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feroient attachés enfemble, & que toutes les parties de l'un auroient peri, excepté fa Matrice, qui par confequent fe feroit trouvée double dans le fœtus, refultant de ce mêlange? cette fuppofition paroît un peu forcée, & peutêtre cependant n'y a-t'il rien de plus recevable.

DIVERSES OBSERVATIONS

UN

ANATOMIQUES.

I.

N garçon âgé de 17 ans tomboit du haut mal, plufieurs fois toutes les femaines, depuis fort longtemps. Son temperament étoit pituiteux, fon vifage bouffi & plombé, son esprit stupide, & cependant trèsprompt à s'irriter, ce qui eft ordinaire à ces fortes de Malades. Son dernier accés fut de cinq jours, pendant lefquels il demeura fans mouvement, fans parole, fans aucun fentiment, & tous les remedes qu'on lui fit furent inutiles. Aprés fa mort M. Poupart lui fcia le Crane. Il trouva fous les Teguments beaucoup de fang épais & noir. Après avoir levé la moitié du Crane, il vit fous la Dure-mere une pituite, blanche, épaiffe, & plus folide que de la gelée. La Dure-mere étoit tellement gonflée, & confondue avec cette pituite qui s'y étoit filtrée, qu'à peine l'en pouvoit-on démêler. Cette limphe endurcie entouroit toute la moitié de la partie fuperieure de la Dure-mere, qui fembloit n'étre attachée au Crane que par cette espece de colle. La Dure-mere auroit été en affés bon état fi fa furface n'avoit pas été legerement enduite d'une matiere gluante. La fubftance du Cerveau étoit fort belle, & même plus ferme qu'elle n'a coûtume d'être. On pourroit croire que la Dure mere étant fpongieufe fuçoit, pour ainfi dire, les ferofités du cerveau. Il n'y avoit rien d'extraordinaire dans les ventricules. L'exceffive quantité de Limphe épaiffe qui inondolt 1705.

G

ce cerveau, & en appefantiffoit les mouvements, paroît une caufe naturelle de l'Epilepfie, & on n'auroit pas befoin d'en chercher d'autre, fi ce mal n'étoit accompagné que de ftupidité d'efprit, & d'une profonde melancolie. Mais, felon la remarque de M. Poupart, il y a des Epileptiques qui rient, qui chantent, qui danfent, quelquesuns même, fur tout des femmes, qui tiennent des dif cours agreables, & plus ingenieux qu'il ne leur appartient. La limphe feule ne peut guere produire ces effets, mais peut-être auffi y a-t'il alors deux maladies compliquées, l'Epilepfie, & la Folie.

M. Poupart connoît un Epileptique, qui lors qu'il fent venir fon mal, fe frote le front avec la main, renverse tant qu'il peut fa tête en arriere en l'appuyant contre une muraille, & par ce moyen fe garantit de la convulfion. Il eft affés vraisemblable que par-là il donne un penchant à la limphe, pour la faire couler hors de l'endroit qu'elle afflige.

II.

A cette occafion M. Poupart ajoûta qu'il connoiffoit une fille Epileptique, qui aux premieres approches de fon mal s'affied dans une chaife, y demeure immobile, fans parole, fans fentiment, les yeux ouverts, & ne se souvient nullement d'être tombée dans cet état, aprés qu'elle en eft revenuë. Si elle avoit commencé un discours que fon accés ait interrompu, elle le reprend précisément au même endroit où elle l'avoit quitté,& elle croit avoir parlé tout de fuite.

III.

Sur ce que quelqu'un avoit dit dans une Affemblée que la Dure mere a un mouvement par lequel elle s'éleve, & s'abaiffe, M. Méry ayant nié la poffibilité du fait, & foutenu que cette membrane eft exactement collée à toute la fuperficie interieure du Crane, il apporta dans une Affemblée fuivante le Crane d'un homme de 40 so ans, tout fraichement mort, dans lequel on vit effectivement la Dure-mere adherente en toute fon étenduë.

IV.

M. du Verney le jeune ayant extirpé une tumeur carcinomateuse, groffe comme un œuf, qu'une fille de 24 ou 25 ans avoit à l'entrée du Vagina, il l'ouvrit, & au lieu de chairs ou de quelque autre fubftance de pareille nature, il ne trouva qu'une maffe dure, blanchâtre, & qui ressembloit à un amas de tendons qu'on auroit batus, & comme colés enfemble. A l'endroit d'où cette tumeur avoit été enlevée, ilne paroiffoit rien qui marquât qu'elle y eût jetté des racines.

V.

M. Poupart a parlé de deux gros Ligaments ronds, fort vifibles, puifque dans les grandes perfonnes ils font longs de plus d'un demi-pied, & dont cependant les Anatomiftes n'ont point traité, apparemment parce qu'ils n'en ont pas connu les ufages. Ils font attachés par un bout fur la crête de l'Os des Iles, par l'autre bout fur la crête de l'Os Pubis, & le milieu porte à faux. Ils font la fonction d'os en cet endroit, car ils soutiennent les trois grands Muscles de l'Abdomen, c'est à-dire, l'Oblique externe, l'Oblique interne, & le Tranfverfe. Leurs fibres tendineuses à peu prés paralleles entre elles vont s'attacher à ces Ligaments. Ils font fitués immediatement au deffous des Anneaux.

