris, Ma tante, croyez-moi, j'ai bien vû du pays; C'est un oiseau fûté qu'un voyageur. Mais enfin MARCELLE. Sans doute : pour Babet je fuis la grande route; Je réfoudrai fon frere à fouffrir paf respect... SCENE I V. MARCELLE, ANGELIQUE. D. PASCAL, JACINTE. JACINTЕ Monfieur le chevalier Dom Ricard de Fon-fec Entre, & là bas pour vous Mendoce le ha rangue, Et fait, en l'efcortant, merveille de fa langue; D. PASCAL. Cours avertir ma fœur, Jacinte, & lui fais prendre un peu plus de douceur, Elle a l'air fi hagard... Elle eft d'une figure A ne pas aifément infpirer de l'amour. MARCEL LE. A peine chez fon pere elle voyoit le jour. D. PASCA L. Pour n'être pas trop belle, Paffe encor; mais jamais rien ne fut fi fot qu'elle; Les difcours qu'elle tient, fa mine, fes habits, Tout en eft ridicule. Où peut-on avoir pris Ce dégoûtant portrait? Malgré fa gueuferie, Jamais le chevalier n'en voudra. MARCELLE. Je vous prie, A quoi bon nous l'avoir amené de fi loin D. PASCAL. Il dégaîne pour moi, lorfque j'en ai befoin, MARCELLE, D. RICHARD, D. PASCAL, ANGELIQUE, D. HENRIQUE. D. HENRIQUE à D. Richard. D. CRoyez que que m mon cœur... RICHARD. Ah! Monsieur l'écuyer, vous me faites honneur. D. PASCAL, Beau-frere, on vous attend depuis long-temps. D. RICHARD à Marcelle. Madame, Pour peu que vous vouliez pénétrer dans mon ame Vous ne douterez point que mon empreffément Ne réponde.... MARCELL E. Monfieur, laiffons le compliment. D. RICHARD. Vous m'obligez. Pour moi je fuis d'une humeur. franche " A donner là-deffus toujours la carte blanche; MAR CELLE. Tenons-nous au dernier, fi vous le trouvez bon, J'ai fû de mon neveu....., D. RICHARD C'eft un autre moi-même, Qui m'aime tendrement, comme il fait que je Paime, De fon aimable fœur.... Je croi que la voici. MARCELLE à Angelique. Non. Qu'on aille à ma niéce, & qu'elle vienne ici. Vite, Babet, courez. SCENE V I. MARCELLE, D. PASCAL, D. HENRIQUE, D. RICHARD. Deftinée au compere, Çà,Mendoce, à quoi bon, s'il vous plaît, reculer, Puifque tout eft d'accord? Demain il faut parler, Je ne faurois fouffrir que les amans languiffent. D. HENRIQUE. Mais, Monfieur, vous favez... D. PASCAL. Que vos craintes finiffent, |