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fiés: tels étoient Virgile, Cicéron, Achille & autres. MarcAurèle avoit auffi un laraire, où il mettoit les grands hommes, & ceux qui avoient été fes maîtres en différens genres de littérature: il portoit tant d'honneur à fes maîtres, dit Lampride, fon hiftorien, qu'il tenoit leurs ftatues d'or dans fon laraire, & fe rendoit même à leurs tombeaux pour les honorer encore, en leur offrant des facrifices & des fleurs. Voy. Génies, Pénates. LARENTALES, ou LAURENTALES, fête en l'honneur d'Acca Larentia, qui fe célébroit le dix avant les calendes de Janvier, hors de Rome fur les bords du Tibre.

LARENTIA. Voyez Acca Larentia.

LARISSE, ville de la Theffalie fur le Pénée, c'étoit la patrie d'Achille. Jupiter y étoit particulièrement honoré, d'où il fut furnommé Lariffius.

LARISSE, c'est le nom d'un bourg d'Ephèfe, où Apollon avoit un temple: c'eft pourquoi on le trouve quelquefois appellé Lariffeus ou Lariffenus.

LARISSEUS, ou LARISSIUS. Voyez Lariffe.

LARISSUS, rivière du Péloponnèfe, entre l'Achaie & l'Elide. Paufanias dit que fur les bords de cette rivière étoit

un temple de Minerve Larifféenne.

LARVES ; c'étoient, dans le fentiment des anciens, les ames des méchans qui erroient çà & là pour nuire aux vivans, & des fpectres qui les effrayoient. Larve fignifie proprement un mafque ; & comme autrefois on les faifoit fi grotefques, qu'ils épouvantoient les enfans, on s'est servi de ce nom pour les mauvais génies que l'on croyoit capables de nuire aux hommes. V. Génies, Lares.

LASIUS, un des Princes de la Grèce qui afpira à la poffeffion d'Hippodamie, il fut par Oenomaüs.

tué

LAT eft le nom d'une ftatue qui étoit adorée par les Indiens dans la ville de Soummat; elle étoit d'une feule pierre, haute de 50 braffes, pofée au milieu d'un temple foutenu de 56 colonnes d'or maffif. Mahomet, fils de Se-, becteghin, ayant conquis cette ville, brifa l'idole de fes mains.

LATÉRANUS, Dieu des foyers: ce nom lui fut donné, felon Arnobe, parce qu'anciennement on faifoit où l'on revétiffoit le foyer d'une che minée de briques, appellées en latin Lateres.

LATHRIA & ANAXANDRA, deux foeurs jumelles, filles de Therfandre, Roi de Cléone, époufèrent les deux

fils jumeaux d'Ariftodème, & après leur mort, eurent un autel dans le temple de Lycurgue, à Lacédémone.

LATIALIS, furnom de Jupiter, à qui les villes du Latium facrifioient dans les féries latines. Tarquin-le-fuperbe érigea à Jupiter Latialis une statue fur une haute montagne proche d'Albe, où se tint, dans la fuite, l'affemblée des féries latines. Les Romains qui, dans un traité de paix, avoient exigé des Carthaginois qu'ils ne facrifieroient plus leurs enfans à Saturne, les Romains eux-mêmes facrifioient tous les ans un homme à leur Jupiter Latialis. Eufebe cite Porphire, qui le rapporte comme une chofe qui étoit encore en ufage de fon temps. LATIAR, c'eft le nom de la fête inftituée par Tarquin en l'honneur de Jupiter Latialis. Tarquin ayant fait un traité d'alliance avec les Latins, propofa , pour en affurer la perpétuité, d'ériger un temple commun, où tous les Alliés, les Romains, les Latins, les Herniques & les Volfques s'affemblaffent tous les ans, pour y faire une foire & y célébrer ensemble des fêtes & des facrifices. Telle fut l'inftitution du Latiar. Tarquin n'avoit destiné qu'un jour à cette fête. Les premiers confuls en ajoutèrent un autre,

après qu'ils eurent conclu l'alliance avec les Latins: on en ajouta un troifième, lorfque le peuple de Rome, qui s'étoit retiré fur le mont facré, fut rentré dans la ville; & un quatrième, après qu'on eut appaisé la fédition qui s'éleva à l'occafion du confulat, auquel le peuple vouloit avoir part. Ces quatre jours étoient ceux qu'on appelloit Féries Latines ; & tout ce qui fe faifoit pendant ces féries, fêtes, offrandes, facrifices, tout cela s'appelloit Latiar.

