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AN. 430. Fragm. ap. Baluz. nov. col. p. 379.

où les écrits de Neftorius furent examinez & comparez avec la doctrine des peres. Le pape y rapporta des autoritez de S. Ambroife, de S. Hilaire & de S. Damafe après quoi la doctrine de Neftorius fut condamnée, & S. Cyrille chargé de l'exécution du jugement. De ce concile le pape écrivit fept lettres de même date; la premiere à S. Cyrille, la feconde à Neftorius, la troifiéme au clergé de Conftantinople, la quatrième à Jean d'Antioche, la cinquiéme à Rufus de Theffalonique, la fixiéme à Juvenal de Jerufalem, la septiéme à Flavien de Philippes. C'est-à-dire, aux évêques des plus grands fiéges de l'empire d'Orient. Toutes ces lettres font datées du troifiéme des ides d'Août, fous le treiziéme confulat de Theodofe, & le troifiéme de Valentinien: c'est-à-dire, l'onziéme d'Août 430. & le diacre Poffidonius en fut chargé, pour les porter à S. Cyrille, qui devoit enfuite les faire tenir à ceux à qui elles étoient adreffées. 1. p. cont. Eph. Dans la lettre à S. Cyrille le pape loue fon zele & fa vigilance, & lui déclare qu'il eft entierement dans ses fentimens touchant l'Incarnation: que fi Neftorius persiste dans son opiniâtreté, il faudra le condamner ; mais qu'il faut tenter auparavant tous les moyens de le ramener. Donc, ajoûte-t-il, tous ceux qu'il a féparez de fa communion, doivent fçavoir qu'ils demeurent dans la nôtre : lui-même ne peut avoir déformais de communion avec nous, s'il continue de combattre la doctrine apoftolique. C'eft pourquoi vous executerez ce jugement par l'autorité de notre fiége, agissant à notre place & en vertu de notre pouvoir en forte que fi dans l'efpace de dix jours, compter depuis cette admonition, il n'anathématise en

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termes formels fa doctrine impie, & ne promet de confeffer à l'avenir touchant la génération de JesusChrist notre Dieu, la foi qu'enfeigne l'églife Romaine, & votre églife, & toute la chrétienté; votre fainteté pourvoye auffi-tôt à cette église, c'est-à-dire, à celle de Conftantinople, & qu'il fçache qu'il fera abfolument féparé de notre corps.

Dans la lettre à Neftorius, il marque comme il a été trompé dans la bonne opinion, qu'il avoit conçue de lui sur sa réputation. Il dit qu'il a lû fes lettres & les livres qu'il lui a envoyez, & qu'il a trouvé fes opinions touchant le Verbe divin contraires à la foi catholique. Parlant des Pelagiens, il dit: Quant à ces hérétiques, fur lesquels vous nous avez confulté comme fi vous ne fçaviez pas ce qui s'eft paffé, ils ont été justement condamnez & chaffez de leurs fiéges. Ce qui nous étonne, c'est que vous fouffriez des gens qui ont été condamnez pour nier le péché originel, vous qui le croyez fi bien, comme nous avons lû dans vos fermons. Les contraires ne s'accordent jamais fans donner du foupçon. Et pourquoi demandez-vous ce qui s'eft paffé ici, puifqu'Atticus votre prédéceffeur nous a envoyé des actes contr'eux? Pourquoi Sifinnius de fainte mémoire ne s'en eft-il point informé, finon parce qu'il fçavoit qu'ils avoient été justement condamnez fous Atticus? Enfin il conclut ainfi Sçachez que fi vous n'enseignez touchant Jefus-Chrift notre Dieu ce que tient Rome, Alexandrie & toute l'église catholique, ce que la fainte église de Conftantinople a tenu jufques à vous, & fi dans dix jours, à compter depuis cette troifiéme monition, vous ne condamnez nettement & par écrit

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AN. 430.

p. 1. conc. Eph.

E. 19. C. 20.

cette nouveauté impie, qui veut féparer ce que l'écri→
ture joint, vous êtes exclu de la communion de toute
l'églife catholique. Nous avons adreffé ce jugement
par le diacre Poffidonius avec toutes les pieces à
Ï'évêque d'Alexandrie, afin qu'il agiffe à notre place,
que notre ordonnance foit connue à vous & à tous
nos freres.

