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V. not. Quefni.

Les quarante-quatre évêques, qui écrivirent à S. AN. 451. Leon de leur concile, étoient, comme l'on croit, des fept provinces des Gaules. Le premier eft Ravennius d'Arles, puis Ruftique de Narbonne, Venerius de Marseille, Maxime de Riés, qui avoit été abbé de Lerins, Nectaire évêque de Digne, Constantius d'Uzés, Urfus de Senés, Ingenuus d'Embrun, qui fut le porteur de cette lettre. On ne connoît pas fi bien les autres. Ils s'excufent de n'avoir pû remercier plutôt S. Leon de fa lettre à Flavien. Nous l'avons lûe, difent-ils, avec une extrême joie que nous avons communiquée à tous ceux qui font dans les Gaules. Plufieurs y ont reconnu la foi qu'ils ont reçûe de leurs peres: quelques-uns y ont trouvé l'inftruction & l'autorité dont ils avoient befoin, pour foûtenir leurs fentimens. Nous aurions fouhaité d'écrire même à l'empereur, pour lui témoigner l'inquiétude où nous étions; mais les nouvelles que nous avons reçûes d'Orient, nous ont fait croire que cela n'étoit point néceffaire, & que l'erreur étoit découverte & diffipée. Le refte de la lettre, font des louanges de S.

Leon.

Il loue de fon côté, dans fa réponse, la foi & la doctrine des évêques Gaulois. J'aurois fouhaité, dit- Epish, 77. al. 5 zi il, de recevoir vos lettres dans le tems que vous aviez promis; afin que nos freres que nous avons envoyez au concile, y euffent auffi porté votre déclaration. Il marque qu'il n'eft plus permis d'alléguer aucun prétexte d'ignorance, ou d'obfcurité fur la foi de l'incarnation, après la décision d'un concile d'environ fix cens évêques; & ne laiffe pas d'expliquer en peu de mots cette doctrine, contre les erreurs de Neftorius,

452.

AN. & d'Eutychés. Nos freres les légats, dit-il, ont fi bien fait, que non-feulement les évêques, mais encore les princes, & les puiffances, les clercs, le peuple, tous les ordres ont été pleinement perfuadez. que c'eft la foi apoftolique que nous prêchons, comme nous l'avons reçûe, & que nous foûtenons, ayant maintenant pour nous le confentement de tout le mon de. Rendez donc graces à Dieu, & priez que nos freres reviennent au plutôt, & que nous puiffions vous inftruire pleinement de tout ce qui s'eft paffé. Nous n'avons pas voulu retenir notre frere Ingenuus, pour les attendre, de peur que vous n'ignoraffiez plus longtems une fi agréable nouvelle, dont nous vous prions même de faire part à nos freres les évêques d'Efpagne. Cette lettre eft du premier Février, fous le confulat d'Herculan, c'eft-à-dire l'an 452. On voit que: Le pape fçavoit en gros ce qui s'étoit paffé au concile de Calcedoine, mais qu'il n'en avoit pas encore les actes que fes légats devoient apporter.

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Epift. 82..al. 94.

Poft. epift. 77.

Quand ils furent arrivez, S. Leon écrivit encore à Ruftique, à Ravennius, à Venerius, & aux autres évêques des Gaules, une lettre courte, où il leur mande, que la verité a triomphé; que l'héréfie a été condam-née tout d'une voix avec fes auteurs; & leur envoie copie de la fentence des légats contre Diofcore.

Il avoit écrit de même aux évêques de la province de Milan, comme il paroît par leur réponse, qui eft une lettre fynodale. Ils y déclarent qu'ils ont lâ dans leur concile la lettre de S. Leon à Flavien; qu'ils l'ont trouvée conforme aux faintes écritures, à la doctrine de S. Ambroife, & à toute la tradition: c'eft pourquoi ilas'y font conformez pour condamner les mêmes er

Ennod.

reurs contre l'incarnation. Cette lettre eft foufcrite AN. 452. par Eusebe évêque de Milan, Grec de naiffance, que red pigr.8 l'église honore entre les faints le vingt-deuxième Aug. 25. Juin. d'Août, par S. Maxime de Turin, honoré le vingtcinquiéme de Juin, dont nous avons des homelies; & par dix autres évêques.

XXXIII. Lettres contre

d'Anatolius

Lucien évêque, & Bafile diacre, vinrent ensuite à Rome avec des lettres de l'empereur Marcien, de la prétention l'imperatrice Pulcherie, d'Anatolius de Conftantinople & de Julien de Co; toutes tendantes à perfuader au pape d'approuver le canon du concile de Calcedoine, touchant les prérogatives de l'évêque de Constantinople. On le voit, par les réponses & par la lettre de l'empereur, qui nous refte, en date du cinquiéme des calendes de Janvier, fous fon confulat, c'eft- Pot. Epift. 71. ex à-dire du vingt-huitième Décembre 451. Lucien & Bafile s'acquitterent fidélement de leur commission, & firent tous leurs efforts pour persuader à S. Leon d'autorifer la prétention d'Anatolius: mais inutilement, comme on voit par fes réponses, toutes datées du même jour onziéme des calendes de Juin, fous le confulat d'Herculan, c'est-à-dire du vingt-deuxième de Mai 452.

