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1745

DICTIONNAIRE

PORTATIF

DE

Ꭰ Ꭼ .

MYTHOLOGIE.

LAB

L.

LABBACUS, Roi de Thèbes, étoit fils de Polydore, petit - fils de Cadmus, & père de Laïus, Voyez Cadmus, Laïus.

LABDA, fille d'Amphion, étant boiteufe, ne trouva perfonne, dans la famille des Bacchides, dont elle étoit, qui voulût l'époufer: elle eut recours à l'Oracle, qui lui prédit qu'elle feroit mère d'un fils qui ufurperoit la fuprême autorité à Corinthe, & s'en feroit reconnoître Roi. Peu Tome II.

LAB

de temps après, elle fe maria à Echéon, fils d'Echécrate, citoyen de Corinthe, & en eut un fils nommé Cypfélus. Les Corinthiens, inftruits de l'oracle que Labda avoit reçu,

voulurent faire mourir cet en

fant. Labda, pour le dérober à leur fureur, le cacha dans une mesure de bled, que les Grecs appellent Cypfèle, dont l'enfant prit le nom.

LABDACUS, fils de Phoenix, Roi de Thèbes, fut père de Laïus.

A

LABIA, fut aimée de » ils firent ce Labyrinthe un Neptune, dont elle eut la Nym-» peu au-deffus du lac Moëris, phe Rhodus. Voyez Rhodes. LABRADÉUS, ou LABRANDÉUS, nom qu'on donnoit à Jupiter dans la Carie, où il porte la hache, dit Plutarque (a), au lieu de la foudre ou du fceptre, pour la raifon qui fuit. Après qu'Hercule eut vaincu l'Amazone Hippolyte, il lui enleva fes armes, entre lefquelles étoit une hache, dont il fit présent à Omphale. De cette Princeffe, elle paffa aux Rois de Lydie, qui la portoient au lieu de fceptre, jufqu'à ce que, dans la défaite de Candaufe, dernier Roi de Lydie, elle tomba entre les mains des Cariens, qui firent une ftatue à Jupiter, & lui mirent cette hache à la inain.

LABYRINTHES. On a mis entre les merveilles du monde les Labyrinthes, par où on entend celui du lac Moeris, en Egypte, & celui de Crète, qui, felon Pline, ne faifoit que la centième partie de celui d'Egypte. Celui-ci méritoit mieux le nom de merveille du monde, que pas une de celles qu'on a miles dans ce nombre » Çe monument, » dit Hérodote, fut fait par » les douze Rois qui régnè »rent ensemble en Egypte;

» auprès de la ville des Cro-
»codiles. Je l'ai vu, conti-
>>nue-t-il, & je l'ai trouvé
» plus merveilleux que je ne
» puis l'exprimer. Si quelqu'un
» vouloit le bien confidérer,
» & le comparer aux plus beaux
» ouvrages des Grecs, même
>> aux temples d'Ephèse & de
» Samos, il les trouveroit
>> foit pour le travail, foit pour
» la dépenfe, fort inférieurs à
» ce Labyrinthe..... Il y a,
» dans ce merveilleux ouvra-
»ge, douze grandes falles
>> couvertes dont les portes
» font oppofées les unes aux
» autres: fix de ces falles font
» pofées du côté du Midi, fur
» le même rang ; & fix du
» côté du Septentrion, en mê-
>> me fituation; le même mur
» les environne par dehors. Il

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y a trois mille chambres, » dont la moitié eft fous » terre, & l'autre moitié fur >> celles-ci. Dans celles de » deffous étoient les fepulcres » des Rois qui avoient bâti » ce Labyrinthe, & ceux des » Crocodiles facrés; on ne » permettoit à perfonne de » les voir. Pour les chambres » d'en-haut, elles paffent tout » ce qui a jamais été fait par » la main des hommes. Il y a » des iffues par les toits, &

(4) Dans fes queftions Grecques.

des contours, & des circuits » de différentes manières, pra»tiqués dans les falles avec » tant d'art, que nous en étions » épris d'admiration. On paffe » des falles dans les chambres, » & des chambres dans' d'autres appartemens : tous ces » bâtimens ont des toits de » pierres, les murailles font » auffi de pierres, & toutes or»nées d'ouvrages en fculptu»re, faits fur les murs mêmes. Chaque falle eft bor» dée d'une colonade de belle » pierre blanche «. Pomponius-Méla en fait une defcription plus courte, qui ajoute pourtant à celle d'Hérodote. » Ce Labyrinthe, ouvrage de » Pfamméticus, contient trois mille appartemens, & douze » palais dans une feule enceinte de murailles; il eft bâti » & couvert de marbre. Il n'y >> a qu'une feule defcente, mais au-dedans, il y a une infinité de routes par où l'on » paffe & repaffe, en faisant » mille détours, & qui jettent » dans l'incertitude; parce » qu'on fe trouve fouvent au » même endroit. Après avoir » tournoyé, on reveint au mê>> me lieu d'où l'on étoit parti, fans fçavoir comment fe tirer » de-là «.

