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Argonautes. Pindare (a) dit que Lincée avoit des yeux perçans, que de fort loin il avoit apperçu Caftor dans le tronc d'un arbre. D'autres auteurs, enchériffant fur le récit de Pindare, ont dit de Lyncée qu'il voyoit jufqu'aux entrailles de la terre. Il fut tué par Pollux, à l'occafion d'une difpute que Lyncée & fon frère Idas eurent avec les Diofcures pour un troupeau de bœufs. Théocrite donne une autre caufe de cette difpute. Voy. Hilaire & Phabe.

LYNCÉE, fils d'Epitus, avoit auffi la vûe fort perçante.

LYNCUS, Roi de Scythie, jaloux de la préférence que Cérès avoit donnée à Triptolème fur lui, voulut af faffiner ce Prince lorfqu'il vint à fa cour dans le moment qu'il alloit lui percer le fein, il fut changé, dit-on, lynx, animal qui eft le fymbole de la Cruauté. La reffemblance des noms a donné occafion à la métamorphofe.

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LYNX, animal que les anciens ont dit avoir une vûe fi fixe & fi pénétrante, qu'il voyoit à travers les murailles, & même en dormant. C'est un animal qui n'exifte que dans le pays des fables. Il étoit confacré à Bacchus; fa figure ac

compagne quelquefois les images de ce Dieu, elle approche beaucoup de celle du chevreuil.

LYRE, ancien inftrument de mufique que les anciens mettent ordinairement entre les mains d'Apollon. Les uns attribuent l'invention de la lyre à Orphée; d'autres à Amphion; d'autres enfin à Mercure & à Apollon. Quelqu'un a dit que c'étoit un inftrument fait d'une coquille de tortue qu'Hercule vuida & perça, & puis la monta de cordes de boyau, au fon defquelles il accorda fa voix. Elle étoit d'une figure presque triangulaire, avec un petit nombre de cordes au milieu, qu'on pinçoit avec les doigts, Apol¬ lon eft fouvent représenté tenant-la lyre entre fes mains c'eft même fon fymbole le plus ordinaire. La lyre ne fervoit, dit-on, que pour louer les Dieux.

LYSIDICE, femme de Meftor. Voyez Alcmène.

On parle d'une autre Lyfidice, fille de Pélops, mère d'Amphitryon. Voyez Amphitryon.

LYSINIASSE, fille d'Epaphus & mère de Bufiris. V. Bufiris.

LYSIPPE. V. Iphianaffe. LYSIZONA, furnom de Diane. Voyez Virginenfes.

(4) Dans l'Ode 10 de fes Néméennes. Tome II.

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MA; c'eft le nom que les mit la victoire aux Athéniens,

Lydiens donnoient quelquefois à Rhéa, & fous lequel on lui facrifioit un taureau. On donne auffi ce nom à une femme qui fuivit Rhéa, & à laquelle Jupiter confia l'éducation de Bacchus.

MACAR. V. Héliades. MACAR, fils d'Eole: l'incefte qu'il commit avec Canace où Canache fa fœur, étant venu à la connoiffance d'Eole, il ordonna que le fils qui en étoit né, fit exposé aux chiens: il envoya une épée à fa fille, elle en fit l'ufage qu'il fouhaitoit, en fe tuant. Pour Macar, il évita le châtiment par la fuite, & s'étant retiré à Delphes, il fut admis parmi les Prêtres d'Apollon.

MACARIE, fille d'Hercule & de Déjanire, fe facrifia généreufement pour le falut des Héraclides. Lorfqu'Eurifthée vint déclarer la guerre à Démophoon, Roi d'Athènes, parce qu'il avoit pris les Héraclides fous fa protection; on confulta l'Oracle, qui pro

s'ils vouloient immolerà Cérès une fille née d'un père illuftre. Le Roi ne veut, ni facrifier sa fille, ni contraindre aucun de fes fujets de faire un pareil facrifice. Macarie, inftruite de l'oracle, fe dévoue volontaiment à la mort, fans vouloir permettre que le fort en décide entre fes fœurs & elle. » Si le >>fort eft notre arbitre, dit» elle (a), le trépas n'eft plus » volontaire, & la victime perd » fon prix; je m'offre moi» même à mourir, acceptez,

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vous le jugez à propos, une » mort volontaire; mais j'y » renonce, s'il faut la fubir par » l'arrêt du destin «. Les Athéniens, pour conferver le fouvenir d'une action fi généreuse, donnèrent le nom de Macarie à la fontaine de Marathon, & enfuite ils lui confacrèrent un temple fous le nom de la Déeffe Félicité (b).

