Imágenes de páginas
PDF
EPUB

pére de Sylvius Latinus qui fonda quelques Colonies connues fous le nom de Vieux-Latins. Tous les Rois d'Albe portérent le nom de Sylvius. Après la mort de Latinus fe fuccédérent de pére en fils Alba, Atys, Capys, Capétus, & Tibérinus. Ce dernier s'étant noié dans l'Albula qu'il voulut traverfer, a immortalisé fon nom en le donnant à ce fleuve. Son Roiaume passa à Agrippa fon fils, & d'Agrippa à Romulus Sylvius, qui fut tué d'un coup de tonnerre. Ce Romulus eut pour fucceffeur Aventinus, dont le mont Aventin, l'une des montagnes de Rome, prit le nom, parce qu'il fut le lieu de la fépulture de ce Prince.

S. II.

Amulius chaffe du trône Numitor fon frère aîné. Rhéa Sylvia, fille de ce dernier, enfermée chez les Veftales, accouche de deux enfans attribués an dieu Mars, Romulus & Rémus, qui font nourris en fecret. Devenus plus grands, ils rétablissent leur grand-pére fur le trône, après avoir tué Amulius. Mort de Remus.

PROCA

[ocr errors]

Dionyf.

lib. 1.

PROCA, fils d'Aventinus, & qui répag. 57- gna après lui, eut deux fils, Numitor & Amulius. En mourant, il difpofa du Liv. lib. roiaume en faveur de Numitor fon fils 1. cap. aîné. Mais l'ambition d'Amulius ne ref

76.

4-7.

Plut. in pecta ni les derniéres volontés d'un péRom.pag. re, ni les droits d'un frère aîné. Non 19-23. content d'ufurper le trône, pour comble de noirceur il fait périr fon neveu Egeftus, felon Denys d'Halicarnaffe. S'illalffe la vie à fa niéce Rhéa Sylvia, il la met au nombre des * Veftales, fous prétexte d'honorer cette Princeffe, &. en effet pour lui ôter toute efpérance de poftérité. Malgré toutes ces précautions, la Veftale devint mére de deux jumeaux; leur nom fut Romulus & Rémus. Quelques Auteurs marquent qu'Amulius étoit lui-même le pére de ces deux enfans. Rhéa déclara que Mars lui avoit fait violence; foit qu'elle fe l'imaginât ainfi, soit pour couvrir fon action, qui, fans l'autorité d'un dieu, auroit été regardée comme un facrilége, & auroit été punie de mort. Mais, dit Tite-Live, ni les dieux ni les hommes ne la mirent,

*Ce qui regarde les Vestales fera expliqué dans la fuite,

rent, foit elle, foit fes enfans,à l'abri de la cruauté du Roi. Il commanda qu'on l'enfermât chargée de chaînes dans une étroite prifon, & qu'on jettât les enfans dans le Tibre.

Par une heureufe circonftance ce fleuve, alors débordé, fefoit des campagnes voifines une efpéce d'étang, qui ne permettoit pas d'arriver f.. qu'au fil de l'eau. Ceux qui étoien chargés de noier les deux enfans, crurent qu'ils périroient également dans une eau dormante. Ils s'arrétérent donc au premier endroit inondé. Là il les expoférent dans leur berceau, & crurent avoir exécuté fuffifamment les ordres du Roi. On raconte que les eaux, après avoir foutenu quelque tems le berceau, le laifférent à fec en fe retirant. On ajoute qu'une louve defcendue des montagnes pour se defaltérer, accourut au cri de ces enfans, & leur présenta la mammelle pour les allaiter ; & qu'un pivert leur donna la becquée. Fauftule, Intendant des troupeaux du Roi, fut témoin de cette avanture, & vit avec admiration la louve careffer & lécher ces enfans comme s'ils avoient été fes petits, & ceux

[ocr errors]

ci

ci pendus àfes mammelles comme fi elle Plin.lib. eût été leur mére. (Ce fut fous un fi15.cap.8.guier que la louve rendit de fi bons of

fices à ces deux enfans: il devint depuis fort célébre. J'admire la simplicité de a Tacite, qui raconte férieufement que ce figuier fubfifta pendant plus de huit cens ans.) Fauftule, frapé d'un prodige fi étonnant, emporta les enfans dans fa bergerie, & les remit à fa femme Larentia pour les élever. Quelques-uns prétendent que les débauches de cette femme lui avoient fait donner par les bergers le nom de louve; & que c'eft ce qui a donné lieu à ce récit fabuleux.

C'eft ainfi que Romulus & Rémus naquirent c'est ainsi qu'ils furent nourris. Dès leur tendre enfance, un certain air de nobleffe & de grandeur qui paroiffoit en leur perfonne, joint à une taille extraordinaire, sembloit indi

a Eodem anno Ruminalem arborem in comitio,quæ fuper octingentos & quadraginta annos Remi Romulique infantiam texerat, mortuis rama

| libus,& arefcente trunco deminutam, prodigii loco habitum eft, donec in novos fœtus revirefceret. Tacit. Annal. lib. 15. cap. 58.

indiquer leur naiffance. Plutarque dit qu'ils furent envoiés à Gabies, pour y apprendre les Lettres, & tout ce que doivent favoir les enfans de qualité. Ils menérent néanmoins une vie commune avec les autres bergers, vivant du travail de leurs mains, & fe bâtiffant eux-mêmes de petites cabanes. Denys d'Halicarnaffe affure qu'il en reftoit encore une de fon tems, qui portoit le nom de Romulus. On la regardoit comme quelque chofe de fi facré, que ceux qui étoient chargés du foin de l'entretenir, n'ofoient y ajouter aucun ornement, & fe contentoient d'en réparer les ruines caufées par le nombre des années & larigueur des faifons.

Dans la fuite, ces deux frères dédaignant le foin des troupeaux & la vie fainéante des pâtres, s'adonnérent à chaffer dans les forêts d'alentour. Devenus, par cet exercice, robuftes & intrépides, ils ne fe contentent plus d'attaquer les bêtes féroces: ils fon-dent fur les voleurs, ils enlevent leur butin, & le diftribuent aux bergers. De jour en jour une foule de jeuneffe groffiffant leur troupe, ils fe virent

« AnteriorContinuar »