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A LA PREMIERE ÉDITION

DU

MANUEL LEXIQUE,

OU

DICTIONNAIRE

PORTATIF

DES MOTS FRANÇOIS

DONT LA SIGNIFICATION N'EST PAS FAMILIER
A TOUT LE MONDE.

Ouvrage fort utile à ceux qui ne font pas verfés dans les
Langues anciennes & modernes, & dans toutes les
connoiffances qui s'acquerent par l'étude & le travail,

Pour donner aux Mots leur fens jufte & exact, dans la lecture,
dans le langage & dans le ftyle.

On y a joint les Noms & les Propriétés de la plûpart
des Animaux & des Plantes.

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Chez DIDOT, Libraire & Imprimeur, Quai des Auguftins,
à la Bible d'or.

M. DCC. L V.

Avec Approbation & Privilege du Roi.

KONINKL. BIBLIOTHEEK

TE 'SHAGE.

SUPPLEMENT

A U

MANUEL LEXIQUE

ου

DICTIONNAIRE

PORTATIF

DES MOTS FRANÇOIS DONT LA SIGNIFICATION n'est pas familiere à tout le monde.

A

Seul, dans le Commerce, après avoir parlé d'une lettre de change, fignifie accepté. A. S. P., accepté fous proteft. A. S. P. C., accepté fous protest pour mettre à compte. A. P., à protefter. Le double AA eft la marque & le caractere de la Monnoye de la Ville de Metz. AAM, on HAAM f. m. Nom d'une mefure des liquides, en ufage Amfterdam, & qui contient 128 mingles.

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AAVORA, f. m. Fruit des Indes Occidentales & d'Afrique, qui eft de la groffeur d'un œuf de poule, & qui croît avec plufieurs autres, en forme de bouquets, dans une grande gouffe, fur une espece de Palmier fort haut & fort épineux. La chair renferme un noyau fort dur, offeux, de la groffeur d'un noyau de pêche, avec trois trous, aux côtés, & deux plus petits l'un proche de l'autre. Il contient une belle amandé, blanche, aftringente, & qu'on mange utilement pour arrêter le cours-de-ventre. ABAB, f. m. Nom que les RelaSupplém

A

tions du Levant donnent à une forte de Milice Turque, qui se leve dans les villages de quelques Provinces de l'Empire Ottoman, pour fuppléer aux Efclaves qui manquent fur mer. On prend un Abab fur vingt Maifons, & les autres dix-neuf fournis“ fent fa paye pour le voyage.

ABACA, f. f. Efpece de lin, ou de chanvre, qui croît & que l'on recueille dans quelques-unes des Ifles Philippines. Cette Plante eft une forte de platane des Indes. On distingue la blanche & la grise.

ABAISSEMENT, f. m. En termes d'Aftronomie, on nomme l'Abaissement d'une étoile fous l'horizon l'arc du cercle vertical, qui fe trouve compris contre cette étoile & l'ho❤ rizon.

ABAS, f. m. Nom d'un poids qui fert, en Perfe, pour pefer les perles, & qui eft moins fort d'un huitiéme que le carat d'Europe. Les Efpagnols le nomment Quitale. Ce poids eft divifé en quatre grains dont chacun fe divife en demi qui

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tale, en huitiéme de quitale, en seiziéme; & c'est avec ces divifions qu'on donne leur jufte valeur aux perles & aux pierres précieuses.

ABASOURDIR, verbe actif, d'origine obfcure, qui fignifie étourdir, jufqu'à caufer une forte d'abbattement & de confternation. Il fe foutient, malgré fa vieilleffe.

ABAT-CHAUVE'E, f. f. Nom qu'on donne en Poitou, & dans quelques autres Provinces de France, à une laine groffiere ou de moindre qualité.

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ABATELLEMENT f. m. Les François, dans les Echelles du Levant, donnent ce nom à une Sentence du Conful, par laquelle le Commerce eft interdit aux Négocians de la Nation qui defavouent leurs marchés, ou qui refusent de payer ce qu'ils doivent.