MACEDO, fils d'Ofiris, ou feulement un de fes Lieutenans, felon Diodore, eut part aux honneurs que les Egyp

(a) Dans les Héraclides d'Euripide, act. 2. (b) manap, máxapia, heureuse, ou félicité.

tiens rendirent à fon père; & comme il portoit, pour habillement de guerre, une peau de loup, "les Egyptiens eurent en vénération cet animal.

MACHÆRÉUS, Prêtre d'Apollon, qui tua Pyrrhus. V. Pyrrhus.

MACHAON, fils d'Efculape & d'Epione ou Lampétie, fut un des difciples de Chiron. Il régna dans la Meffénie avec fon frère Podalire ; ils allèrent enfemble au fiége de Troye, où ils commandoient les chaliens. Virgile compte Machaon par mi ceux qui s'enfermèrent dans le fameux cheval de bois. Il fut tué par Eurypile, fils de Téléphe; de-là vient, dit Paufanias, que, dans un temple Efculape qui eft à Pergames, on chante des hymnes en l'honneur de Téléphe, fans y rien mêler qui foit à la louange d'Eurypile; il n'eft pas même permis de prononcer fon nom dans ce temple; parce qu'il eft regardé comme le meurtrier de Machaon. Ses os furent recueillis par Neftor & portés à Gérénie, où il fut inhumé, & fur fon tombeau on lui éleva un temple qui devint fort célèbre; car les habitans croyoient que Machaon avoit auffi la vertu de guérir les maladies. Dans ce temple le Dieu eft représenté en bron

(4) De μxípw, je brûle,

ze debout fur fes pieds, ayant fur la tête une couronne que les Mefféniens nommoient, en leur langue, Ciphos.

MAČIONISSE, l'une des maîtreffes de Neptune, qu'il rendit mère d'Euphémus. MACRIS, fille d'Ariftée. Elle reçut Bacchus fur fes genoux, après que Mercure l'eût tiré des flammes, & lui fit prendre du miel. Pour éviter la colère de Junon, irritée de ce fervice rendu à Bacchus, Macris quitta l'Eubée, & s'alla cacher dans un antre, dans l'isle des Phéaques, où elle rendit de grands fervices aux habitans.

MACROSIRIS, géant dont le corps fut trouvé, felon Phlegon, dans un tombeau près d'Athènes, qui avoit cent coudées de long. V. Géans.

MADBACHUS, furnom que les Syriens donnèrent à Jupiter, lorfqu'ils eurent adopté fon culte. M. Huet, qui a cherché l'origine de ce mot dans les langues Orientales, croit qu'il fignifie, présent partout, qui voit tout.

MAENALIUS; c'eft le père du quatrièine Vulcain, felon Cicéron.

MAERA nom que les poëtes donnent au chien d'Orion, & qui fignifie brûlant (a); parce que fous cette conftellation le foleil eft des plus ardens.

MAERGÉTES, fur» fance: tout l'univers par

nom donné à Jupiter, & qui fignifie le conducteur des Parques; parce qu'on croyoit que ces divinités ne faifoient rien que par les ordres de Jupiter. MAERE, une des cinquante Néréïdes, felon Héfiode. MAGES; c'eft ainfi qu'on appelloit, chez les Perfes, les Frêtres & Miniftres de la religion, comme les Druydes, chez les Gaulois; les Gymnosophistes, chez les Indiens. Ces Mages étoient dans une extrême confidération, également recherchés des grands & du peuple. On leur confioit l'éducation des Princes, & même aucun Roi n'étoit couronné, dit Suidas, qu'il n'eût fubi une espèce d'examen pardevant les Mages. Darius, fils d'Hyftafpe, crut s'honorer crut s'honorer beaucoup, en faifant graver fur fon tombeau qu'il avoit été parfaitement inftruit dans toutes leurs connoiffances. Par rapport au culte de la divinité, ils ne vouloient, ni temples, ni autels, difant qu'on diminue la majefté de, Dieu, de celui qui remplit tout par fa préfence & par fes bienfaits, en renfermant, pour ainfi dire, cette majefté dans des murailles. » Tout l'univers, ajoutoient»ils, felon Cicéron (a), an» nonce sa grandeur & fa puif

(a) Au liv. 1 des Loix.

