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Les Effais de Litterature du mois d'A vril 1703. Article qui n'eft qu'une fuite de fautes. Additions de Teiffier aux Eloges de M. de Thou. Il a pris dans le livre précedent ce qu'il y

avoit de meilleur.

PIERRE MARTYR VERMILIO

IERRE Martyr Vermilio naquit-
Florence le 8 Septembre 1600.

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d'Etienne Vermilio, & de Marie Fumantini, tous deux fortis de bonnes familles de cette ville, dont les An➡eêtres. у avoient poffedé les principales Charges.

On le nomma au Baptême Pierre Martyr, conformement au vœu que fes pere & mere avoient fait au Saine de ce nom, dont l'Eglife n'étoit pas Hoignée de leur maifon...

Ses parens qui étoient riches, & qui n'avoient point d'autre garçon que lui, n'oublierent rien pour fon Education. Sa mere, qui favoit fort bien la langue Latine, la lui apprit elle-même, & lui expliqua dès fa plus tendre jeuneffe les Comedies de Terence.

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11 étudia enfuite fous Marcel Vir- P. M.gilio, homme favant, connu par quel- VERMIques Ouvrages, qui étoit alors Se-LIO. cretaire de la République de Florence, & qui enfeignoit la langue Larine à la jeune Nobleffe de cette ville; & il eut pour condifciples & pour amis François de Medicis, Alexandre Caponi, François & Raphael Ricci, & Pierre Vettori.

Son exactitude & fon application au travail, jointes à d'heureuses difpofitions, lui firent faire d'autant plus de progrès dans fes études qu'il n'étoit point diftrait par les plaifirs aufquels la jeuneffe fe porte ordinairement.

Il avoit de la pieté, & cette pieté lui infpira un tel degoût pour le monde, qu'il l'abandonna dès l'âge de feize ans pour entrer chez les Chanoines Reguliers de S. Auguftin à Fiefoli près de Florence. Il préfera cet Ordre à tous les autres, à cause de la regularité qui y regnoit, & parce qu'on y cultivoit les Sciences plus qu'ailleurs.

Son exemple toucha fa four Felicité, qui étoit la feule qui lui ref Tome XXIII

T

P. M. tât; & elle le fuivit en entrant de VERMI-fon côté dans le Monaftere de S. Pierre Martyr.

LIO.

On ne peut exprimer le chagrin que le pere de Pierre Martyr reffentit de fa refolution. I paroît même. qu'il le conferva jusqu'à la fin, puifqu'il donna en mourant tout fon bien aux pauvres, & ne lui laiffa qu'une penfion de cinquante écus.

Mais fon fils ne laiffa pas de perfifter constamment dans fon deffein, & après avoir fait fes vœux, il fongea à reprendre fes études. Il s'appliqua alors avec ardeur à l'éloquence, que l'on enfeignoit aux jeunes Religieux du Monaftere de Fiefoli & à la lecture de l'Ecriture Sainte.

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Après trois années de féjour en cer lieu, on l'envoya à Padoue dans le Monaftere de S. Jean de Verdara, où il paffa huit ans, occupé à l'étude de la Philofophie d'Ariftote, qu'il apprit des favans Profeffeurs de cette Univerfité. Cette Philofophie lui plaifoit préferablement à toute autre, tant à caufe de fa methode, que parce qu'il la croyoit plus exempte d'erreurs que celles des autres

fectes. Mais perfuadé que ce n'étoit P. M:
point lire Ariftote que de le lire VERMI-
dans les traductions Latines qu'on LIO.
en a faites, il crut qu'il devoit ap-
prendre la langue Gréque, pour le
lire en lui même. Il manquoit ce-
pendant de Maîtres capables pour
le guider dans ce travail; mais cet
obftacle ne l'arrêtà pas, il le fur-
monta par fon affiduité infatigable,
& parvint par-là à acquerir une con-
noiffance fort étendue de la langue
Gréque.

L'étude de la Theologie l'occupa auffi, & il s'y appliqua fous un Hermite de S. Auguftin, & fous déux Dominicains, qui l'enfeignoient à Padone.

Enfin lorfqu'il eut atteint fa 26e année, on ke chargea de prêcher, & il s'acquita de cet emploi avec beaucoup de fuccès, d'abord à Bref cia, & enfuite dans les villes les plus confiderables de l'Italie, comme à Rome, à Boulogne, à Pife, à Venise, à Mantoue, à Bergame. Cela ne l'empêcha pas d'enseigner auffi lá Philofophie & les Saintes Lettres aux jeunes Religieux de fon Ordre à Pa

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LIO.

P. M. doue, à Ravenne, à Boulogne, & à VERMI-Verceil. Il expliqua même Homere. dans cette derniere ville, à la priere de Benoist Cufani, qui avoit été à Padoue fon compagnon d'étude dans la langue Gréque, & avec lequel il paffoit fouvent les nuits entieres fur les livres Grecs.

La lecture de l'Ecriture Sainte, à laquelle il fe donna alors avec affiduité, lui fit fentir qu'il lui manquoit quelque chofe pour la bien entendre, je veux dire, l'intelligence de la langue Hebraïque. Ce fut ce qui l'engagea à l'apprendre, pendant qu'il étoit Sous-Prieur Boulogne, ayant pris pour Maître un Medecin Juif, nommé Ifaac.

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La bonne opinion que les Religieux de fon ordre avoient de fon merite le fit nommer quelque temps après Abbé de Spolete, & il s'acquit dans cette place l'eftime & l'affection des habitans de cette ville, tant en rétablissant la regularité dans les maifons de fon Ordre, qui étoient de fa dependance, qu'en faifant ceffer les divifions qui regnoient à Spolete, & qui caufoient tous les jours des batteries & des meurtres.

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