&

La lettre au clergé & au peuple de Constantinople, eft pleine d'exhortations à demeurer fermes dans la foi catholique, & de confolation pour ceux que Neftorius perfécutoit. Le pape y déclare nulles toutes les excommunications prononcées par Neftorius, depuis qu'il a commencé à enfeigner fes erreurs. Il ajoûte, que ne pouvant agir en perfonne à cause de l'éloignement, il a commis à fa place S. Cyrille : puis il met la fentence qui termine la lettre précédente. La lettre à Jean d'Antioche contient en fubftance les mêmes chofes, la condamnation de Nestorius, s'il ne fe retracte dans dix jours, & la nullité des excommunications, ou des dépofitions par lui prononcées. Les trois autres lettres à Juvenal de Jerufalem, à Rufus de Theffalonique, & à Flavien de Philippes, n'étoient que des copies de celle-ci. Juvenal avoit fuccedé depuis peu à Prayle, qui avoit Vita S. Euthym. tenu le fiége de Jerufalem environ treize ans. Juvenal 2. 1. Analeft. gr. donna le premier évêque aux Arabes qui campoient Sup. liv. XXIV. dans la Palestine, & que faint Euthymius avoit convertis en grand nombre : & cet évêque fut Pierre auparavant nommé Afpebete, pere de Trebon, premier de ces convertis : on le nomma l'évêque des camps, Parembolón, parce que ces Arabes campoiena difperfez en divers quartiers.

Sup. liv. XXIII.

1.31.

p. 29.

22.270

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y

XV.
Miffion de faint

Germain & de
Loup en Bre-

S. tagne.

Profp. Chr. an.

429.

Vers le même tems le pape S. Celeftin envoya AN. 430. dans la grande Bretagne S. Germain évêque d'Auxerre, pour résister à Agricola fils d'un évêque Pelagien nommé Severien, qui corrompoit les églifes de Bretagne, en y femant fon héréfie. Saint Germain fut envoyé comme vicaire du pape, fous le confulat de Florentius & de Denis, c'est-à-dire, l'an 429. Pelage étoit de la grande Bretagne, ainfi il n'eft pas extraordinaire qu'il y eût des difciples. Le diacre Pal- Beda. 1. hift. c. lade envoyé par le pape fur les lieux, l'excita à procurer du fecours; & les évêques de Gaule de leur côté reçurent une députation de la grande Bretagne, qui les invitoit à venir promptement défendre la foi catholique. On afsembla pour ce fujet un concile nombreux; & de l'avis de tous on pria S. Germain d'Auxerre, & S. Loup de Troyes de fe charger de cette entreprise: ainfi la miffion de ce concile concouroit avec celle du pape.

y

17.

Conftant. vita S. Germ. c. 19.

Sup. liv. xx111.
Vita S. Lupi ap.

n. 46.

Sur. Jul. 29.

S. Germain étoit évêque depuis onze ans comme il a été dit: S. Loup feulement depuis deux ans. Il étoit né à Toul d'une famille très-noble, avoit étudié dans les écoles des rhéteurs, & acquit une grande réputation d'éloquence. Il époufa Pemeniole four de S. Hilaire évêque d'Arles. La feptiéme année de leur mariage, ils fe féparerent d'un commun confentement pour mener une vie plus parfaite; Loup quitta fa maifon paternelle, & fe retira au monaftere de Lerins, fous la conduite de S. Honorat qui en étoit alors abbé. Vincent frere de Loup fe retira auffi” à Lerins, & fut prêtre & célébre par fes écrits. Loup après s'y être exercé un an dans les jeûnes & les veilles, fit un voyage à Mâcon, pour diftribuer aux pau

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de laud. Crem.

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XVI.

mens de fainte

Conft. vita S.

S. Genovefa ap.

vres ce qui lui reftoit de bien; mais comme il y penfoit le moins, on l'enleva pour être évêque de Troyes, & il gouverna cette églife cinquante deux

ans.

S. Germain & S. Loup s'étant mis en chemin pour Commencente la grande Bretagne, arriverent au bourg de Nanterre Genevieve. près de Paris. Les habitans fur la réputation de leur Germ. c. 20. vita fainteté, vinrent au-devant d'eux en foule. S. GerSur.3. Janv. main leur fit une exhortation, & regardant ce peuple qui l'environnoit, il vit de loin une jeune fille, où il remarqua quelque chofe de célefte. Il la fit approcher, & demanda fon nom, & qui étoient fes parens; on lui dit qu'elle s'appelloit Genevieve: fon pere Severe & fa mere Gerontia fe préfenterent en même tems. S. Germain les félicita d'avoir une telle fille, & prédit qu'elle feroit un jour l'exemple même des hommes. Il l'exhorta à lui découvrir fon cœur, & fi elle vouloit confacrer à Dieu fa virginité. Elle déclara que c'étoit fon dessein, & pria le faint évêque de lui donner la bénédiction folemnelle des vierges. Ils entrerent dans l'église pour la priere de none; enfuite on chanta plufieurs pfeaumes, & on fit de longues prieres, pendant lefquelles le faint évêque tint fa main droite fur la tête de la fille : il alla prendre fon repas, & recommanda aux parens de la lui amener le lendemain. Ils n'y manquerent pas, & faint Germain demanda à fainte Genevieve, fi elle fe fouvenoit de ce qu'elle avoit promis. Oui, dit-elle, & j'efpere l'observer par le fecours de Dieu & par vos prieres. Alors regardant à terre, il vit une piece de monnoie de cuivre, marquée du figne de la croix: il la ramaffa, & la donnant à Genevieve, il lui dit : Gardez-la

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