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AN. 430.

2. part. p. 63.

lebré ľoblation dans fa maison, quoique prefque tout le clergé témoignât qu'ils en ufoient ainfi dans les occafions. On attribue avec vraisemblance à ce même Greg. lib. v1. concile un canon fauffement attribué au concile d'E- epift. 31. v. Garne phefe, qui porte: Anathême à qui dira que l'ame d'Adam mourut par le péché, puifque le diable n'entre point dans le coeur de l'homme. Ce canon étoit Pelagien.

X I.
S. Cyrille écrit

l'Empereur &
Princeffes.

n. 6.

S. Cyrille voyant par la lettre de Neftorius, outre ce qu'il en pouvoit fçavoir d'ailleurs, qu'il étoit ap- a puyé de la cour, & que fon hérefie faifoit progrès à aux Conftantinople, écrivit à l'Empereur Theodofe & aux Princeffes fes foeurs, de grandes lettres, ou plutôt des traitez fur la foi. Dans celui qu'il adreffa à l'Empereur, p. 1. Conc. Eph. il marque les diverfes hérefies contre l'Incarnation, de Manés, de Cerinthe, de Photin, d'Apollinaire & enfin de Neftorius; mais fans nommer perfonne; il n. 7. 8-6 réfute chacune de ces hérefies, & s'arrêtant fur Apollinaire, il marque qu'il nioit en Jefus - Chrift l'ame raisonnable, craignant de le divifer en deux, s'il y reconnoiffoit la nature humaine toute entiere. Enfin il n. 25. Sca réfute amplement Neftorius, par les mêmes preuves qu'il avoit emploïées dans la lettre aux folitaires, y en ajoûtant quelques autres. Il infifte fur ces paroles du Pere éternel: Celui-ci eft mon fils bien-aimé. Remarquez, dit faint Cyrille, qu'il ne dit pas: En celuiçi eft mon fils, afin que l'on entende que ce n'eft qu'un. Il infifte auffi fur l'Euchariftie, & dit: Jefus Christ nous donne la vie comme Dieu, non-feulement par la participation du S. Efprit, mais en nous donnant fa chair à manger. Il s'étend encore plus dans le traité adreflé aux Princeffes foeurs de l'Empe

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n. 36. Matth. XVII. Se 12. 38.

p. 1. Conc. Epb..

4. n. 10. 9.

AN. 430.

.XII.

au Pape, &c.

S. 14.

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reur, c'eft-à-dire, Pulcherie, Arcadie & Mari-
ne, toutes trois vierges confacrées à Dieu. Il y rap-
porte les paffages de plufieurs Peres, pour montrer
qu'ils ont ufé du mot de Theotocos, & reconnu l'unité
de Jesus-Chrift, fçavoir S. Athanafe, Atticus de Con-
ftantinople, Antiochus de Phenicie, Amphiloque
Ammon d'Andrinople, S. Jean Chryfoftome, Seve-
rien de Gabales, Vital, Theophile d'Alexandrie. Il
eft remarquable qu'il cite S. Chryfoftome, après tout
ce qui s'étoit paffé. Enfuite il rapporte plusieurs passa-
ges
choifis du nouveau Teftament, pour prouver la di-
vinité de Jefus-Chrift & l'union du Verbe avec l'hu-
manité. Saint Cyrille connoiffoit le grand efprit & la
haute piété de ces Princeffes, particulierement de
fainte Pulcherie : c'eft pourquoi il prenoit foin de les
inftruire à fonds fur cette matiere.

Il écrivit auffi au pape S. Celestin une lettre où il lui S. Cyrille écrit rend compte de tout ce qui s'étoit paffé; de fa lettre 1. p. conc. Epb. aux folitaires, de fes deux lettres à Neftorius, & de la néceffité qui l'avoit engagé à s'oppofer à lui. Il déclare qu'il n'a encore écrit de cette affaire à aucun autre évêque, & marque ainfi l'état de Conftantinople. Maintenant les peuples ne s'affemblent point avec lui, c'eft-à-dire, avec Neftorius, finon quelque peu des plus legers & de fes flateurs : prefque tous les monafteres & leurs archimandrites, & plusieurs du Sénat ne vont point aux affemblées, craignant de bleffer la foi, & enfuite: Votre fainteté doit fçavoir que tous les évêques d'Orient font d'accord avec nous, que tous font choquez & affligez, principalement les évêques de Macedoine. Et enfuite: Je n'ai pas voulu rompre ouvertement la communion avec lui, avant que de vous

avoir donné part de tout ceci. Ayez donc la bonté AN. 43.0. de déclarer votre fentiment: s'il faut encore communiquer avec lui, ou lui dénoncer nettement que tout le monde l'abandonnera, s'il perfifte dans ces opinions. Votre avis fur ce fujet doit être déclaré par écrit aux évêques de Macedoine & d'Orient. Et afin de mieux inftruire votre fainteté de fes fentimens & de ceux des peres, j'envoye les livres, où les paffages font marquez, & je les ai fait traduire comme on a pû à Alexandrie. Je vous envoye auffi les lettres que j'ai écrites. Cette lettre au Pape fut portée par le dia-Balux nov-coll cre Poffidonius, qui fut auffi chargé d'une instruction contenant en abregé la doctrine de Neftorius, & la maniere dont il avoit déposé le prêtre Philippe.

par

p. 308.

