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BLIOTHEQUE CANTONAL

LAUSANNE

UNIVERSITAIRE

de l'Auteur.

L EST bien difficile, dans un Ouvrage d'une auffi grande étendue qu'eft celui de l'Hiftoire ancienne, qu'il n'échape bien des fautes à un Écrivain, quelque attention & quelque exactitude qu'il tâche d'y apporter. J'en avois déja reconnu plufieurs parmoi-même. Les avis qu'on m'a donnés, foit dans des Lettres particuliéres, foit dans des Ecrits publics, m'en ont fait encore remarquer d'autres. J'efpére les corriger toutes dans l'Edition in 4o de mon Histoire que l'on doit bientôt commencer. En attendant, j'ai fait imprimer féparément une grande partie de ces corrections, afin qu'on puiffe, fi l'on veut, les inférer à la fin de chacun des trois Volumes: le Libraire les diftribuera à ceux qui achéteront le quatriéme. Par ce moien, les premiéres Editions deviendront, à peu de chofes près, auffi exactes & auffi complettes que les fuivantes.

On trouvera auffi à la fin de ce quatriéme Volume quelques corrections qu'il y faut faire. Mais il y en a une que je croi devoir inférer ici: elle regarde des dattes. C'est à la premiére page. Au lieu de, l'Hiftoire de trente ans ; il faut fubftituer, l'Hiftoire de vingt huit ans ; & au lieu de la cinquième année de Darius Nothus, jufqu'à la dix-feptiéme année du régne, &c. il faut lire, la onziéme année de Darius Nothus, jufqu'à la dix-nerviéme année du régne, &c.

Quand je ne ferois pas porté par moi-même à profiter des avis qu'on me donne, il me femble que l'indulgence, je pourrois prefque dire la complaifance, que le Public témoigne pour mon Ouvrage, devroit m'engager à faire tous mes efforts pour le rendre le moins défectueux qu'il me feroit poffible. Il est bien aifé de prendre fon parti, lorfque la critique tombe fur des fautes marquées & fenfibles: il ne s'agit alors que de reconnoitre qu'on s'eft trompé, & de corriger fes fautes. Mais il eft une autre forte de critique qui

embarraffe & laiffe dans l'incertitude, parce qu'elle ne porte pas avec elle une pareille évidence: & c'eft le cas où je me trouve. J'en apporterai un exemple entre plufieurs autres.

Quelques perfonnes croient que, dans mon Hiftoire, les réflexions font trop longues & trop fréquentes. Je fens bien que cette critique n'eft point fans fondement, & qu'en cela je me fuis un peu écarté de la régle que les Hiftoriens ont coutume de fuivre, qui eft de laiffer pour l'ordinaire au Lecteur le foin, & en même tems le plaifir, de faire lui-même fes réflexions fur les faits qu'on lui préfente; au lieu qu'en les lui fuggérant, il paroit qu'on fe défie de fes lumiéres & de fa pénétration. Ce qui m'a déterminé à en uferainfi, c'eft que mon premier & principal deffein, quand j'ai entrepris cet Ouvrage, a été de travailler pour les jeunes gens, & de ne rien négliger de ce qui me paroitroit propre à leur former l'efprit & le coeur. Or c'eft l'effet que produifent naturellement les

réflexions; & l'on fait que la Jeuneffe en eft moins capable par ellemême qu'un âge plus avancé, & que pour lui faire tirer de l'étude de l'histoire tout le fruit qu'on a lieu d'en attendre, il n'eft pas inutile, quand les faits font finguliers & remarquables, de lui mettre devant les yeux le jugement qu'en ont porté les Auteurs de l'antiquité les plus fenfés & les plus fages, afin de lui apprendre à faire par ellemême dans la fuite de pareilles réflexions, & à juger fainement de

tout.

L'ufage que j'ai vû faire de mon Hiftoire à des enfans de neuf à dix ans de l'un & de l'autre fexe qui la lifent avec plaifir, & le compte exact que je leur ai entendu rendre, non feulement des plus beaux événemens, mais de ce qu'il y a de plus folide dans les réflexions, m'ont confirmé dans l'opinion où j'étois qu'elles pouvoient leur être de quelque utilité, & qu'elles n'étoient point au- deffus de leur portée. Si effectivement elles étoient propres à accoutumer les jeunes

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