T. SHER-bua auffi beaucoup. Il fut enterré avec pompe par les Armeniens dans. leur Cimetiere de Casbin. , La Comteffe de Sherley étoit retournée en Perfe avec fon Mari. laiffant leur fils en Angleterre. Lorfque fon Mari mourut, elle étoit. malade de la dyffenterie, & pour comble de difgrace, un Peintre Allemand, Juif, nommé Jean, de avec Mahomet-Alli-Beg, concert Jui alla demander une fomme confiderable qu'elle devoit à ce qu'il prétendoit à un certain Flamand; & fans lui donner le temps de s'expliquer, fit faifir chez elle tout ce qu'on y trouva de meilleur. Cependant it manqua les Diamans qu'on favoit qu'elle avoit. Elle les avoit tires quelque temps auparavant d'un matelas de fatin, fur lequel elle étoit couchée, & les avoit confiés à M. Hedges, Gentilhomme de la fuite de l'Ambaffadeur, qui les lui remit, quand l'orage fut paffé. Elle retourna en Angleterre avec Thomas Herbert, & fe retira depuis à Rome. Sherley, dit Herbert, étoit le plus grand Voyageur de notre temps. Il T. SHERS étoit fait à la fatigue, & avoit de LEY. plus éprouvé l'inconftance de la fortune. Il étoit d'un caractere fort franc, & étoit philofophe plutôt -par l'effet de fon temperament, que par la force de fon efprit. Il avoit peu d'étude, ce n'étoit pas là fon talent; mais il avoit le genie propre pour les Negociations. Ainfi je n'ai -point parlé ici de lui, comme d'un homme de Lettres; mais à caufe du rapport qu'il a avec fon frere, & de la fingularité de fes avantures que l'on ne trouve point ailleurs que dans des livres qu'on ne lit guéres. V. Athena Oxonienfes tom. 1. p.... $51. Il me paroît qu'on y a confondu ce qui regarde notre Voyageur, & un de fes freres nommé Robert comme lui. Relation du Voyage de Thomas Herbert traduit de l'Anglois par M. de Wioquefort. Paris 1663. in-4°. Il fait mourir Sherley à l'âge de 3 ans & déja caffé, & hors d'état de rendre davantage fervice au Roi de Perfe; & il eft jufte de s'en rapporter à lui, qui le connoiffoit parfaitement. Ainfi ce que difent d'au LEY. la T. SHER-tres Auteurs comme Govea, Pietro della Valle, & Monnier de fa gran de jeuneffe, lorfqu'il alla pour premiere fois aux Indes, eft faux, ou doit s'entendre de fon jeune frere nommé comme lui. Job. Finetti Phi·loxenis, ou Obfervations fur la Reception, & le traitement des Ambaffadeurs Etrangers en Angleterre (en Anglois) Londres 1656. in-8°. Cet Ouvrage renferme plufieurs particularités fingulieres fur Sherley. VILLON. ETIENNE PAVILLON. E. PA-Eris l'an 1632. Son pere, petit-fils TIENNE Pavillon naquit à Pad'un des plus celebres Avocats da Parlement, étoit alors dans une for tune affez confiderable, & par l'alliance que le mariage de fa four lui avoit procuré avec une des plus puiffantes familles de la Robbe, il pou voit raifonnablement fe promettre ides établiffemens confiderables & éclatans pour un fils capable des plus grands emplois. Il ne fe contenta pas de le faire inftruire dans toutes les bonnes Let- E. PAtres, il voulut encore lui donner à VILLON. fon entrée dans le monde une éducation folide, qui lui fervît de guide dans tout le refte de fa vie. Pour cet effet il l'envoya près du fameux Evêque d'Aleth, fon frere. Ce fut là que le jeune Pavillon prit goût à l'étude de l'Ecriture Sainte & des Peres, dans laquelle il fit de grands progrès, & qui lui donna une facilité merveilleufe pour s'expliquer fur toutes les matieres de la Religion. A fon retour, il fut pourvû de la Charge d'Avocat General au Parlement de Mets. Quoique fort jeune, il ne tarda gueres à faire connoître les grands talens qu'il avoit pour l'éloquence, & fa capacité dans les affaires. Il ne fe préfentoit aucune matiere, dont il ne parût inftruit à fond. Le Droit Romain, les Ordonnances de nos Rois, les Constitutions du Royaume lui étoient préfentes dans toutes les occafions. Il n'étoit pas moins bien inftruit des décifions des Concilesdes Decrets des Papes & des Liber E. PA-tés de l'Eglife Gallicane. Tout ce VILLON. favoir foûtenu d'un grand fens, d'une mémoire admirable,d'une belle preftance, d'une façon de s'exprimer heureuse & facile, & enfin d'une prononciation telle qu'on la peut fouhaiter pour la perfection d'un Orateur; tout cela fe trouvoit réuni dans Pavillon, & lui donna en péu de temps une très-grande réputa tion. Il fit les fonctions d'Avocat General pendant dix ans avec tant d'approbation & de fuccès, qu'il a fouvent dit à fes intimes amis, qu'il n'avoit jamais parlé dans aucune affaire, fans dicter l'Arrêt par fes con -clufions. Un fi beau genie & de fi rares qualités demandoient un plus grand Théatre que Metz; auffi le Cardinal Mazarin voulut-il lui procurer la Charge d'Avocat General au Parlement de Paris; mais n'ayant pas trouvé dans fon efprit & dans fes fentimens toute la déference pour fes volontés, & toute la foupleffe qu'il auroit fouhaitée, la chose en demeura là. |