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des faints peres, les meilleurs traits de l'histoi re de l'églife, les plus beaux fentimens des Saints, les canons des conciles les plus propres à leur état & à leurs devoirs; ils apprennent à bien prier, à fe nourrir de bonnes lectures, à connoître le véritable efprit de l'églife, la conduite qu'ils doivent tenir pour l'édifier & répondre à la fainteté de leur état, & à l'étenduë de leurs obligations. Ils peuvent auffi y apprendre ce qu'il y a de plus digne d'attention dans les ufages & les cérémonies de l'églife, connoiffance qu'un eccléfiaftique qui aime fon état, ne doit nullement négliger. Aloyfius fe plaignoit dans le XVI. fiécle, en écrivant à un illuftre cardinal, de l'ignorance des cérémonies qui regnoit dans les eccléfiaftiques de fon temps. Si le culte de la religion, difoit-il, doit être fondé dans l'efprit, & venir de notre intention, fans doute que celui qui ne fait point la raison de ce qu'il fait, s'ingere mal-à-propos dans le facré miniftere. Car enfin, continue-t-il, il agit fans fondement, puifqu'il n'a ni la connoiffance, ni l'intelligence de ce qu'il pratique. Obferver les cérémonies, & n'en point avoir l'intelligence, les pratiquer jufqu'a s'en faire un fcrupule, & ne les point entendre; en ignorer l'inftitution, l'efprit, les raifons, eft-ce agir en Ferfonne raisonnable? Quel goût interieur y trouve-t-on? quelle fatisfaction? Cependant toute la connoiflance du plus grand nombre des eccléfiaftiques fur ce point, eft bornée à la fimple pratique, & il n'y en a que trop même, qui par un orgueil infupportable, méprifent ces connoiffances, à proportion de ce qu'ils ont d'ailleurs d'efprit & de fcience des chofes profanes. C'eft pour remédier à ce defordre, que dans le fiécle dernier, & dans celui-ci, on a fait tant d'ouvrages excellens fur les Liturgies, où l'on en montre l'inftitution, la grandeur,

les

les progrès, les differences, les changemens; & prefque tous ces ouvrages qui font connus, font d'ailleurs remplis d'un grand nombre de traits choifis d'érudition eccléfiastique, qui fuffiroient feuls pour engager à les lire. Il ne manque donc plus aujourd'hui aucun moyen de s'inftruire solidement; le champ de la science, quelque vafte qu'il soit, peut être parcouru avec beaucoup plus de facilité, de plaisir, & d'utilité que nos peres ne pouvoient en avoir. C'est à nous d'en profiter, & c'est un crime que de le négliger.

Fin du Difcours.

TABLE

Les Calviniftes pillent l'Eglise de S.Martin de Tours et brulent le Corps

du Saint.

HISTOIRE

ECCLESIASTIQUE.

LIVRE CENT SOIXANTE-UNIE’ME.

P

I. :

ENDANT que les Peres travail- AN. 1568. loient avec tant d'ardeur aux affaires du concile, le pape de fon Le pape côté emploïoit auffi fes foins pour veur tra réformer la cour romaine, & reformer vailler à pour obliger les évêques à réfider. Paul III. a- fa cour. voit fait d'excellens reglemens fur le premier Pallav. article, & fes fucceffeurs leur en avoient ajou- 18.cap.17 té d'autres; mais le principal point regardoit. 1. & 2. P'élection des papes, de laquelle dépendoit tout Ex Epiftola Borrom. ad le bon ordre de leur cour. Jules II après diflegat. 31. ferentes confultations affez longues, avoit fait octob. quelques projets de réformation là-deflus; mais Legator. ad -il-mourut avant de confommer l'ouvrage. Pie Borrom. 3. IV. parut tourner toutes fes pensées du même

Tome XXXIII.

A

côté,

Novemb,

AN. 1562.côté, il en dreffa une constitution qu'il envoïa à fes légats, mais il leur recommanda fort de la tenir fecrette, & de ne la communiquer à perfonne. Ses légats l'aïant reçuë en firent la lecture, la loüerent beaucoup, & répondirent au faint pere qu'ils fouhaitoient qu'on ne fut pas. obligé de la mettre fi-tôt à exécution, puifqu'elle regardoit l'élection de fes fucceffeurs. Gregoire XV. dans la fuite ajouta à cette loi quelques articles.

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Quant au fecond article qui concernoit la réfidence, les légats avoient déja envoïé au pape le décret qu'on avoit dreffé, pour être informez de ce qu'il en penfoit avant de le propofer aux peres. Pour cela ils attendoient que l'examen de tout le facrement de l'ordre fut achevé; la prochaine arrivée des François les engagea néanmoins à précipiter cette décision, comptant qu'on les réduiroit plus aifément s'ils la trouvoient du moins commencée. Ainfi Le cardi- pendant que l'on difputoit avec plus de chanal de leur fur le feptiéme canon, le cardinal de Mantouë Mantoue au commencement d'une congrégapropole l'affaire de tion dit aux prélats, que comme le temps de la réfider-fatisfaire à fa promeffe étoit arrivé, il ne falloit pas differer; qu'il avoit deux chofes à leur Pallav. ut repréfenter: la premiere, que dans la propofifup.c. 17. tione qui fut faite le onzième de Mars, pour n. 3.4 trouver un moïen d'obliger les évêques à la réfidence, à caufe des grands biens qui en reviendroient à l'églife, les peres étoient allez au-delà des demandes, en difputant fur quel droit étoit fondée cette réfidence; ce que les légats n'avoient jamais eu intention de propofer; & ce qui avoit fait differer cette question au temps auquel on traiteroit du facrement de Fra-Paolo l'ordre. Que pour le préfent il les prioit de 1.7.p.60s.jetter les yeux fur le décret qu'il leur préfentoit, & qu'on avoit formé für le modele des

ec.

anciens

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