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logie & en Chymie devoient néceffairement lui faire recueillir un fait qui avoit échappé à tous ceux qui l'avoient précédé. Il eft vrai que M. le Chevalier Hamilton, à qui l'hiftoire naturelle a de fi grandes obligations, avoit un an auparavant envoyé à la Société Royale de Londres, la fuite des échantillons des laves altérées de la Solfaterra, il regardoit ces matières comme des produits volcaniques, pénétrés & amolis par les vapeurs acides; mais le Docteur Maty, à qui M. le Chevalier Hamilton avoit adreffé tous ces différens morceaux avec un fimple catalogue raifonné, crut rendre la chofe plus intéreffante, en compofant lui-même une lettre à ce fujet d'après ce catalogue; ces matières étoient fi neuves pour lui, qu'il rendit mal les idées de M. Hamilton, qui n'a point voulu faire ufage de cette lettre dans fon fuperbe ouvrage des Campi Phlegrai (1).

(1) J'ai été très-particulièrement inftruit de tous ces faits, non-feulement par plufieurs Savans Anglois, de la Société Royale, qui avoient vu le Catalogue envoyé de Naples par M. Hamilton, mais par M. Hamilton lui-même. Je lui avois fait pafler fur la fin de 1778, une collection de

Quoiqu'il en foit, l'hiftoire naturelle à une très grande obligation à M. le Cheva

laves altérées & argileufes des Volcans de France, & il m'écrivit le 14 Janvier 1779 en ces termes :

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» J'ai examiné avec toute l'attention poffible les échantillons curieux que vous avez eu la bonté de m'envoyer, » avec une bonne loupe en main & des yeux accoutumés à » ces espèces de matières & j'ai eu une fatisfaction parfaite; » vous m'avez éclairé fur mille points qui me tourmentoient » & me tenoient en doute.... La découverte de l'amoliffe»ment des laves par les vapeurs acides fulphureufes près » de la Solfaterra, m'eft affurément due, car M. Ferber n'a »vu ce phénomène qu'un année après que je l'eus communiqué à la Société Royale: il eft vrai qu'il vit la chofe ➡ avec les yeux d'un Savant Minéralogifte, caractère auquel je n'ai pas la moindre prétention; auffi je conviens que lorfque j'envoyai les échantillons des laves converties en argile, j'employai mal-à-propos le terme de calcinées. La » lettre qu'on voit fur ce fujet dans les Tranfactions Philofophiques de notre Société a été arrangée en forme de » lettre par le feu Docteur Maty, Secrétaire de la Société,

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car je n'envoyai fimplement que les échantillons de la » Solfaterra, avec un Catalogue raisonné; il a cru bien faire de donner au public la fubftance du Catalogue dans » une autre forme, & il a fi mal rendu mes idées que je D n'ai pas voulu donner cette lettre dans la grande édition, Campi Phlegrai, car elle n'eft point effectivement de » moi; je vois pourtant par ce que vous avez la bonté de » me dire, que M. Ferber n'annonce pas qu'il a été le pre»mier à faire une découverte qui pourra avec les nomi

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lier Hamilton d'avoir envoyé la collection des laves de la Solfaterra altérées par l'acide fulphureux, à la Société Royale, & elle en a également beaucoup à M. Ferber d'avoir développé ce beau fait, dans fes favantes Lettres fur la Minéralogie de l'Italie.

L'on trouve des laves altérées & argileufes de diverfes couleurs, non-feulement à la Solfaterra, mais à la Tolfa, à l'Ile de Lipari, à celle de Vulcano, à celle de Panarie à celle d'Uftica & de Pentellaria. Le Véfuve, l'Etna, l'Hécla en fourniffeut d'abondantes provifions. Les Volcans éteints d'Italie, ceux de France, d'Allemagne, d'Irlande, &c. ont également beaucoup de laves argilleufes.

L'altération des laves ne provient pas toujours de la même caufe, ni ne s'opère pas de la même manière; quelquefois l'acide

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» breuses obfervations du même genre que vous avez faites » dans le Vélai & dans le Vivarais, jetter beaucoup de lu»mières fur la théorie de la terre, qu'on ne connoît que très» fuperficiellement. Le Chanoine Recupero, qui vient de mourir à Catane, avoit découvert plufieurs couches d'ar▾ »gile entre deux couches de matière volcanique fur le Mont » Etna, te qui le furprenoit fort, jufqu'à ce que je lui cuffe » fait part de mes obfervations fur la converfion des laves en argile à la Solfaterra, près de Naples «.

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fulphureux les décolore entièrement, fans altérer leur dureté, d'autres fois, il les amollit & les rend terreufes; fouvent ik forme avec les produits des Volcans des combinaisons que l'art peut imiter, car tantôt cet acide s'uniffant avec les petites parties de matière calcaire contenue dans les laves, forme de la félénite gypfeufe, tantôt il donne naiffance à de l'alun au moyen de la terre argileufe, il produit aussi du vitriol de Mars, avec la terre ferrugineuse, du foufre avec le principe inflammable du fer, &c. mais il eft auffi des circonstances, où les laves les plus dures, où les bafaltes les mieux fondus, perdent fimplement leur dureté fans fe féparer de leur principe, à l'excep- . tion du phlogistique du fer qui femble s'être échappé; les laves & les bafaltes fe laiffent couper alors comme une argile molle. Leur couleur eft variée & fe préfente fous toutes les nuances que le fer eft fufceptible de prendre; il y a de ces laves altérées qui font prefqu'auffi rouges que le minium, it y en a d'un rouge pâle, l'on en trouve d'un rouge violâtre, de jaunes, de brunes, de grifes, de verdâtres, &c.

Enfin les espèces d'acides, leur action plus ou moins longue, plus ou moins forte,

leur combinaison, le pouvoir des différens gas, le travail des caux, peuvent produire une multitude de changemens, d'altération, de décompofitions, qui doivent varier en raifon des divers agens qui les produifent.

J'ai fait voir dans le courant de ce Livre que c'étoit-là une des grandes reffources que la nature s'étoit ménagée pour rendre aux élémens une quantité immense de matière morte & perdue à jamais, fi rien n'avoit détruit la chaîne qui la tenoit liée.

Mais fuivons-là cette inépuifable nature dans fes opérations, portons toute notre attention fur les faits, c'eft la fcule manière qui puiffe nous conduire à la vérité.

Je divife les produits volcaniques altérés En laves compactes ou poreufes qui ont perdu fimplement leur dureté, en confervant leurs parties confituantes, à l'exception du phlogistique du fer qui a disparu.

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Et en laves amollies & décolorées par les acides qui ont formé en fe combinant avec les diverfes matières qui conftituent les mêmes laves, differens produi's falins ou minéraux, dont l'origine nous feroit inconnue, fi nous n'avions pas la facilité

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