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Les affaires de la religion, comme les blafphêmes contre les dieux, le mépris des facrés mystéres, les différentes efpéces d'impiété, l'introdu. ction de nouvelles cérémonies & de nouvelles divinités, étoient auffi por Cohortat. ad tées à ce Tribunal. On lit dansS. Juftin

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le Martyr, que Platon, qui dans fon voiage en Egypte avoit puifé de gran. des lumiéres fur l'unité d'un Dieu, quand il fut de retour à Athénes, prit grand foin de diffimuler & de cou vrir les fentimens, de peur d'être obligé de comparoitre devant les Areopagites pour en rendre compte: A. 17. v. & l'on fait que faint Paul fut traduit devant eux comme enfeignant une nouvelle doctrine, & voulant introduire de nouveaux dieux.

L9-20.

13.

Ces Juges avoient une grande réputation de probité, d'équité, de prudence, & étoient généralement ref. Ad Attic. pectés. Cicéron, en écrivant à son lib. 1. Epift. ami Atticus fur la fermeté, la conftance, & la fage févérité qu'avoit fait paroitre le Sénat de Rome, croit en faire un éloge parfait en le comparant à l'Aréopage: Senatus, A ̈ço nil conftantius, nil feverius, nil fortius. Il faloit que Cicéron en eût

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conçu une idée bien avantageufe, pour en parler comme il fait dans le premier livre de fes Offices. a Il com pare la fameufe bataille de Salamine où Thémistocle avoit eu tant de part, avec l'établiffement de l'Aréopage qu'il attribue à Solon, & n'hélite point à préférer ou du moins à égaler fe fervice rendu par le Légiflateur à celui dont Athénes fut redevable au Général d'armée. « Car enfin, dit- « il cette victoire n'a été utile à la « République qu'une feule fois, mais « l'Aréopage le fera pendant tous les « fiécles, puifque c'eft à l'ombre de « ce Tribunal que fe confervent les e loix d'Athénes, & les coutumes an- « ciennes de l'Etat. Thémiftocle n'a « fervi de rien à l'Areopage, mais « l'Aréopage à beaucoup contribué à « la victoire de Thémiftocle, puif

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qu'alors la République fe conduifit par les fages confeils de cet Augufte » Sénat.

Il paroit par cet endroit de Cicéron que l'Areopage avoit grande part au gouvernement; & je ne doute point qu'il ne fût confulté dans les affaires importantes. Mais peut-être que Cicéron confond ici le Confeil de l'Aréopage avec celui-ci des Cinq-cens. Quoiqu'il en foit, les Aréopagites s'intéreffoient extrêmement aux affaires publiques.

Périclès, qui n'avoit pu entrer dans l'Areopage, parce que le fort lui aiant toujours été contraire il n'avoit paffé par aucune des charges néceffaires pour y être admis, entreprit d'en affoiblir l'autorité, & il en vint à bout: ce qui eft une tache pour fa réputation.

§. V.

Des Magiferats.

ON EN AVOIT établi un grand nombre pour différens emplois. Je ne parlerai ici que des Archontes, qui font les plus connus. J'ai remarqué ailleurs qu'ils fuccédérent aux Rois, & d'abord leur autorité duroit autant

que leur vie. Elle fut enfuite bornée à dix ans ; & enfin réduite à une année feule. Quand Solon fut chargé de travailler à la réforme du gouver nement, il les trouva en cet état, & au nombre de neuf. Il les laiffa en place, mais diminua beaucoup leur pouvoir.

T

Le premier de ces neuf Magiftrats s'appelloit proprement L'ARCHONTE,

& l'année étoit défignée par fon **De la vient nom: fous tel Archonte telle bataille a qu'il étoit été donnée. Le fecond étoit nommé LE E auffi appellé Roi: c'étoit un refte & un veftige de l'autorité à laquelle ils avoient fuccédé. Le troisième étoit LE POLEMARQUE, qui d'abord avoit eu le commandement des armées, & avoit toujours retenu ce nomées, quoiqu'il n'eût plus la même autorité, dont il avoit pourtant confervé encore quelque partie. Car nous avons vu, en parlant de la bataille de Marathon, que le Polémarque avoit droir de fuf frage dans le Confeil de guerre auffi bien que les dix Généraux qui com mandoient pour lors. Les fix autres Archontes étoient appellés d'un nom communTHESMOTHETES, ce qui marque qu'ils avoient une intendance

particuliére fur les loix pour les faire obferver.Ces neuf Archontes avoient chacun un département propre, & ils jugeoient de certaines affaires dont la connoiffance leur étoit attribuée. Je ne croi pas devoir entrer dans ce détail, non plus que dans celui de beaucoup d'autres magiftratures & charges, établies pour l'administration de la Juftice , pour la levée des impots & des tributs, pour la manutention du bon ordre dans la ville, pour le foin des vivres, en un mot pour tout ce qui regarde le commerce & la fociété civile. §. VI

Des Affemblées du Peuple.

IL Y EN AVOIT de deux fortes: les unes ordinaires & fixées à de certainsjours, & pour celles-là il n'y avoir point de convocation; d'autres extraordinaires, felon les différens befoins qui furvenoient, & le Peuple en étoit averti par une convocation expreffe.

Le lieu de Faffemblée n'étoit point fixe. Tantôt c'étoit la place publique tantôt un endroit de la ville près de la citadelle, appellé ; quelque fois le Theatre de Bacchus.

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