Imágenes de páginas
PDF
EPUB

yne chofe & reietter l'autre? Il eft impoffible de le declarer, Confiderez vn peu comme il emeut les afections, & vous ra menteuez à vous-mefmes combien de fois les difcours de ce fage Philofophe vous ont irritez contre les mefchantes perfonnes qu'il efchafaude, ont amoli voftre cœur, le flechillant à crainte, amour & compaflion. Și on iette l'œil fur fes difputes,on aperçoit vn champion luctant d'adreffe & force merueilleufe.Sil refute quelque opinió cótraire on void parmi la douceur de fon efprit vne pointe qui refueille l'aduerfaire&le contraint d'aquiefcer fans amertume, tant les folutions font fermes & aifees a comprendre. Combien ceux qui eftudient aux lettres humaines ont ils recueilli du fruit de ce perfonna ge-ci.Les Grammariens, Poetes & Hiftoriens ont en luy va threfor inepuifable. Si on veut difcourir auec la raifon &plaifir de toutes fciences liberales, il y a dequoi aprédre en noftrẹ auteur Les Phyficiens & Mathematicies ont affez à s'y exercer. Et quant aux Metaphyficiens ou Theologies, il y a beaucoup de difcours qui leur donnent entree à voir de pres les chofes fur-naturelles. Brief, les hommes doctes de noftre temps confeffent qu'on ne manie auiourd'hui autheur Payen, qui ait conu & cferit plus de chofes feruans à la vie humaine, que Plutarque.Mais en fueillettat ceft auteur-ci,&autres fem blables il faut fuir deux extremitez, de peur qu'en nous adonnant par trop à ce qui plaift & contente en quelque forte, nous ne nous laiffions charmer & emmener plus loin qu'ilne faut. Lifons donc les efcrits de Plutarque & des autres philofophes payens,non pas pour y puifer la verité comme en fa propre fource,ains pour confiderer iufques oùs'auance la raifon humaine en la cognoiffance de Dieu, de la vertu, & d'vne vie meilleure que la prefente. Le Seigneur Dieu ne fe voulant laiffer fans tefimoignage,à efclairé iufques la ceux qui eftoiét eflongnez de fa maifon,afin de les rendre inexcufables par ce rayon de lumiere naturelle, laquelle fe fait voir parmi les efpeffes tenebres d'ignorance & d'erreur que le peché a intro duites au monde. Si cefte lumiere s'eft monftree enquelque Payen,il faut confeffer que ça efté en Plutarque,en telle forte toutes-fois qu'on defcouure en luy par ci & par là des erreurs perilleux.Mais il faut cercher le moyen de nous rendre come mode ce qui pourroit nous nuire en beaucoup de fortes. Or c'eft la qu'il faut bien regarder,comment luy & les autres s'acordent auec la verité celefte,laquelle doit feruir de pierre de touche pour examiner leurs opinions, foit qu'ils parlent de

Dieu des chofes celeftes, naturelles.morales. Nous reietterons donc comme menfonger tout ce qui contreuiendra tant foit peu à cefte verité,contenue és efcrits des Prophetes & Apofties.Partel moyen on conoistra les fautes commifes par Plutarque,& que nous auons remarquees (auec l'honeur que nous devons à fon erudition)des fommaires mis au commecement de fes traitez, tellement qu'il n'eft befoin d'en parler ici d'auantage. SEVLEMENTil refte, pour la fin que ie dife quelque chofe de cefte edition. En premier lieu,i'ay laiffé au Tranflateur fon ouurage ectier,& ne fuis pas fi audacieux ou malin de toucher à vne befongne fi belle que la fiene, pour la vouloir amender. Viai eft,qu'il peuft, felon le fauoir que Dieu Jui a departi, rendre meilleur ce qui eft defia tres-excellent: mais cela foit remisa fa volonte, le n'ai donc mis la main à ce qui eft fien,ains me fuis contenté,pour accommoder l'imprimeur,& rendre le liure de mefme groffeur que ceux des editious precedentes,de retrancher quelques lettres fuperflues. Mais quat à ce qui eft aucunement du mie,defirant de rendre la lecture de l'auteur facile & amiable de plus en plus, pour y atirer chacun & faire qu'auec peu de trauail on puiffe auoir en la memoire les principaux points de fes difcours, au commencement de chacun d'iceux,i'ay dreflé vn fommaire mon ftrant comme l'ai peu)l'intention de Plutarque, la diuifion de fes propos,la fuite de fes argumens,& l'vfage d'iceux. Pais en marge,i'ay encore plus exactement remarqué cefte fuitte,comeles fimilitudes,exeples, preuues & tefimoignages qu'il met en vn firiche threfor que ceftui-ci, pour contenter la louable curiofité des lecteurs. En tout ce que deffus, ie confeffe auoir peu fait, à compara fon de ce que Plutarque & Amyot meritent:mais vne chofe me contente, c'eft que pour le moins i'ai defiré bien faite. Et fi Amyot meline, ou quelque autre homme docte,préd enuie de faire chofe qui fuplee à mon defaut, & veut fe donner la peine d'enrichir & amener ce recueil à fa perfection,tant s'en faut que ie lui en porte enuie, qu'au contraire ie me refiouiray lors d'auoir touché au but de l'vn de Chaits.

