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III.

S. Jacques de Nifibe.

Idem. Philoth.

6. I.

Gelaf. lib. 11. 6.27.35.

pur à ceux qui font purs. Voulant montrer par ce difcours & par fon exemple, combien les chrétiens doivent s'éloigner des fcrupules Judaïques.

S. Jacques évêque de Nifibe en Mefopotamie étoit auffi fameux par fes miracles. Il étoit de NiTheod. 1. bift.c.7. fibe même, que l'on nommoit en grec Antioche de Mygdonie. D'abord il embraffa la vie folitairé & demeuroit fur les plus hautes montagnes. L'hiver il se mettoit à couvert dans une caverne; pendant les trois autres faifons, il demeuroit à l'air dans les bois. Sa nourriture n'étoit que des fruits fauvages, qu'il cueilloit fur les arbres, & des herbes qu'il trouvoit propres à manger, mais il n'ufoit point de feu. Sa tunique & fon manteau n'étoient que de poil de chévre trés rude. Dieu lui donna le don de prophetie & des miracles ; & il en fit dans un voyage de Perfe, qu'il avoit entrepris pour visiter les nouvelles églife qui s'y formoient. En effet on trouve un évêque de Perse nommé Jean au concile de Nicée. Le merite & la reputation de Jacqués le firent choifir pour évêque de Nifibe fa patrie; mais il garda dans la ville la même maniere de vie que fur les montagnes, ajoûtant aux jeûnes & aux autres aufteritez, le foin des pauvres, la correction des pecheurs, & les autres travaux de l'épifcopat. Un jour comme il paffoit en un certain lieu, quelques pauvres s'approcherent de lui, demandant dequoi enterrer un de leurs camarades, qui étoit étendu comme mort. Il leur donna, & pria Dieu en même tems pour le mort, de lui pardonner ses pechez, & l'admettre à la compagnie des faints; & alors ce

miferable qui faifoit le mort expira en effet. Quand le faint fut paffé, fes camarades le voulant faire lever, furent bien furpris de le trouver mort ; ils coururent aprés le faint, fe jetterent à fes pieds, avoüant leur imposture, & s'excufant fur leur pauvreté. Il les écouta, & rendit la vie par fa priere à celui à qui fa priere l'avoit ôtée. Tel étoit l'illuftre Jacques de Nifibe.

IV.
Autres évêques

Theod. 1. c. 7.

Hier, in Catal

& epift. 126. að.

Paul évêque de Neocefarée sur l'Eufrate, avoit perdu l'ufage des deux mains, dont on lui avoit illuftres. brûlé les nerfs avec un fer chaud dans la perfecution de Licinius. Eustathe évêque d'Antioche se trouva auffi au concile. Il étoit de Side en Pamphylie ; & Evagr. aïant été quelque tems évêque de Berée en Syrie, il avoit été appellé au fiege d'Antioche aprés la mort de S. Philogone. Euftathe étoit confeffeur, égale- Sozom. 1. e. 2, ment eftimé pour la fainteté de sa vie, & pour sa doctrine. Il compofa contre les Ariens plufieurs ouvrages que nous n'avons plus ; mais il nous reste de lui un traité de la Pythoneffe; où il montre, contre l'opinion d'Origene, qu'elle ne fit pas revenir Samuel même; mais feulement que le demon agit fur l'imagination de cette femme & de Saül.

On vit auffi à Nicée Macaire évêque de Jerufalem: Leonce de Cefarée Metropole de la Cappa- sup. L. z. n. 16. 17. doce, qui avoit déja assisté au Concile d'Ancyre & au concile de Neocefarée; auffi-bien qu'Amphion évêque d'Epiphanie en Cilicie. De la même province vint auffi Macedonius de Mopfueste, alors encore catholique, depuis Arien. Leonce avoit souffert de grands travaux pour la foi,& formé plu

19.

fieurs martyrs, entre autre S. Gregoire d'Armenie. Greg Naz. oras En venant du concile il inftruisit à la foi Gregoire, depuis évêque de Nazianze, pere de S. Gregoire le theologien. De la même province de Cappadoce vint Eupfyque de Tyane; & des provinces voisines, Philostorg. lib. Longien de Neocefarée, Bafile d'Amafée, Melece de Sebaftopolis, Hypatius de Gangre en PaphlaNov. ex Monol. gonie, qui fut, dit-on, au retour du concile, tué à coups de pierres par les Novatiens, Marcel évêque Epi. Jul. ap. d'Ancyre metropole de la Galatie, depuis celebre par les erreurs dont il fut accufé, mais toûjours tresGelas. lib.11.c.35. oppofé aux Ariens, fut reconnu tres-orthodoxe dans

1. c. 7.

Martyrol. l. 14.

Athan, adol. 2.

p.750.

le concile.