» conféquent doit lui fervir de >> temple & d'autel. Où le » peut-on mieux connoître & » adorer que - là où il s'eft »> peint avec le plus d'avanta»ge «? Ainfi quand les Perfes vouloient fatisfaire aux devoirs de la religion, ils fe retiroient fur les montagnes les plus élevées, & là ils fe profternoient devant Jupiter, c'està-dire, devant le ciel même, qu'ils croyoient tout pénétré de la divinité: là ils faifoient leurs différens facrifices.

Les Mages croyoient une efpèce de Métempfycofe aftronomique, toute différente de celle de Pythagore. Ils s'ima ginoient que les ames après la mort étoient contraintes de paffer par fept portes; ce qui duroit plufieurs millions d'années, avant d'arriver au foleil, qui eft le ciel empirée, ou le féjour des bienheureux. Chaque porte différente, par fa ftructure, étoit auffi compofée d'un métal différent, & Dieu l'avoit placée dans la planette qui préfide à ce métal. La première fe trouvoit dans Saturne, & la dernière dans Venus. Comme rien n'étoit plus mystérieux que cette Métempfycofe, les Mages la repréfen

toient fous l'emblême d'une échelle très-haute, & divifée

en fept paffages confécutifs, dont chacun avoit fa marque, fa couleur particulière ; & c'eft ce qu'ils appelloient la grande révolution des corps céleftes & terreftres, l'entier achevement de la nature (a).

Selon Thomas Hyde, fçavant Anglois, les Mages ne reconnoiffoient qu'un fouverain être, dont le feu étoit le fymbole; & s'ils rendoient un culte religieux à cet élément; ce n'étoit qu'un culte relatif à la divinité qu'il repréfentoit. Cette religion, qu'on appelle le Magifme, fubfifte encore aujourd'hui chez les Guébres, dont on trouve encore quelques reftes en Afie, felon le même Auteur. Zoroaftre paffe pour le fondateur de cette religion, & pour le chef des Mages. V. Zoroaftre.

MAGICIENS: ceux qui fçavoient l'art des enchantemens, qui s'adonnoient à la magie. Circé a paffé pour une fameufe Magicienne. Les Magiciennes de Theffalie faifoient defcendre la lune fur la terre. Voyez Circé, Lune, Magie.

MAGIE; c'eft l'art de produire dans la nature des chofes au-deffus du pouvoir de l'homme, par le fecours des Dieux, en employant cer

taines paroles & certaines cérémonies. Il paroît que la magie eft auffi ancienne que l'idolâtrie. Les Magiciens que Pharaon oppofa à Moïfe, font de l'antiquité la plus reculée. Comme les Magiciens invoquoient deux fortes de divinités; les unes bienfaifantes; & les autres malfaifantes & nuifibles : cette différence conftituoit deux fortes de magies; l'une, qui avoit recours aux Dieux bienfaisans, fut nommée Théurgie; l'autre, qui n'avoit pour objet que de faire le mal, & qui pour cela n'in-. voquoit que des Génies malfaifans, fut appellée Goëtie. Voyez ces mots. Il y a une autre efpèce de magie qu'on appelle naturelle, qui n'eft qu'une connoiffance plus grande des caufes phyfiques, que celle qu'en a le vulgaire ignorant, qui a coutume de regarder comme des prodiges, des effets dont il ignore la cause & comme de véritables prédictions, ce que le phyficien lui annonce devoir arriver. Il eft fouvent arrivé que ceux qui avoient des connoiffances fupérieures aux lumières ordinaires, n'étoient pas fachés qu'on les crût infpirés des Dieux, ou en commerce intime avec eux. De-là tant de

(a) Ceci eft extrait de l'Histoire Critique de la Philofophie,

liv. 1

ch. 3.

2

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