[ocr errors]

Instruction pour ceux qui manient afaire d'eftat. 519 XXXII. Silhomme d'aage se dou mefler des afair is publques.

576.

XXXIII. Les dits notables des anciens Rois,Princes & grands Ca

pitaines.

XXXIIII. Les dits notables des Lacedemonies.

XXXV. Les vertueux faits des femmes

607

677

742

XXXVI Confolation enuoyer à Apollonius fur la mort de fon fils

785.

XXXVII. Confolation enuoyeè à sa femme, sur la mori de sa fille.

824.

XXXVIII.Pourquoi la inftice dinine difere quelquefois la punition des malefices.

XXXIX. Que les beftes brutes vsent de la raison.

XL.

XLI

XLII.

835

872

Sil eft loifible de manger chair, Traité premier. 886
Traité fecond.

893

Qu'on ne faurou viure ioyeufemem felon Epicurus.

[blocks in formation]

XLIII.

Les regles & preceptes de famé.

XLIIII.

De la Fortune des Romains," e

942

948

977

.

LES OE V VRES MORALES DE

PLVTARQVE.

Comment il faut nourrir les enfans.

SOMMAIRE.

E tiltre de ce traité descouure affez l'intention de l'Auteur, quiconque a reduit ses œuures morales & meflees en un volume entier, a fagemet fait de mettre ce difcours-cy le premier en rang pource que fi des leur enfance nos efprits ne font façonnez à la vertu, il n'eft pas possible que nous puißions faire chofe qui vaille le reste de nostre rie. Or combien que Plutarque, comme Payen ait icy és autres liures fuyuans laissé le principal en traittant des vertus &vices, afauoir la Loy & verité de Dieu (chofe qu'il ignoroit entierement toutesfois ces preceptes notables, rayons de la lumiere naturelle refree en l'entendement de l'homme,pour rendre le vitieux inexcusable, monftrer combien ceux qui font guidez de la lumiere Diuine font heureux font le procez à ceux qui de paroles embraffent le vray bien,&par effet aneantiffent entant qu'en eux est l'eficace d'iceluy. Au refte, en ce traité il pronne premieremet que la generation des enfans ne doit point eftre difamee d'adulsereny d'yurongnerie: puis entrant au difcours de la nourriture, apres auoir monflré que la nature, la raison & l'usage se doinent rencontrer en l'inftruction, il enfeigne comme & par qui ils doivent eftre nourris,efleuez & enfeignez taxant bien aigrement les peres pareffenx, ignorăs & auaricieux. Pour faire mieux voir cobien La bonne instruction,le fanoir & la vertu (que l'eftude de Philofophie aprend) font chofes excellenter, il les compare auec les plus grāds biens du monde: puis monftre quels vices il faut fuir principalemet pour eftre capable d'vne fincere literature. Et amant que paffer outre il deferitiuf ques où les enfans de benne maifen doiuent eflre pouffez, dechifrant en

« AnteriorContinuar »