Imágenes de páginas
PDF
EPUB

té avoit plus de proportion avec leur durée, d'où l'on peut conclure que les eaux.ne baiffant pas auffi prompte ment qu'elles montent, il eft vraisemblable que les Rivieres dans le temps qu'elles font groffes pouffent dans la terre des eaux qui leur reviennent enfuite, & fervent à les entretenir.

Nous ne donnons ici ces pensées que comme un échan tillon des confequences qu'on pourroit tirer d'un nombre fuffifant d'obfervations exactes fur la hauteur des Rivieres en differents temps. Nous efperons que ceux qui feront à portée de les faire, & qui auront du goût pour l'avancement de la Phifique, feront invités par là à s'en donner la peine.

DIVERSES

L

OBSERVATIONS

[merged small][ocr errors]

Es matieres qu'on expose au Miroir ardent du Palais Royal ne peuvent être mifes que dans un gros charbon creufé parce que tout autre vaiffeau ou fe fondroit ou fe cafferoit à un fi grand feu. Mais M. Homberg a obfervé qu'il faut que ce charbon foit de bois vert, & non pas de bois fec. Celui-ci eft tout crevaffé, à caufe que quand on l'a fait la flame a paffé au travers du bois trop rapidement, & en trop grande quantité, & par confequent il eft peu propre à contenir des matieres en fufion que l'on veut conferver.

&

II.

Le P. Laval Jefuite qui eft à Marfeille, & M. de Plantade & Clapiés qui font à Montpellier envoyerent à M. Caffini, avec diverfes Obfervations Aftronomiques, la relation d'un Phenomene lumineux qui avoit été veu le 16. Dec. 1704. à 5" 30' du foir à Marseille, & à 5 à Montpellier. On ne pouvoit douter par les circonftances

b

des deux relations que ce ne fût le même. A Marseille où il fut mieux obfervé, le P. Laval vit une Poutre fort lumineuse, pouffée de l'Eft à l'Ouëft affés lentement. Le vent étoit à l'Est. Elle partit d'auprés de Venus, au moins à en juger par la veüe, & alla jufqu'à la Mer où elle fe plongea, tout au plus à deux lieues au large. On avoit veu auparavant à Marseille, ou aux enviros, deux Poutres semblables, & ayant le même mouvement. A Montpellier, on vit à l'heure marquée un globe de feu tomber à quelque distance de la Ville. L'air étoit alors fort ferain, & fort calme, & une couleur jaune trés-foible teignoit tout le Couchant à la hauteur de plus de 10. degrés.

III.

M. Lémery a appris de M. Delifle Maître Apoticaire à Angers, que les meilleurs vins d'Anjou faits en 1704 avoient eu 15 jours ou un mois aprés avoir été vendanges une odeur de corne brûlée, qui n'avoit fait qu'augmenter avec le temps. Ils en retenoient toûjours beaucoup quoi qu'on les changeât de tonneau.

IV.

Le même M. Delisle a trouvé en Anjou dans une carriere peu profonde, fort éloignée des rivieres & des étangs, de ces prétendues Langues de Serpent petrifiées que l'on trouve à Malte, & qui font en effet des dents du poiffon Carcharias petrifiées.

If a trouvé auffi dans une carriere dont la pierre eft fort tendre & se durcit ensuite à l'air, une infinité de petites figures de Coquille, qui dans quelques endroits n'avoient que les premiers traits, & n'étoient que comme des Embrions, dans d'autres étoient plus formées, & dans d'autres parfaites.

On peut rejoindre à ces obfervations ce qui a été dit fur la même matiere dans l'Hift. de 1703.*

*p. 22. & fuiv.

V

M. Dodart ayant reçû de M. Lippi Licentié en Mede cine de la Faculté de Paris, qui fait le voyage d'Ethiopie avec M. du Roule Envoyé du Roi, une lettre dattée de Siout dans la haute Egipte du 5 Sept. 1704. & qui contenoit un fait fingulier, en fit part à la Compagnie. M. Lippi trouva fur les Montagnes de Siout à l'entrée d'une vaste caverne un corps veritablement pierre, de figure irréguliere, mais tout poreux, qu'il eut la curiofité d'ouvrir. Il fut fort furpris de le voir tout partagé en cellules ovales de 3 lignes de large, & de 4 lignes de long, pofées en tout fens les unes à l'égard des autres, ne communiquant nullement ensemble, tapiffées toutes en dedans d'une membrane fort délicate, &, ce qui eft le plus merveilleux,renfermant chacune ou un Ver, ou une Féve, ou une Mouche parfaitement femblable à une Abeille. Les Versétoient fort durs & fort folides, & pouvoient paf-. fer pour petrifiés, ni les Féves ni les Mouches ne l'étoient, mais feulement deffechées,& bien confervées comme d'anciennes Momies. Souvent les Mouches avoient fous elles de petits grains ovales, qui paroiffoient des Oeufs. Il y avoit au fond de quantité de cellules un fuc épaiffi, noirâtre, trés dur, qui paroiffoit rouge à contre jour, fort doux, qui rendoit la falive jaune, & s'enflamoit comme une refine. C'étoit en un mot de veritable Miel. Qui fe fût attendu à trouver du Miel dans le fein d'une Pierre ?

