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ANCIENNE

DES EGYPTIENS,
DES CARTHAGINOIS
DES ASSYRIENS,

DES BABYLONIENS,
DES MEDES ET DES PERSES,
DES MACEDONIENS
DES GRECS.

Par M. ROLLIN, ancien Recteur de PU-
niverfité de Paris, Professeur d'Eloquence
au College Roial, & Affocié à l'Académie
Roiale des Infcriptions & Belles-Lettres.
TOME QUATRIEME,
Nouvelle Edition.

A PARIS,

Chez la Veuve ESTIENNE, Libraire,
rue faint Jacques, vis-à-vis la rue
du Plâtre, à la Vertu.

M. pcc. XX X V I.

Avec Approbation & Privilege du Roi.

AVERTISSEMENT

de l'Auteur.

L EST bien difficile, dans un Ou

due qu'eft celui de l'Hiftoire ancienne, qu'il n'échape bien des faures à un Écrivain, quelque attention & quelque exactitude qu'il tâche d'y apporter. J'en avois déja reconnu plufieurs par moi-même. Les avis qu'on m'a donnés, foit dans des Lettres particuliéres, foit dans des Ecrits publics, m'en ont fait encore remarquer d'autres. Jefpere les corriger toutes dans la nouvelle Edition in 4o. de mon Hiftoire que l'on doit bientôt

commencer.

Quand je ne ferois pas porté par moi-même à profiter des avis qu'on me donne, il me femble que l'indulgence, je pourrois prefque dire la complaifance, que le Public témoigne pour mon Ouvrage, devroit m'engager à faire tous mes efforts pour le rendre le moins défectueux qu'il me feroit poffible. Il ā z

efti

eft bien aifé de prendre fon parti, lorfque la Critique tombe fur des fautes marquées & fenfibles; il ne s'agit alors que de reconnoitre qu'on s'eft trompé, & de corriger fes fautes. Mais il eft une autre forte de critique qui embarraffe & laiffe dans l'incertitude, parce qu'elle ne porte pas avec elle une pareille évidence: & c'est le cas où je me trouve. J'en apporterai un exemple entre plufieurs autres.

Quelques perfonnes croient que, dans mon Hiftoire, les réflexions font trop longues & trop fréquentes. Je fens bien que cette critique n'eft point fans fondement, & qu'en cela je me fuis un peu écarté de la régle que les Hiftoriens ont coutume de fuivre, qui eft de laiffer pour l'ordinaire au Lecteur le foin, & en même tems le plaifir de faire lui-même ses réflexions fur les faits qu'on lui préfente; au lieu qu'en les lui fuggérant, il paroit qu'on fe défie de fes lumiéres, & de fa pénétration. Ce qui m'a déterminé à en ufer ainfi, c'est que mon premier & principal deffein, quand j'ai entrepris cet Ouvrage

a été

a été de travailler pour les jeunes gens, & de ne rien négliger de ce qui me paroitroit propre à leur former l'esprit & le cœur. Or c'eft l'effet que produifent naturellement les réflexions; & l'on fait que la Jeuneffe en eft moins capable par elle-même qu'un âge plus avancé, & que pour lui faire tirer de l'étude de l'Hiftoire tout le fruit qu'on a lieu d'en attendre, il n'eft pas inutile, quand les faits font finguliers & remarquables, de lui mettre devant les yeux le jugement qu'en ont porté les Auteurs de l'antiquité les plus fenfés & les plus fages, afin de lui apprendre à faire par elle-même dans la fuite de pareilles réflexions,& à juger fainement de tout.

L'ufage que j'ai vu faire de mon Hiftoire à des enfans de neuf à dix ans de l'un & de l'autre fexe qui la lifent avec plaifir, & le compte exact que je leur ai entendu rendre, non feulement des plus beaux événemens, mais de ce qu'il y a de plus folide dans les réflexions, m'ont confirmé dans l'opinion où j'étois qu'elles pouvoient leur être de quelque utilité, & qu'elles n'é

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