On y compte auffi Theonas de Cyzique, Marin de Troade, Eutychius de Smyrne, Nunechius de Laodicée en Phrygie. De Thrace, Phedria, Pedore ou Pederote évêque d'Heraclée, qui en étoit la metropole, compté par faint Athanafe entre les homor. 1.in Ar. p.291. mes apostoliques. Metrophane évêque de Byzance ne pouvoit venir au concile à caufe de fon grand âge, y envoïa des prêtres à fa place; entre lefv.Pagi. an.307. quels étoit Alexandre qui lui fucceda incontinent Ath. apol. 2. p. aprés. De Macedoine, Alexandre de Theffalonique, qui appelloit faint Athanafe fon fils, depuis même que ce faint fut évêque d'Alexandrie; mar

Galaf. Cyz. lib.

11. c. 6.35.

n. 6.

783.799.

que
de fa grande autorité. De Grece, Piste évêque
d'Athenes, Ariftée d'une autre ville, Une autre Pifte
évêque de Marcianopolis en Myfie. De Dacie, Proto-
gene évêque de Sardique, illuftre deflors; Silvestre
d'une autre ville. De Sicile, Capiton: d'Afri-
que, Cecilien évêque de Carthage, On n'y trouve

perfonne

AN. 325.

perfonne du parti des Donaftites. Ils avoient pris occafion de la guerre de Licinius pour exciter de grands troubles en Afrique, pendant que Conftantin étoit occupé fi loin: & aprés fa victoire, il avoit refolu d'y envoyer des Orientaux, pour réunir les Conft.ap. Euf. 11 efprits; voyant que les Occidentaux n'y avoient vis. c. 66. 67. 68 pas réüssi. Mais la nouvelle qu'il reçût en même tems de la question de l'Arianisme, lui fit voir que les Orientaux eux-mêmes avoient plus besoin d'être réunis.

Legats. du pape.

Le pape S. Silveftre ne pouvoit assister au concile à caufe de fon grand âge, y envoya deux prêtres, Theod. 2. hift.c. 8. Vitus & Vincent, avec ordre de confentir à ce qui sy feroit. Vitus fe trouve auffi nommé Viton & Victor. On croit qu'Ofius évêque de Cordouë étoit chargé de representer le pape en ce concile. Il paroît y avoir préfidé, puisque son nom se trouve à

la tête de toutes les foufcriptions: S. Athanafe dit Apolog.p. 703. D. qu'il a gouverné tous les conciles; & il eft certain qu'il prefidoit au concile de Sardique vingt-deux ans aprés. Or on ne voit pas comment un fimple évêque de Cordouë auroit prefidé de fon chef tous les évêques du monde, même ceux d'Alexandrie & d'Antioche presens en perfonne. Gelafe de Cy- Gelaf. lib. 11.c. 54 zique dit expreffement qu'Ofius tenoit la place de Silveftre évêque de la grande Rome, avec les prêtres Viton & Vincent, & il ne doit point être fufpect en ce point, étant Grec, & écrivant fur les actes & les memoires des Grecs. Enfin la pratique fuivante y eft conforme; dans les conciles œcumeniques dont nous avons les actes, nous voyons les Tome III.

AN. 325.

VI.

Ivêques Ariens,

Sup. liv. x. n. 34:

legats du pape à la tête ; & c'est d'ordinaire un évêque avec deux prêtres. Voilà les plus illuftres évêques qui affifterent à ce concile.

On en compte jusques à vingt-deux du parti d'Arius, dont les plus connus font, les deux Eusebes de Nicodemie & de Cefarée, Theodote de Laodicée, Paulin de Tyr, Athanafe d'Anazarbe, Gregoire de Beryte, Aëtius de Lydde. Arius lui-même comptoit ces fept pour lui. On y en doit joindre 8. fept autres : Maris de Calcedoine, Theognis de Nicée, Menophante d'Ephefe, Narciffe de Neroniade en Cilicie, Patrophile de Scythopole en Palestine, Sup. tiv. x. n. 37. Second de Ptolemaïde en Libye, & Theonas de Marmarique. Ces deux derniers avoient été déposez

Bocr. 1. hift. c.

au fecond concile tenu à Alexandrie par S. AlexanTheod. 1. bift c.7. dre. Les Ariens étoient en petit nombre en comparaifon des catholiques qui étoient prés de trois cens ;, encore ceux-là, pour la plûpart, difsimuloient soiSocr. 1. c. 8. gneufement leurs erreurs. Il y avoit auffi au concile. plufieurs laïques exercez à la dialectique, pour venir au fecours des évêques de deux partis, la plûpart plus verfez dans les faintes lettres que dans les fciences humaines.

I.

Sexom 1. c. 17.

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Quelques philofophes payens fe trouverent à cette affemblée, & entrerent en converfation avec les évêques; les uns vouloient favoir qu'elle étoit nôtre doctrine, les autres irritez de ce qu'ils voïoient le paganisme pancher à sa perte, cherchoient à exciter des difputes entre les Chrétiens, & à les diviser. On dit qu'un vieillard du nombre des confeffeurs Simple laïque & ignorant, ne pouvant fouffrir le faste

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