LATINUS, fils de Té lémaque & de Circé. Voyez Télémaque.

LATINUS, Roi du Latium, étoit fils de Faune & de la Nymphe Marica. Il avoit eu de la Reine Amate un fils, que les deftins lui enlevèrent dans la fleur de fes jours. I ne lui reftoit qu'une fille qui, dans un âge nubile, se voyoit l'objet des vœux de plufieurs Princes de l'Italie. Ce fut alors qu'Enée aborda en Italie, & vint demander à Latinus un petit coin de terre fur le rivage, pour s'y établir avec fes Troyens. Le Roi le reçut favorablement ; & fe fouvenant d'un Oracle qui lui avoit prefcrit de ne marier fa fille qu'à un Prince étranger, il fit alliance avec Enée, & lui of frit fa fille en mariage. Les Latins s'oppofèrent à cette al

liance, & forcèrent leur Roi à faire la guerre à Enée. Le Prince Troyen ayant eu tout l'avantage de cette guerre, devint poffeffeur de la Princeffe & héritier du trône de Latinus. Il règna quarante-fix ans. Voyez Lavinie.

LATIUM, ou pays des Latins; c'étoit à peu près le pays que nous nommons au

jourd'hui Campagne de Rome. Il fut ainfi nommé du mot latere, fe cacher; parce que, felon la fable, Saturne ayant été chaffé du ciel par fon fils Jupiter, vint fe cacher dans cette contrée de l'Italie, οι règnoit Janus.

LATMUS, montagne de Carie, fameufe par l'avanture fabuleufe d'Endymion : il y a un endroit de cette montagne, dit Paufanias, qu'on appelle encore la grotte d'Endymion. LATOBIUS, c'eft le nom qu'on donnoit chez les anciens Noriques, au Dieu de la fanté : c'étoit leur Efculape, ou peut-être le nom de quelqu'habile médecin, qu'ils honoroient après fa mort. Son nom (a) peut le fignifier, s'il vient des Grecs & des Romains.

LATONE, fille du Titan Céœus & de Phoebé fa fœur, felon Héfiode, ou fille de Saturne, felon Homère, fut aimée de Jupiter. Junon en con

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traite. Neptune, touché du trifte fort de cette amante in¬ fortunée, fit fortir, d'un coup de fon trident, l'ifle de Délos, du fond de la mer. C'est - là que Latone, que Latone, métamorphofée en caille par Jupiter, fe reti→ ra à l'ombre d'un olivier, mit au monde fes deux enfans Apollon & Diane.

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Lucien, dans fon dialogue des Dieux marins, fait ainfi parler Iris & Neptune au fujet de Latone. » Iris. Jupiter te » commande d'arrêter cette ifle » qui flote fur la mer Egée. » Neptune. Pourquoi cela ? >> Iris. Pour fervir aux cou→ >ches de Latone, qui eft en » travail d'enfant. Neptune. » Quoi le Ciel & la Terre p ne font pas fuffifans pour lur » rendre ce fervice? Iris. La » colère de Junon lui ferme » le Ciel; & la Terre a juré » de ne la point recevoir ; fi >> bien que cette ifle, qui n'é>>toit point alors au monde,

4a) De fero, je porte, & Bíos, la vie celui qui porte la vie,

n'eft point obligée au ferment. Neptune. Arrête à ma ➜ voix, isle flotante, pour fer» vir à la naissance de deux » jumeaux, qui feront l'hon >>neur du ciel & les plus beaux > enfans de Jupiter. Que les » vents retiennent leur halei» ne, tandis que les tritons feront paffer l'accouchée. Pour »le ferpent qui la pourfuit, il fervira de trophée à ces » jeunes Dieux dès le point de > leur naiffance. Va dire à Jupiter que tout eft prêt, & » qu'il vienne quand il lui » plaira «.