La pensée de M. Poupart eft qu'ils peuvent foutenir & rompre en partie l'impulfion que de grandes toux, des fauts violents &c. donnent aux Inteftins, & par-là les empêcher de s'infinuer entre les Anneaux, & de former des Hernies. De plus ces Ligaments tenant lieu d'Os, quelques Os que la Nature eût mis à leur place, le Ventre en auroit eu moins de liberté de s'étendre, fur tout dans les groffeffes. Par ces raifons, M. Poupart appelle ces deux Ligamens Sufpenfeurs de l'Abdomen.

VI.

M. Lemery a rapporté fur la foi de M. Delifle dont

nous avons déja parlé, qu'un jeune Homme de 28. ans, fujet a des accés d'Epilepfie trés-fâcheux, & trés- frequents, avoit été gueri par de la Cervelle humaine qu'on lui avoit fait manger dans fa foupe pendant 10 ou 12. jours, fans qu'il le fçût.

VII.

Une femme de 38 ans groffe de 7 mois, & pour la premiere fois, étant morte dans un mauvais travail, pendant lequel l'orifice interne de la Matrice ne s'étoit ja mais dilaté au-delà de la largeur d'une piece de 4 fous, M. Littre lui fit ouvrir promptement le ventre & la Matrice, afin de battifer l'enfant, & de lui fauver la vie, s'il étoit poffible; mais il le trouva mort. Il chercha auffitôt la caufe qui avoit empêché la dilatation de l'orifice interne, & il la découvrit fans peine. Il vit que le col de la Matrice étoit bouché dans fon commencement par une substance glanduleuse, continuë au corps de la Matrice, & percée feulement de quelques petits trous, par où avoit dû s'écouler le fang des Regles, & par où étoit entrée la partie la plus fpiritueuse de la femence pour la generation de l'Enfant.

Il trouva dans l'Ovaire droit un trou rond, large à recevoir le bout d'une foye de Porc, & bordé d'une fubftance fort semblable à celle qu'on voit dans les cicatrices. Ce trou fe terminoit dans une cellule ronde, large & profonde de 3 lignes, où il y avoit du fang noir & caillé, de la groffeur d'un pois. On peut croire que c'étoit de cette cellule, & par ce trou qu'étoit forti l'oeuf, & ce qui appuye encore cette conjecture, c'est que la Trompe de ce côté la étoit plus dilatée, & avoit fes tuniques plus min. ces que

l'autre.

VIII.

M. Littre a parlé d'un Polipe, remarquable pour fa grandeur & pour fon étendue, qu'il a veu dans un gar çon de 13 ans. Ce Polipe étoit contenu dans la cavité de l'oreillette droite du Cœur, fans y être attaché par au

cun endroit. Il avoit deux branches, chacune environ de 4 lignes de groffeur, l'une fe portoit aux parties fuperieures, & fe continuant par le tronc fuperieur de la Veine Cave, par les Souclavieres, & les Jugulaires, alloit jufques dans les Sinus lateraux de la Dure-mere, & jufque dans les Avantbras par les Axillaires ; l'autre defcendoit par le tronc inferieur de la Veine Cave, par les Iliaques, & les Crurales, jufqu'au milieu des Cuiffes, toutes deux fe divifoient prefque en autant de rameaux que les Veines que nous venons de nommer.

· IX.

Dans un Enfant de 9 jours mort d'un Polipe qui bouchoit l'embouchure du Ventricule droit, comme un bouchon de figure conique, M. Littre n'a trouvé nulle apparence de Veficule du fiel, quoique le Foye fût d'ail leurs trés-bien formé, ainfi que toutes les autres parties. Les deux Arteres qui doivent fe diftribuer à cette Vesicule, fe diftribuoient au Foye à l'endroit où elle auroit dû être. Le Canal Hepatique, beaucoup plus gros que de coutume, fe terminoit à l'ordinaire par un feul tronc dans l'Inteftin Duodenum.

X.

M. Littre a veu un garçon de 20 ans, qui étoit devenu fur le champ muët & fourd, pour avoir été serré fortement à la gorge par un homme robufte, avec qui il s'étoit battu. Tous les remedes qu'on avoit pû imaginer avoient été inutiles. Les Muëts ordinaires ne le font par aucun vice des Organes de la parole, mais feulement parce qu'ils font nés fourds, celui-là eft muët parce que les Organes de la parole font alterés & bleffés; il n'est point muët parce qu'il eft fourd, mais muët & sourd la même cause.

XI.

par

Le P. Gouye a dit qu'un Homme de fa connoiffan ce, à qui on avoit fait l'operation pour une fistule à l'a

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