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Efchin. in περὶ πα ραπρεσβειας.

Avant que d'être inftallés dans la Compagnie, ils prétoient un ferment Orat. Equi eft remarquable: c'est Eschine qui nous en a confervé la formule dont voici le fens. » Je jure de ne ja›› mais renverfer aucune des villes » honorées du droit d'Amphictyonie, » & de ne point détourner fes eaux » courantes ni en tems de paix, ni en » tems de guerre. Que fi quelque peu ple venoit à faire une pareille entreprise, je m'engage à porter la » guerre en fon pays; à rafer fes villes, fes bourgs, & fes villages; », & à le traiter en toutes chofes com» me mon plus cruel ennemi. De plus, s'il fe trouvoit un homme » affez impie pour ofer dérober quel» ques-unes des riches offrandes con» fervées à Delphes dans le temple d'Apollon, ou pour faciliter à quel» que autre les moiens de commettre »ce crime, foit en lui prétant aide » pour cela, foit même en ne faisant » que le lui confeiller; j'emploierai » mes piés, mes mains, ma voix, » en un mot toutes mes forces, pour » tirer vengeance de ce facrilége. Ce ferment étoit accompagné d'imprécations & d'exécrations terribles.

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Que fi quelqu'un enfraint ce qui ek » contenu dans le ferment que je » viens de faire, soit que ce quelqu'un »foit un fimple particulier, foit mê» me que ce foit une ville, ou un peuple; que ce particulier, cette »ville, ou ce peuple foit regardé » comme exécrable, & qu'en cette qualité il éprouve toute la vengean»ce d'Apollon, de Diane, de Latone, » & de Minerve la Prévoiante. Que leur terre ne produife aucuns fruits; » que leurs femmes, au lieu d'engen» drer des enfans reffemblans à leurs "peres, ne mettent au monde que des monftres : & que les animaux même éprouvent une femblable » malédiction. Que ces hommes facriléges perdent tous leurs procès: s'ils » ont la guerre, qu'ils foient vaincus: » que leurs maifons foient rafées, & qu'eux & leurs enfans foient paffés » au fil de l'épée. »je ne m'étonne pas fi, après de fi redoutables engagemens, la guerre facrée, entreprife par l'ordre des Amphictyons, fe pouffoit avec tant d'acharnement & de fureur. La religion du ferment avoit une grande force chez les anciens combien devroit dhe do tel

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! pectée dans le chriftianifme, où l'on fait profeffion de croire que le viole ment en fera puni par des fupplices éternels, & où néanmoins on regarde pour l'ordinaire le ferment comme un jeu ?

L'autorité des Amphictyons avoit toujours été d'un grand poids dans la Gréce: mais elle commença fort à déchoir dès le moment qu'ils eurent eu la condefcendance d'admettre Philippe dans leur corps. Car ce Prince étant par ce moien entré en jouiffance de tous leurs droits & de tous leurs priviléges, fut bientôt se mettre audeffus des loix, & abufa de fon pouvoir jufqu'au point de préfider par procureur & à cette illuftre affemblée, & aux Jeux Pythiques; Jeux dont les Amphictyons étoient les Juges-nés & les Agonothétes. C'eft ce que Démofthéne lui reproche dans fa troifiéme Philippique. Lorsqu'il ne daigne pas, dit-il, nous honorer de fa préfence, il envoie préfider SES ESCLAVES. Terme odieux, mais énergique, & qui fent bien la liberté Grecque, par lequel l'Orateur Athénien défigne le bas & indigne affervillement des plus plus grands Seigneurs de la Cour de Philippe.

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Si l'on veut connoitre plus à fond ce qui regarde les Amphictyons, on peut confulter les differtations de Monfieur de Valois inférées dans les Tome 111. Mémoires de l'Académie des BellesLettres, où cette matiére eft traitée avec beaucoup d'étendue & d'érudition.

Τέλο

§. IX.

Des revenus d'Athènes.

LES REVENUS d'Athénes, felon le paffage d'Ariftophane que j'ai cité cidevant, & par conféquent du tems de la guerre du Péloponnéfe, montoient à deux mille talens, c'eft-à-dire à fix millions de notre monnoie. On réduit ces revenus ordinairement à quatre efpéces.

1. La premiére regarde les revenus qu'on tiroit de la culture des terres, de la vente des bois, de l'exploitation des mines d'argent & d'autres fonds pareils appartenans au public. On y comprend auffi les droits d'entrée & de fortie fur les marchandifes, & ceux qu'on tiroit des habitans de la ville, tant naturels qu'étrangers.

Il eft fouvent parlé dans l'histoire des Athéniens des mines d'argent de

redituum.

Laurium, qui étoit une montagne fituée entre le Pirée & le cap Sunium; & de celles de Thrace, d'où plufieurs particuliers tiroient des richeffes infinies. Xénophon, dans un traité ou De rationi il traite cette matiére à fond, démontre combien les mines d'argent bien exploitées pourroient raporter au public, par l'exemple de plufieurs particuliers qui s'y étoient enrichis. Hipponicus louoit fes mines & fes ef- Pag. 925. claves, qui étoient au nombre de fix cens, à un Entrepreneur ; lequel rendoit au Propriétaire une obole chaque jour pour chaque efclave tous frais faits: ce qui montoit chaque jour à une mine, c'est-à-dire à cinquante francs. Nicias, qui périt en Sicile louoit pareillement fes mines avec mille efclaves, & en tiroit un égal profit proportionné à ce nombre.

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2. La feconde espéce de revenus étoient les contributions que les Athéniens tiroient des Alliés pour les frais communs de la guerre. D'abord, fous Ariftide, elles n'étoient que de quatre cens foixante talens. Périclès les

*Il y avoit fix oboles à ne dragme, cent dragmes

augmenta

de près

à la mine, & foixante
mines au talent.

Le talent valoit mille écuse

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