A peine Latone fut-elle accouchée , que la vindicative Junon, ayant découvert fa retraite, ne lui permit pas de goûter le repos dont elle avoit befoin: elle l'obligea encore de fortir de cette ifle, & d'emporter avec elle fes deux enfans à la mammelle. Après avoir long-temps erré à l'avanture, elle arriva en Lycie, où étant un jour accablée de laffitude & de foif, à caufe qu'il faifoit fort chaud, elle pria des payfans, qui coupoient l'herbe d'un étang, de lui don ner un peu d'eau pour appaifer la foif dont elle étoit dévorée; mais ceux-ci non-feulement lui en refufèrent, mais même ils troublèrent l'eau pour lui êter le moyen d'en pouvoir boire. Latone, pour punir cette méchanceté, invoqua Jupiter,

qui changea ces brutaux en grenouilles. Elle fe vengea d'une manière plus cruelle encore des mépris que Niobé lui témoigna. Voyez Niobé. Hérodote dit que Latone n'étoit que la nourrice d'Apollon, & qu'Ifis en étoit la mére. Selon cet hiftorien, Latone › pour dérober Apollon aux perfécutions de Typhon, le cacha dans l'ifle de Chemnis, qui eft dans un lac auprès de Butès, où demeuroit Latone. Latone infpira auffi de tendres défirs au géant Tityus, & ne fut préfervée des entreprises de ce monftre, que par le courage & l'adreffe de fes enfans. Voy. Tityus.

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Latone, malgré la haine de Junon, fut admife au rang des Déeffes en confidération de fes deux enfans, qui firent deux grandes divinités. Elle eut un temple dans l'ile de Délos, auprès de celui de fon fils. Athènée en rapporte une hiftoire affez plaifante : Parménifque Métapontin, qui, par fa naiffance & par fes richeffes, tenoit le premier rang dans fon pays, ayant eu la témérité d'entrer dans l'antre de Trophonius, en punition de fa faute, ne pouvoit plus rire quelqu'occafion qu'on lui en donnat. I confulta l'Oracle d'Apollon, qui lui répondit: que fa mère, dans fa maison, lui rendroit la faculté de rire

qu'il avoit perdue. Parménifque entendit, par fa mère, fa patrie, & crut que, dès qu'il feroit arrivé dans fa mailon, il riroit, felon la parole de l'Oracle. `Il s'en retourna chez lui; & voyant qu'il ne rioit pas plus que devant, il crut que l'Oracle l'avoit trompé. Depuis ce temps-là, il fit un voyage à Délos, vit avec admiration tout ce qu'il y avoit dans l'ifle & entra dans le temple de Latone, croyant y voir quelqu'excellente ftatue de la Déeffe ; mais il n'y trouva qu'une ftatue de bois, d'une figure fi miférable, qu'il en fit un éclat de rire il comprit alors le fens de l'Oracle; & fe trouvant guéri de fon mal, il rendit de grands honneurs à Latone.

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même qu'elle avoit un temple dans un bourg du Comté des Bourgogne, appellé Laone, en retranchant le t; en latin Latona: c'eft aujourd'hui S. Jean de Laone. Ce n'étoit pas feulement les femmes en couche auxquelles Latone préfidoit ; elle aidoit auffi les femelles des animaux à mettre bas leurs petits, comme on le voit par une épigramme de l'antholo¬ gie.

LAVATION, fête que les Romains célébroient en l'honneur de la mère des Dieux. On portoit ce jour-là en pompe la ftatue de la Déeffe fur un char, & on alloit enfuite la laver dans le fleuve Almon, à l'endroit où il tombe dans le Tibre. Cette folemnité, qui arrivoit le vingt-cinq de Mars, fut inftituée en mémoire du jour que le culte de Cybèle fut apporté de Phrygie à Rome. Voici comme S. Auguftin parle (a) de cette fête. » Le »jour où on lavoit folemnel

lement, Cybèle, cette vierge » & mère de tous les Dieux, de >> malheureux bouffons chan

Cette Déeffe. eut un autre temple à Argos, dont Paufanias fait mention fa ftatue étoit un ouvrage de Praxitèle. V. Mélibée. Les Egyptiens honoroient beaucoup cette Déeffe: des fix grandes fêtes qu'ils célébroient chaque année, la cinquième étoit en l'honneur de Latone: la grande folem-» nité étoit dans la ville de Butis. C'étoit encore la divinité tutélaire des Tripolitains. Les Gaules ont auffi honoré Latone, comme on le prouve par quelques infcriptions: on croit

toient devant fon char des chofes fi obfcènes, qu'il eût » été très-indécent, je ne dirai » pas que la mère des Dieux, » mais que la mère de quel» que perfonne que ce foit, ni » de ces bouffons mêmes, les

(a Liv. 11, de la Cité de Dieu, :

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