Anatolius, dit-il, devroit fe contenter de ce que j'ai plus écouté la bonté, que la juftice, en approuvant fon ordination mal fondée, & diffimulant l'entreprise par laquelle il avoit ordonné l'évêque d'Antioche. C'eft qu'Anatolius avoit été ordonné évêque de Conftantinople par Diofcore, après l'injufte dépofition de Flavien ; & avoit lui-même ordonné Maxime pour Antioche, à la place de Domnus, auffi injustement déposé; & S. Leon avoit approuvé l'une &

collect. Holft.

Ep. 78. al. 540

C. 2. S.

Epift. 80. al. 53.

C. 2.

AN. 452.

C. 3. c. 2.

l'autre ordination pour le bien de la paix. Cette in dulgence, continue S. Leon, devoit le rendre modeEpift. 79. alss. fce plutôt qu'ambitieux. Il devroit imiter l'humilité de Flavien fon prédeceffeur, & ne pas fe prévaloir du confentement qu'il a extorqué de quelques-uns de fes confreres, & qui ne peut fervir de rien contre les canons, principalement contre ceux de Nicée, dont l'autorité eft éternelle & inviolable, & qui ne peuvent être abrogez par aucun autre concile, quelque nombreux qu'il foit.

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Epift. 80. c. 2.4.

Epift. 78. c. 3.

Epift. 79

La ville de Conftantinople a fes avantages, maist ils ne font que temporels; elle eft ville royale, mais elle ne peut devenir fiége apostolique. On ne peut donner atteinte aux privileges des églifes établis par les canons; ni bleffer l'autorité de tant de métropolitains pour contenter l'ambition d'un feul homme.. Alexandrie ne doit pas perdre le fecond rang pour le crime particulier de Diofcore; ni Antioche le troifiéme. Il y a environ foixante ans que cette entreprife Epift. 8o. c. s. eft tolérée ; mais les évêques de Conftantinople n'ont jamais envoyé au faint fiége le prétendu canon que l'on allégue. Par toutes ces raifons, le pape exhorte l'empereur & l'imperatrice à réprimer l'ambition d'A natolius, & l'exhorte lui-même à s'exercer à l'humilité & à la charité, déclarant qu'il ne confentira jamais à une telle entreprife; & que fi Anatolius yperfifte, il le féparera de la paix de l'église univerfelle. Mais le pape n'exécuta pas cette menace, & n'en vint pas à l'excommunication. Quant à Julien de Co, il 81. al. 10s, lui dit: Vous devez aimer l'état de l'églife univerfelle, plus qu'aucun homme particulier, & ne me pas demander ce qui nous rendroit tous deux coupables

mon

moi en l'accordant, vous en l'obtenant.

AN. 452.
XXXIV.

Loix pour le

Conc. Calced. p

3. c. 3. 1. 3. Coda

Sum. Trin.

Le concile de Calcedoine ne fut pas reçû fi paifiblement en Orient, qu'en Occident. L'empereur fit concile. bien de fa part tout ce qu'il put, pour le faire exécuter; mais il ne fut pas obéi en Egypte & en Palestine. Il y eut premierement un édit à Conftantinople le feptiéme de Février, fous le confulat de Sporatius, c'est-à-dire en 452. par lequel il eft défendu de difputer publiquement fur la religion, fous peine aux clercs, de dépofition; aux officiers, de privation de leurs charges; aux autres, d'être chassez de Conftan- de tinople & punis felon leur mérite. C'eft, dit l'empereur, une impiété & un facrilege, de fe permettre d'examiner quelque chofe par fon fens particulier, après la décision de tant d'évêques. Et enfuite : C'est faire injure au jugement du concile, de vouloir encore difputer fur ce qui a été jugé. Cet édit est adressé aux citoyens de Conftantinople. Mais comme il n'arrêta pas les efprits inquiets, & que plufieurs continuoient de difputer publiquement des myfteres, en présence même des Juifs & des Païens, il y eut une itérative Conc. Calced défense conforme à la premiere, avec un ordre de fe foûmettre au concile de Calcedoine, par un fecond édit du treiziéme de Mars de la même année, publié auffi à Conftantinople & adreffé au préfet du prétoire d'Orient, à celui d'Illyrie, au préfet de Conftantinople & au maître des offices.

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C.

Le fixiéme de Juillet de la même année l'empereur 11. p. 865. Marcien adreffa aux mêmes officiers un refcrit, pour révoquer la loi que Theodofe le jeune, furpris par Chryfaphius, avoit donnée contre Flavien, en faveur Sup. liv. XXVII d'Eutychés, &.en confirmation du faux concile d'ETome VI..

Mmm.

22.416

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