ABAVE, f. m. Nom d'un grand arbre d'Ethiopie, qui porte un fruit femblable à la citrouille.

ABDAL, ou ABDALLAS,* f. m. Nom général que les Perfans donnent aux Religieux, comme les Turcs leur donnent celui de Dervis, ou Derviches, & les Chrétiens celui de Moines. Il fignifie confacré à Dieu. Les Cadrifles, les Calenders, & les Bretachifles, font différentes fortes d'AB

DALS.

ABDELAVI, f. m. Plante d'Egypte, qui porte un fruit oblong, affez femblable au melon, mais plus aigu aux deux extrêmités.

ABDEST, f. m. Nom que les Mahometans, Turcs & Perfans, donnent à leurs Ablutions légales. Les Turcs fe purifient en verfant de l'eau fur leur tête, & fe lavant les mains, Les bras, le front, le vifage & les pieds; les Perfans fe bornent à paffer deux fois leur main mouillée fur leur tête & leurs pieds. AB, en Perfan, fignifie Eau, & EST, la Main. ABDAR eft le nom de l'Officier qui fert de l'eau au Sophi de Perfe, & qui en garde, pour cet usage, dans une cruche cachetée.

ABE'E, f. f. Ouverture, par où coule l'eau qui fait moudre un mouFin & qui peut fe fermer avec une

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palle. L'origine de ce mot eft incertaine; quelques-uns le font venir de Beant.

ABELICE'O f. m. Nom d'un grand arbre de l'Ile de Crête. C'eft une efpéce de Sandal, qui fe nomme auffi Faux - fandal,`ou Sandalbâtard.

ABELMELUCH, f. m. Arbre qui croît dans le païs de la Mecque, & qui eft une efpéce de Ricin, ou de Palme-Chrift. Sa femence eft un purgatif violent.

ABEL-MOSC, f. m. Efpéce de mufc, qui eft la femence d'une plante d'Egypte & des Ifles Antilles, dont la feuille, affez femblable à celle de la guimauve, lui a fait donner le nona de Guimauve veloutée des Indes. Cette graine que les François nomment AMBRETTE, & qui a la forme d'un petit oignon, fans être plus grolle qu'une tête d'épingle, entre dans la compofition de quelques parfums, fur-tout en Italie; en France, on en fait des Chapelets. Les Arabes en mê-* lent dans leur caffé.

ABENEVIS, f. m,, dont on a fait le verbe Abenevifer. Dans le Lyonnois, & les Provinces voifines, on nomme Abenevis la Conceffion d'un Seigneur Haut-Jufticier, qui permet de prendre les eaux des ruiffeaux ou des chemins, pour arrofer les fonds, voifins, ou pour faire tourner des moulins. Il paroît que c'eft une corruption de Bénéfice.

ABETIR, v. a. & n. Il signifie également rendre quelqu'un bête, c'est-à-dire, ftupide, & le devenir; mais il n'eft en ufage que dans le ftyle familier.

ABHAL, f. m. Fruit d'une espéce de Cyprès oriental, & de la groffeur de celui de notre Cyprès, qui passe pour un excellent Emmenagogue, & qu'on employe auffi pour faire fortir, du fein des femmes, les foetus morts.

AB HOC, AB HAC. Expreffion latine, adoptée pour fignifier, à tort &à travers, fans ordre, fans raison.

ABHORRER, v. a. latin, qui fi gnifie, hair beaucoup, avoir beau coup d'averfion.

ABIGEAT; f.m. lat. Ancien roć?

nes de Jurifprudence, qui fignifioit le larcin d'un troupeau de bétail. ABLAQUE. Nom adjectif, que les François donnent à la foie Ardaffine, qu'on tire de Perfe par la voie de Smyrne. Soies Ablaques. On ne trouve, nulle part l'origine de ce nom. Voyez ARDASSINE.

