colas Antonio, qui ont mis fa Naif- J. MALfance à Fuente del Maestre.

Il fit fes études à Salamanque, où après s'être inftruit dans les langues favantes & les Belles-Lettres, il prit quelques leçons de Droit Civil, & enfin fe donna tout entier à la Theologie, par le confeil de Michel de Palacios, fon ami, qui nous a laissé des Commentaires fur l'Ecriture. Il eut pour Maîtres dans cette derniere Science Dominique Soto, & François Tolet, qui fut depuis Cardinal.

Son cours d'études fini, il enfeigna dans la même Université de Salamanque la langue Gréque, la Philofophie & la Theologie, avant que d'entrer dans la Societé des Jefuites, dont il alla prendre l'habit à Rome l'an 1562.

DONAT.

Comme les Jefuites manquoient alors de perfonnes capables de remplir tous les emplois dont ils étoient chargés, il ne fut pas plutôt chez cux, qu'ils l'envoyerent à Paris, où il commença à profeffer la Philofophie en 1563. Il la profeffa pendant trois ans, & paffa enfuite à la TheoTome XXIII.

O

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J. MAL-logie qu'il enfeigna pendant quatre

DONAT.

autres années avec un concours extraordinaire d'Ecoliers. Les Bibliothecaires de la Compagnie affurent, que dans la crainte de ne point trouver de place pour l'entendre, on fe rendoit dans fa Claffe deux ou trois heures avant qu'il montât en Chaire, & qu'il fut fouvent obligé de faire fes leçons dans une cour & dans les rues, parce que les bancs ne fuffifoient pas à tous fes Auditeurs. Ils ajoutent qu'il y eut même des Miniftres Calvinistes qui affiftoient à fes Leçons.

En 1570. il fut envoyé à Poitiers avec neuf autres Jefuites, par le confeil du Cardinal de Lorraine › pour s'opposer aux Heretiques, qui étoient en grand nombre dans ce Pays. Il y fit des Leçons Latines, eur des conferences avec les Miniftres, y prêcha en François, & prit des mefures pour établir un College de Jefuites dans cette ville, qui ne purent cependant avoir leur effet que dans la fuite.

De retour à Paris, il fit un voyage en Lorraine, & en paffant à Se

dan, il y eut une conference avec J. MALvingt Miniftres, dont deux, favoir Donat, Matthieu de Launoy & Henri Penne

tier, fe convertirent dans fa fuite;

foit que
leur converfion fût l'effet
de cette conference, ce dont
Bayle doute fort, fur ce qu'ils ne fe
firent Catholiques qu'en 1577. c'est-
à-dire cinq ans après, & que dans
un Ouvrage de controverfe, qu'ils
publierent auffitôt après, & qu'ils
dedierent au Roy, ils ne difent pas
la moindre chofe de Maldonat, ni
de la conference de Sedan, foit que
leur changement eût été occafion-
né par autre chose.

Maldonat étant revenu de nouveau à Paris, continua d'enfeigner la Theologie, mais d'une maniere plus étendue & plus profonde, qu'il' n'avoit fait auparavant.

Ce fut alors qu'il eut des traverfes, qui troublerent fon repos; car d'un côté il fut accufé devant les Juges feculiers, d'avoir fait faire au Prefident Montbrun de Saint-André, qu'il avoit affifté à la mort, un legs univerfel en faveur de fa Societé, & d'un autre côté l'Univerfité & la Fa

DONAT.

J. MAL-culté de Theologie de Paris voulu rent le faire paffer pour un heretique, parce qu'il ne croyoit pas que l'Immaculée Conception de la Vierge fût de foy.

Il fut mis à couvert de la premiere accufation par un Arrêt du Parlement, dont le principal motif fut la probité connue de l'accufé; mais l'autre affaire eut de plus grandes fuites, & elle merite d'être ici rapportée en détail.

Maldonat ayant agité dans fes Leçons la question de l'Immaculée Conception de la Vierge, comme une chofe problematique, choqua par-là les Theologiens de Paris; accoutumés à confiderer cette Conception Immaculée comme une verité indubitable, à caufe de la décifion du Concile de Bafle, que Maldonat ne faifoit pas difficulté de rejetter, prétendant que ce Concile n'étoit pas Oecumenique, & que fon autorité ne devoit point prévaloir à celle du Concile de Trente & du S. Siege, qui non feulement n'avoient rien decidé fur ce fujet; mais qui avoient encore arrêté qu'on laifferoit la chofe indecife.

De là naquirent des difputes en- J. MALtre les Ecoliers de. l'Univerfité de BONAT. Paris, que le Recteur, Jean Denifet, crut devoir arrêter. Il fit pour cela affembler les quatre Facultés & fe plaignit de ce que Maldonat fans avoir égard aux raifons de prudence, aux motifs de pieté, & aux loix de la charité, cherchoit l'occafion d'introduire des nouveautés, de former un schisme, & d'infpirer du mépris pour les ftatuts de l'Univerfité; qu'il étoit notoire que l'Eglife de France, principalement depuis le Decret du Concile de Bafle, avoir toujours tenu & cru comme un point de Foy Catholique, que la Vierge Marie avoit été exempte de la tache du peché originel, & que tous les François imbus de cette doctrine s'étoient fait un devoir d'honorer la Conception de la Vierge, & avoient pratiqué ce culte avec beaucoup de fruit: Que cependant Maldonat enfeignoit alors le contraire, & ouvroit par cette doctrine la porte રે un Schifme.

L'Affemblée réfolut qu'on deputeroit vers Pierre de Gondi Evêque