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LES

AVANTURES

ου

MEMOIRES

DE LA VIE

D'HENRIETTE-SYLVIE

DE MOLIERE.

PREMIERE PARTIE.

A AMSTERDAM,
Chez ABRAHAM L'ENCLUME,

Gendre d'Antoine Marteau.

MDCCXXXIII.

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Famene avec moi

une belle Dame que vous connoiffez, & qui me menace de me faire aller bien plus loin: Elle a une étrange démangeaifon de fe revoir à Paris ; mais je doute qu'elle puiffe obtenir fur moi de me faire faire ce pas-là, outre que mes affaires me rapelleront bien-tôt à Toulouse. Je ne vais pas ainfi dans une Ville où

j'ai eu la folie de confentir qu'on me fit imprimer. Comme vous avez plus de prudence que moi, je vous laiffe l'arbitre de tout ce qu'il faudra encore retrancher. Mais parlons d'autre chofe. Que votre Libraire m'embaraffe avec ce qu'il me demande. Eft-ce qu'il ne peut rien faire fans cela? Et puis de quoi quoi veut-il que je lui compofe une Preface, je n'ai plus rien à dire aux Lecteurs, j'ai tout dit en leur abandonnant la belle Hiftoire que vous faites imprimer : D'ail leurs je ne vois pas que fon Li vre exige une grande justification; & fi je n'ai pû me difpenfer d'y parler de quelques perfannes vivantes, je croi qu'il n'y

en a pas une, qui en un befoin ne me pardonnât volontiers la liberté que j'ai prife, & à tout évenement je ferai le garant de l'Ouvrage de ce côté-là. Je fuis bien- aife de ce que vous me mandez qu'on le doit faire corriger par d'habiles gens i prenez garde feulement que ces habiles gens-là ne foient pas trop ferieux car cela leur aideroit à y trouver beaucoup plus de fautes; on dit qu'il faut être un peu badın pour lire les badineries; ou du moins qu'il les faut lire en badinant pour y avoir plus de plaifir. Fe finis, car on m'attend pour achever de déjeûner: Adieu, Monfieur, vous êtes le plus obligeant du monde, & fi

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