ABLATIF ABSOLU, fe dit, à l'exemple des Latins, d'une locution détachée & indépendante qui n'eft régie de rien, telle que tout bien confidéré, vu l'état des chofes, &c.

ABLUER, v. a. lat. Terme d'Ecriture. On dit abluer un parchemin, abluer des caracteres écrits, lorfqu'en paffant legérement, fur le parchemin ou fur le papier, de la noix-degalle broiée dans du vin blanc & diftillée au feu, on fait revivre l'écriture à demi effacée.

ABNOUS, f. m. Nom d'un poiffon vorace, dont l'écaille eft d'un beau jaune doré, & qui fait la guerre à l'Aquador.

́ABONDER, v. n. latin. Abonder en fon fens, eft une expreffion tirée de St Paul, qui s'en eft fervi en bonne part; au lieu que dans notre langue, elle fignifie, être trop rempli de Loi-même, ou faire trop de fond fur fes propres lumieres.

ABONDER, V. n. lat. Avoir en quantité, en abondance. Abonder, en fon fens, c'est être trop attaché à fon propre fentiment.

ABORTIF, adj., tiré du latin, qui fe dit, non-feulement de ce qui naît avec quelque violence, foit avant le temps, foit contre l'ordre de la nature, ou qui manque par conféquent, ou de vie, ou de force, en naiffant; mais encore de ce qui a la vertu de caufer l'avortement. Un enfant eft abortif lorsqu'il naît avant le feptiéme mois.

ABOUCHER, v. a., formé de bouche. Aboucher deux perfonnes, c'eft les mettre en état de fe parler en particulier. On dit auffi s'aboucher avec quelqu'un. Abouchement eft le fubftantif. En langage d'art, on dit de deux tuyaux qui fe rencontrent, pour l'écoulement ou la communication de quelque liqueur, qu'ils font

abouchés l'un à l'autre.

ABOUCHOUCHOU, f. m. Nom d'une forte de drap de laine, qui fe fabrique particuliérement dans les trois Provinces de Languedoc, de Provence & de Dauphine, & de l'efpéce de ceux qui fe tranfportent au Levant par la voie de Marseille.

ABOUNA, f. m. Titre, ou nom, que les Relations donnent à l'Evêque Jacobite d'Ethiopie.

ABRA, f. m. Monnoie d'argent Polonoife de la valeur d'environ treize fols & demi de France. Elle à cours dans tous les Etats du Grand Seigneur, fur le pied d'un quart d'Affe lani, ou Aflani, qui n'eft que le Daller ou Piaftre de Hollande.

ABRICOT, f. m. Outre le fruit commun de ce gom, il s'en trouve un autre, en Amerique, que les Efpagnols nomment Mammet, & les François Abricot, quoique ce nom ne lui convienne que par la couleur de fa chair. L'arbre qui le por te, & qui fe nomme Abricotier, eft d'une grandeur & d'une beauté finguliere. On en diftingue deux forres; l'un mâle, & qui fleurit fans rapporter, & l'autre femelle, qui rapporte deux fois l'année, comme la plupart des arbres de l'Amérique. Le fruit eft prefque rond, de diffe→ rentes groffeurs, depuis trois pouces jufqu'à fopt de diametre. Il a deux ou trois nofaux fort durs. On le mange par tranches avec du vin & du fucre

& l'on en fait auffi des pâtes & des marmelades. Celui qui n'a qu'un noïau, produit fûrement un arbre femelle.

ABRITE', adj., dont l'usage eft borné aux jardins. Des fruits bien abrités, c'est-à-dire, à l'abri du vent & du froid.

ABRIVENT, f. m. Terme de guer re, formé de vent & d'abri. On donne ce nom à des paillaffes qu'on employe quelquefois pour mettre les foldats à l'abri du mauvais temps dans le chemin couvert.

ABROHANI, f. m. Nom d'une efpece de mouffeline blanche des Indes Orientales, qu'on appelle auffi Mallemolle, & dont la piece a feize

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