LE LABYRINTHE de l'ifle de Crète, fut bâti fur

(a) Enéid. §, 5890

le modèle de celui d'Egypte. Dédale en fut l'architecte par l'ordre de Minos, pour y enfermer le Minotaure. Dédale y fut enfermé lui-même avec fon fils. » Ce Labyrinthe, dit » Virgile (a), par fes fentiers » obfcurs & par mille routes » ambigues, égaroit, fans ef» pérance de retour, tous ceux » qui s'y engageoient «. Voy.. Ariadne, Dédale, Minotaure. Ce Labyrinthe étoit auprès de la ville de Gnoffe. Les hiftoriens parlent d'un troisième Labyrinthe dans l'ifle de Lemnos; & d'un quatrième en Italie, bâti par Porfenna, Roi d'Etrurie, qui voulut se faire un magnifique tombeau.

Les anciens ont encore parlé de deux autres Labyrinthes; celui de Lemnos, & celui que Porfenna fit bâtir dans la Tofcane.

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LACS, les Gaulois avoient un refpect religieux pour les lacs, qu'ils regardoient, ou comme autant de divinités ou du moins comme des lieux qu'elles choisissoient pour leur demeure ; ils donnoient même à ces lacs le nom de quelques Dieux particuliers. Le plus cé lèbre de ces lacs étoit celui de Touloufe, dans lequel ils jettoient, foit en efpèces, foit en barres, ou lingots, l'or & l'argent qu'ils avoient pris fur

leurs ennemis. Il y avoit aufli, dans le Gévaudan, au pied d'une montagne, un grand lac confacré à la Lune, où on s'affembloit tous les ans des environs, pour y jetter les offrandes qu'on faifoit à la Déeffe. Strabon parle d'un autre lac très-célèbre dans les Gaules, qu'on nommoit le lac de deux corbeaux; parce qu'il y avoit deux de ces oiseaux qui y faifoient leur féjour, & defquels on faifoit mille contes ridicules; mais ce qu'il y a de certain, c'est que, dans les différends qui arrivoient, les deux partis s'y rendoient, & leur jettoient chacun un gâteau : celui que les corbeaux mangeoient, en fe contentant d'éparpiller l'autre, donnoit gain de caufe. Mais qu'arrivoitil quand les deux étoient mangés?

LACÉDÉMON, étoit fils de Jupiter & de la Nymphe Taygete, & frère d'Himère, ayant époufé Sparte, fille d'Eurotas, Roi de la Laconie ; & ayant hérité du royaume par ce mariage, il donna à la ville capitale fon nom & celui de fa femme; enforte les anque ciens donnent assez indifféremment à cette ville les noms de Sparte & de Lacédémone. Ce fut Lacédémon qui, le premier, confacra un temple aux

(a) Liv., Satyre troisième.

Mufes. Il eut, après fa mort, un monument héroïque dans la Laconie.

LACÉDÉMONIA; furnom de Junon; parce qu'elle étoit la divinité tutélaire de Sparte.

LACHÉSIS, une des trois Parques, celle qui filoit tous les événemens de la vie, fuivant cette expreffion du Juvenal (a), pendant que Lachéfis a encore de quoi filer; pour dire: pendant que nous vivons encore. Voyez Parques.

LACINIA, ou LACINIENNE, furnom que l'on donnoit à Junon, tiré d'un Promontoire d'Italie, dans le Golfe de Tarante, où elle avoit un temple refpectable par fa fainteté, dit Tite-Live, & célèbre par les riches présens dont il étoit orné. Il étoit plus grand que le plus grand temple qui fût à Rome. Il étoit couvert de tuiles de marbre, dont une partie fut enlevée par le Cenfeur Quintus Fulvius Flaccus, pour fervir de couverture à un temple de la Fortune qu'il faifoit bâtir à Rome; mais, comme il périt enfuite miférablement, on attribua fa mort à une vengeance de la Déeffe; &, par ordre du Sénat, l'on reporta les tuiles au même lieu d'où on les avoit ôtées.

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