Sup. liv. XVIII.

n. 46. 1. p. conc..

Eph. c. 28

Ibid. 230

Saint Cyrille écrivit en même tems à Acace de Berée, un des plus anciens & des plus illuftres évêde Syrie, ordonné S. Eufebe de Samofate, ques environ cinquante ans auparavant. Saint Cyrille lui témoigne combien il est affligé de ce scandale, infiftant principalement fur l'anathême prononcé par Dorothée, contre ceux qui nommeroient la Vierge mere de Dieu: & fur ce que plufieurs nioient ouvertement la divinité de Jefus-Chrift. Acace dans fa réponfe exhorte S. Cyrille à procurer la paix. Car il Ibid. 230nous eft venu, dit-il, plufieurs perfonnes de Conftantinople tant clercs que laïques, qui femblent défendre la propofition qu'on a avancée, & foûtienhent qu'elle n'a rien dans le fond de contraire au fymbole des Apôtres, ni à celui de Nicée; & enfuite: J'ai fait lire votre lettre au faint évêque Jean d'Antioche, qui en a été fort touché. Car encore qu'il foit arrivé depuis peu à l'épiscopat, il a les mêmes fentimens que Tome VI..

D

AN. 430. nous autres vieillards, & fe conduit fi bien, que tous les évêques d'Orient en ont une grande opinion. Je vous exhorte auffi à traiter cette affaire avec la douceur & la prudence qui vous conviennent.

XIII.

carnation par Caffien.

Epift. ad Neft. 1.

Cependant le pape S. Celeftin ayant reçû les ferTraité de l'In- mons de Neftorius, & enfuite fa lettre & fes écrits de fa part par Antiochus, voulut, avant que d'y rép. C. Eph. c. 18. pondre, faire tout traduire en latin. Il fit même compofer un traité, pour foutenir la doctrine catholique contre cette nouvelle héréfie ; & ce fut fans doute par fon ordre, que S. Leon alors archidiacre de l'église Romaine en chargea Jean Caffien, qui étoit plus propre qu'aucun autre à cet ouvrage, parce qu'il étoit très-fçavant dans la théologie, & que d'ailleurs il entendoit parfaitement le grec, & avoit demeuré long-tems à Conftantinople. Ayant achevé ses conferences depuis quelque tems il comptoit de demeurer dans le filence; mais il ne put réfifter à la priere de S. Leon. Il compofa donc un traité de l'Incarnation, divifé en fept livres. Dans le premier il rapporte la plupart des hérefies contre ce mystere : puis il parle des Pelagiens, dont il prétend que les principes ont donné lieu à l'erreur de Neftorius. Car,

C. 3.

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dit-il, croyant que l'homme par Les propres forces

peut être fans péché, ils jugent de même de JefusChrift qu'il n'étoit qu'un pur homme; mais qu'il a fi bien ufé de fon libre arbitre, qu'il a évité tout péché: qu'il n'eft venu au monde que pour nous donner l'exemple des bonnes œuvres: qu'il eft devenu Chrift Serm. 3. n. 6. après fon baptême, & Dieu après fa réfurrection. Ce n'eft pas toutefois ce que difoit Neftorius, car il difoit expreffément que le Verbe divin avoit été uni à

AN. 430.

Serm. 4.1.3. 4+

Serm. 5. n. 5.

n. 49.

l'homme dès le fein de Marie; la comparaifon de fainte Elifabeth le fait voir manifeftement, & fon erreur ne confiftoit que dans la maniere de l'union. Auffi Caffien attribue l'erreur, qu'il rapporte, à Leporius, dont il raconte fommairement Phiftoire & la Sup. liv. XXIV. rétractation. Dans le fecond & le troifiéme livre, il prouve que Jefus-Chri eft Dieu & homme, & que la Vierge doit être appellée mere de Dieu Theotocos, non-feulement Chriftotocos. Dans le quatrième, il s'attache à montrer par l'écriture l'unité de Jefus-Chrift: il continue dans le cinquième à montrer qu'elle est réelle & non pas morale, & réfute plufieurs propofitions de Neftorius. Dans le fixiéme, il infifte fur le fymbole d'Antioche, fuivant lequel Neftorius avoit été baptifé. Dans le dernier, il apporte les autoritez des peres grecs & latins, particulierement de faint Chryfoftome fon maître, & finit par une exhortation touchante à l'église de Conftantinople. Il fuppofe toujours que Neftorius y préfide comme évêque ; ce qui fait voir qu'il a achevé cet ouvrage avant la dépofition & le concile d'Ephese.

XIV.

Lettres du pape

tre

Celeftin con-
Nefforius.

p. 1. conc. Eph. C. 17. Mem.

Neftorius ne recevant point de réponse du pape, lui avoit écrit une feconde lettre par Valere, cham- s. bellan de l'empereur, qui fait mention de plufieurs lettres précédentes au fujet de Julien & des autres Pelagiens. Il prenoit ce prétexte, comme dans la premiere, pour parler des autres prétendus héréti- "Gn. p. 69. ques, qui combattoient, felon lui, le myftere de FIncarnation, & qui étoient en effet les Catholiques. Enfin le pape S. Celeftin ayant reçû par le diacre Pof- Epift. ad Nest. fidonius la lettre de S. Cyrille, affembla un concile à Rome vers le commencement du mois d'Août 430.

C. 18.

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