Imágenes de páginas
PDF
EPUB

ques legs à fes Domeftiques fous le bon plaifir du Roi, elle lui fut ac- 1523. cordée. On le conduifit à la Gréve, tout malade qu'il étoit toujours; il monta fur l'échaffaud, & dans l'inftant où il fe baiffoit pour recevoir le de hache, fa grace coup arriva (1), mais quelle grace! La commutation d'un moment de douleur en une longue mort. Les lettres de remiffion du Comte de S. Vallier portent qu'il fera enfermé pour toute fa vie entre quatre murailles, où il ne recevra le jour & la nourriture que par une petite fenêtre. On le laiffa quelques jours à la Conciergerie, on le transféra enfuite dans une autre prifon.

Tome 2.

Les Auteurs de l'Hiftoire Généa→ logique affurent qu'il s'échappa, page 205. qu'il fe retira en Allemagne avec la permiffion du Roi ; ils prouvent par diverfes piéces qu'il vivoit en 1528. 1531. 1532. Ils difent qu'il fit fon teftament dans fon château de Pifançon le 26. Aoust 1539. Ils ne

(1) Datée de Blois au mois de Février 1524.

marquent point l'année de fa mort. 1523. Le Traité de Madrid prouve certainement qu'il étoit encore prifonnier au mois de Janvier 1526; car ce Traité porte qu'il fera promptement délivré, ainfi que l'Evêque d'Autun; de Roi déclare par des lettres du mois de Juillet de la mê me amée 1526, que S. Vallier est forti de prifon, qu'il eft abfent du Royaume, qu'il peut y revenir quand il voudra, & que fes biens lui feront rendus.

Thuan. lib.

[ocr errors]

La maladie de S. Vallier & l'ef péce de grace qui hai fut accordée, ont donné lieu à beaucoup de fables, dont quelques-unes paffent encore pour vraies, faute d'avoir été examinées. On a dit qu'en entendant la lecture de fon Arrêt, il fut faifi d'une frayeur fi violente, que fes cheveux blanchirent en une nuit, & que fes Gardes ne le reconnoiffoient pas le lendemain ; il avoit alors environ 48. ans.

M. de Thou dit que lorsqu'on 3. ad annum le menoit au fupplice, la frayeur lui donna une fiévre, qui depuis eft

3547.

paffée en proverbe, fous le nom de Fiévre de S. Vallier.

Il eft vrai que la Fiévre de S. Vallier eft paffée en proverbe, mais les actes du Procès & le rapport de Braillon, Médecin du Parlement, prouvent que c'étoit une fiévre invétérée, qui même avoit fait retarder long-tems fon fupplice, & qui lui avoit épargné les tourmens de la question.

Pafquier (1) dit que l'horreur de la mort qu'il avoit vûe de fi près, lui donna une fiévré que 'la nouvelle de fa grace ne put guérir,& dont il mourut peu de tems après. Ce fait eft contredit par tous les Actes qu'on vient de citer.

On conçoit aifément que la fiévre de S. Vallier n'ait pas été guérie par la nouvelle d'une grace qui ne faifoit qu'éternifer fon malheur. On veut pourtant que la célébre Diane de Poitiers (2) fa fille ait

(1) Pafquier, Recherches livre 8. chapitre 39. fur la fiévre de S. Valier.

(2) Qui fut depuis Maîtreffe de Henri II, fils & fucceffeur de François I. Henri II. la fit Ducheffe

1523•

acheté cette grace au prix de fon 1523. honneur & même de fa virginité, dont elle fit, dit-on, le facrifice à François I. pour fauver fon Pere; mais ce n'eft encore vrai - femblablement qu'une fable; c'en eft une certainement quant à la virginité

[ocr errors]

Le 29 Mars puifque Diane de Poitiers étoit mariée depuis près de dix ans.

1514.

Voici les motifs de cette grace, tels qu'ils font exprimés dans les lettres de rémiffion:

[ocr errors]

Du Bellay, "

kv. 2.

'Mém. de » Comme puis n'aguéres notre cher & féal Coufin, Confeiller » & Chambellan le Comte de Mau» levrier-Brézé, Grand- Sénéchal » de Normandie, & les parens & "amis charnels de Jean de Poic

de Valentinois. Le Valentinois & le Diois avoient été cedés à la Couronne par la Maifon de Poitiers.

La Planche, Hiftoire de François II. Hilarion de Cofte, Eloges des Dames illuftres, Tome premier.

Le Laboureur, Additions aux Mémoires de Cafselnau, Tome premier.

Mézerai, Abregé Chronologique.

L'Auteur des Galanteries des Rois de France, Tome premier, page 195.

Bayle, Dictionnaire, article Diane de Poitiers Note P.

» tiers, fieur de S. Vallier, nous » ayent en très - grande humilité 1523. » fupplié & requis avoir pitié & »compaffion dud. de Poitiers fieur de S. Vallier. . . . . Nous » ayant confidération auxd. fervi»ces & principalement à celui

[ocr errors]
[ocr errors]

que led. Grand Sénéchal nous a fait, >> en découvrant les machinations » & confpirations, &c.

Le Grand Sénéchal de Normandie étoit le mari de Diane de Poictiers, il avoit donné les premiers avis de la confpiration, il étoit affez naturel qu'on lui accordât la grace de fon Beau-pere; peut-être même cette explication s'eft-elle trouvée trop fimple pour la plupart des Hiftoriens; ils ont mieux aimé imaginer que Diane de Poitiers, Maîtreffe de Henri II, avoit commencé par être Maîtreffe de François I,

[ocr errors]

Pere de Henri II. Les Auteurs Proteftans ont fur tout accrédité ce bruit, pour charger du crime d'incefte la Ducheffe de Valentinois qui perfécutoit leur fecte.

Le Laboureur qui croit cette im

« AnteriorContinuar »