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S. DE STE MARTHE

fe prefenteroient, & il s'en prefenta effectivement une très-importante. Un des principaux Chefs de la Ligue ayant remarqué, qu'entre les Dé putez, il n'y en avoit point de plus contraires à fes deffeins, ni qui témoignaffent plus de fidelité pour le Roi, que ceux qui avoient des Offices dans les Provinces, fit propofer d'en fupprimer une partie, dans le deffein de les intimider & de les attirer à fon parti. Les Officiers, qui s'apperçurent de ce piége, firent un acte de proteftation qu'ils fignerent au nombre de plus de trois cent, & chargerent Mr de Sainte-Marthe de le prefenter & de porter la parole pour eux. Il entreprit une action fi genereuse, même au péril de fa vie, & renverfa par là les deffeins qu'on avoit formez contre le fervice du Roi.

A la fin de cette année Henri III. l'envoya à Poitiers pour tâcher de contenir les Ligueurs, qui commençoient à remuer; mais tout fon zele & tous les mouvemens qu'il fe donna, ne fervirent de rien, & il fut obligé d'abandonner la Ville, avec

les Officiers qui étoient attachez au S. DE STE fervice du Roi. MARTHE

L'année fuivante 1589, il fignala fon zele pour le rétabliffement de la Religion Catholique, dans la commiffion dont le Roi le chargea conjointement avec le Chancelier de Hopital, d'aller en Poitou & en quelques autres endroits faire joüir les Catholiques de leurs biens, dont ils avoient été dépoffedez, & rétablir l'exercice de la Religion Catholique dans les Villes occupées par les Religionnaires.

Son integrité fe fit connoître dans les fonctions de la Charge d'Intendant des Finances, qu'il exerça en 1593. & 1594. dans l'Armée de Bretagne, commandée par le Duc de Montpenfier.

La réduction de la ville de Poitiers, qui rentra en 1594. fous l'obéiffance d'Henri IV. fut fon ouvrage, & un des plus fignalez fervices qu'il lui rendit.

Ce Prince ayant fait à Rouen en 1597. une affemblée des Notables du Royaume, voulut que SainteMarthe y affiftât, & fa préfence

S. DE STE fut fort avantageufe à fes interêts. MARTHE Il fongeoit à fe retirer dans fa Patrie, pour y paffer le refte de fa vie dans le repos, lorsqu'il fut élû Maire de Poitiers. Cette dignité lui fut conferée d'une maniere fi obligeante pour lui, qu'il ne pût fe difpenfer de l'accepter.

Son tems fini, il fit un voyage à Paris, après lequel il revint à Loudun, pour n'en plus fortir. Cette Ville, dont il avoit par fon crédit empêché la ruine pendant les guerres civiles, le regardoit comme le pere de la Patrie, & lui en donna même le furnom.

Il y mourut le 29. Mars 1623. âgé de 87. ans. Il fut regretté de tout le monde, & les plus grands hommes de ce tems, avec qui il étoit en liaifon d'amitié, s'emprefferent de faire fon éloge.

On a parmi fes Oeuvres fon Oraifon funebre prononcée à Loudun par le fameux Urbain Grandier.

&

Il laiffa de Renée de la Haye fa femme huit enfans; fept garçons une fille. Les garçons font 1°. Abel, dont je parlerai tout à l'heure, 2o.

&

& 3°. Scevole & Louis, freres ju- S. DE STE meaux, dont je parlerai auffi ; 4o Íre- MARTHE née. 5°. Pierre, fieur de la Jalletiere Tréforier de France à Poitiers, dont les Poëfies n'ont point fait de defhonneur à fa famille. 6°. François, qui prit le parti de la guerre. 7°. Henri, qui embraffa l'état Eccle-fiaftique.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. La louange de la ville de Poitiers. Poitiers 1573. in-8°.

2. Gallorum doctrina illuftrium, qui noftra Patrumque memoria floruerunt elgia. Augustoriti Pictonum. 1598. in-8°. It. Recens acta, & in duos divifa libros, quorum alter nunc primum. editur. Ibid. 1602. in-8°. It. Ibid. 1605. It. Parifiis 1616. in-8°. It. Parifiis, avec fes autres Ouvrages. 1633. in-4°. It. Jena, 1698. in-8°. It. Pramifit Prafationem notafque ad-· jecit Chrift. Aug. Heumannus. Subjunctum eft Gulielmi Wottoni Elogium Thoma Stanlei. Ifenaci 1722. in-8°. It. en François fous ce titre: Eleges des Hommes illuftres, qui depuis un fiecle ont fleuri en France dans la profes→ fion des Lettres, inis en François par Tome VIII.

B.

S. DE STE Guillaume Colletet. Paris 1644. in-4°.. MARTHE Colletet n'a pas feulement traduit ces Eloges, il les a auffi augmentés. Comme Sainte-Marthe ne s'eft propofé fimplement que de louer ceux de nos Ecrivains qu'il lui a plû de choifir entre les autres, il a parlé d'eux plutôt avec l'éloquence d'un Orateur, qu'avec l'exactitude d'un Hiftorien; c'cft pourquoi il ne parle prefque pas de leurs écrits,& quand il le fait, c'eft toujours d'une maniere fort generale.

3. Padotrophia, feu de puerorum educatione Libri III. Ce Poëme a été imprimé dix fois pendant la vie de l'Auteur, & environ autant de fois depuis fa mort. Mamert Patiffon endonna en 1584. une belle édition in-4°. & une autre en 1587. in-8°: dans lesquelles il joignit à cet Ouvrage quelques autres Poëfies Latines de Scevole de fainte Marthe, & un Poëme en trois Livres de Re Ac-. cipitraria, dont l'Auteur n'eft point marqué. Cela a fait croire à du Verdier qu'il étoit de Scevole de fainte Marthe, & ille lui attribue dans fat Bibliotheque. Mais perfonne n'i

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