Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Eft-il poffible que ce trait foit auffi peu connu ! J'ai imaginé que cette réponse feroit encore plus touchante, en fuppofant que Pandrofe, au moment de fe marier, venoit de recevoir des mains de la Déeffe de la Pudeur ce voile intéreffant. Cependant le fimple récit du Dictionnaire de la Fable me fait plus d'impreffion que la fcène que j'ai inventée. Mais l'idée eft fi délicate, elle a tant de charmes, que même en la gâtant elle doit toujours faire plaifir.

(10) Les fermens chez les Anciens étoient fort en ufage & accompagnés de divers cérémonies. Quelquefois on faifoit des libations; alors, dans le temps que le Prêtre plongeoit le coûteau dans la gorge des victimes, on répandoit le vin des vafes facrés, & on s'écrioit : « que le fang de celui qui » ofera violer fon ferment, & celui de fa race, fe répande >> fur la terre comme le fang de ces victimes coule fur nos » Autels ».

Quelquefois auffi en faifant le ferment, on trempoit fes mains dans le fang & dans les entrailles des victimes. Souvent encore on jetoit une maffe de fer ardente dans la mer, en promettant de garder sa parole jufqu'à ce que cette maffe revînt d'elle-même fur les flots. La peine de mort & d'infamie étoit établie contre ceux qui violoient leurs fermens; mais on exceptoit de cette loi les Orateurs, les Poëtes & les Amans. La forme du ferment pour les Rois étoit de lever le fceptre. Les Divinités que les Grecs atteftoient dans leurs fermens étoient infinies ; fouvent ils prenoient le Soleil à témoin, tantôt le Styx, &c. Pythagore juroit par le nombre de quatre, qui étoit, felon lui, le fymbole de la Divinité. Socrate prenoit à témoin le Dieu véritable, le Dieu qui pré. fide à l'amitié. Maurs des Grecs par Ménard.

(11) La course des chars étoit la plus noble. Il y avoit dans les chars deux fortes d'attelages, qui étoient de deux ou de quatre chevaux; ces derniers étoient appelés des quadriges. Les Anciens ne rangeoient pas comme nous ces quatre chevaux deux à deux, mais tous de front. Les chars Tome III.

R

1

étoient faits en forme de coquille, montés fur deux roues, avec un timon très court. Au milieu de la place il y avoit un Autel fur lequel étoit placé un aigle de bronze aux ailes éployées, & qui s'élevoit tout-à-coup par le moyen d'un reffort; c'étoit le fignal du départ des chars. A la barrière du stade d'Olympie étoit placé le tombeau d'Endymion. La lice d'Olympie étoit fuperbe : c'étoit une vafte enceinte de 600 pieds de long, qui repréfentoit une proue de vaiffeau, environnée de loges ou remifes pour les chevaux & pour les chars. La borne faifoit la fin de la carrière & le terme de la course. C'étoit un gros tronc de chêne ou de pin, élevé fur la terre d'une coudée ou environ, & foutenu aux deux côtés par deux pierres blanches & polies. Le prix du chant & de la poéfie étoit une couronne de myrte. Tous les cinq ans à Olympie les femmes & les filles célébroient une fête particulière en l'honneur de Junon, où l'on faifoit courir dans le ftade les filles diftribuées en trois claffes. Les plus jeunes couroient les premières; celles d'un âge moins tendre les fecondes, & enfuite les plus âgées. En confidération du fexe, on ne donnoit que 500 pieds à l'étendue du ftade, qui en avoit 600 cent dans fa longueur ordinaire. Ceux qui r'emportoient la victoire dans les quatre anciens jeux de la Grèce, quelque forte de combat que ce fût', étoient appelés Périodoniques, ce nom leur fut donné du mot de période, qui eft comme la révolution de quatre jeux.

Moeurs des Grecs par Ménard.

*

LE PALAIS

DE LA VÉRITÉ,

CONTE MORA L.

262

LE PALAIS

DE LA VÉRITÉ,

CONTE MORAL.

LA charmante Reine Altémire époufa le plus beau des Génies, l'aimable & tendre Phanor. Le foir même de cet heureux jour la Reine parut defirer vivement que le Génie la conduisît dans fes états. Phanor foupira, & regardant tendrement Altémire, je les abandonne pour vous, lui dit-il, vous régnez fur des fujets fidèles & fur mon cœur, que cet empire vous fuffife. Il ne m'eft pas poffible de vous recevoir dans mon palais; mais je n'y retournerai plus, puisque Vous ne pouvez l'habiter: n'en demandez pas davantage....

Comment, Seigneur, interrompit Altémire, je ne verrai jamais votre palais? ... J'ose me flatter, répondit Phanor en fouriant, que vous. pourez le voir un jour. Mais dans quel temps?

« AnteriorContinuar »