M. Lippi conçut que c'étoit-là une Ruche naturelle, qui avoit été d'abord formée d'une terre peu liée, legere, fablonneufe, & qui enfuite s'étoit petrifiée par quelque accident particulier. Les animaux qui l'habitoient avoient été furpris par la petrification, & comme fixés dans l'état où ils le trouvoient alors. Leur mucofité deffechée avoit formé la membrane qui tapiffoit les cellules. Dans le temps que la Ruche étoit encore molle, les Vers, & les Mouches en fortoient pour chercher leur nourriture, & les Mouches y faifoient leur miel.

En cherchant dans ce même lieu de nouveaux éclaircif fements fur ce fait, M. Lippi trouva en plufieurs endroits des commencements d'une pareille Ruche. C'en étoit comme la premiere couche, formée de quantité de petites cellules qui la plufpart étoient ouvertes, & contenoient l'Animal foit en Ver, foit en Féve, foit en Mouche, mais deffeché & trés-dur, auffibien que ces Ruches commencées. De plus, fur une de ces premieres couches, il en vit une feconde compofée par un amas de petites boffes, d'environ 5 lignes de hauteur, & d'un pouce de diametre à leur Bafe. Elles étoient grumeleufes, faciles à reduire en poudre, & reffembloient affés en petit à celles que font les Taupes en remuant la terre. M. Lippi les ouvroit en les frapant affés legerement, & il y trouvoit toûJours 2 ou 3 cellules ovales, remplies d'un Ver jaune, & plein de fuc, qui les occupoit entieres.

İl eft ailé de concevoir que fur une premiere couche une fois formée, il s'en forme plufieurs autres, qui font toute la Ruche. Mais comment ces couches fe formentelles? d'où vient la terre dont elles font faites? l'Animal l'apporte-t'il là & comment l'apporte- t'il, & en fi grande quantité ? On ne le fait point encore. Le temps feul peut amener ces fortes de connoiffances.

VI.

M. Homberg a dit qu'en diftillant de l'Efprit de vin, les goutes qui tombent du b c de l'Alembic d'environ un pied & demi de haut fur la liqueur déja distillée, y roulent comme des pois fur une table, que plus elles tombent de haut mieux elles roulent, deforte que fi elles ne tomboient que d'un pouce, cela n'arriveroit point, qu'elles roulent encore d'autant mieux qu'elles font plus chaudes, & qu'enfin fi c'étoit de l'eau au lieu d'Efprit de vin, l'experience ne reüffiroit jamais. Il prétend que les liqueurs fulphureufes étant de toutes parts penetrées de la matiere de la lumiere, & en étant heriffées dans toute leur fuperficie, & cela d'autant plus qu'elles font plus chaudes, ou que par une plus longue chute elles en ont ramassé une plus grande quantité dans l'air, cette matiere fait

l'effet d'une infinité de petites pointes qui fortent en dehors, foutiennent les gouttes de ces liqueurs, & les font rouler. Ce petit Siftême fe rapporte à celui qu'on a veu du même M. Homberg fur la chaleur des vaiffeaux dans * p. 24 & l'Hift. de 1703.

25.

*

VII.

Quelqu'un ayant demandé, fi pour empêcher l'eau de fe gâter dans les voyages de long cours, on ne la pourroit pas fouffrer comme le vin, M. Homberg répondit que le vin ne fe confervoit de cette maniere, que parce que les acides qu'il a naturellement n'étant pas en affés grande quantité par rapport aux autres principes, tous fes principes fe defuniffoient facilement par la fermentation que caufoit la chaleur des climats par où l'on paffoit, ou le fimple mouvement du voyage, aprés quoi le vin n'étoit plus vin, & que le fouffre lui donnoit de nouveaux acides, qui rendoient la dofe de ce principe suffisante; mais que cela ne pouvoit avoir de lieu pour l'eau, qui ne se gâte que par quelques matieres étrangeres, qui y font meflées, & qui fermentent, ou que par des œufs de Vers qui éclofent, foit que ces oeufs fuffent dans l'eau même, ou dans le bois des vaiffeaux. Il faudroit pour ce dernier cas une matiere qui les empêchât d'éclorre fans gâter l'eau.

VIII.

A cette occafion, M. Homberg ajoûta qu'une personne de qualité en Provence, ne fachant comment faire pour avoir du parquet, que les Vers ne lui mangeaffent pas en peu d'années, ainsi qu'il arrive en ce païs-là, il lui avoit confeillé de tremper fon parquet dans de l'eau, où l'on auroit meflé du fublimé corrofif, ce qui avoit trés-bien réüffi,

IX.

M. de Plantade écrivit à M. Caffini une relation de l'exceffive chaleur que l'on avoit fentie cet Eté à Mont

« AnteriorContinuar »