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par l'habillement, le maintien, la chevelure, & la difpofition de la main du Perfonnage représenté sur le Médaillon: cette main paroît difpofée comme celle d'un homme qui donne ce qu'on appelle la bénédiction. On pourroit dire en ce cas que le bufte auroit été retouché & altéré par un Moderne; mais ce Moderne auroit auffi détruit les fymboles idolâtres, ou du moins prophanes dont j'ai donné le détail; il feroit néceffaire, pour en décider avec plus de certitude, d'avoir vû le monument, ou d'en parler fur le rapport d'un homme au fait de ces matières: il ne m'a pas été poffible d'avoir de femblables moyens ; je puis feulement affurer la copie eft exacte & que le monument a été vû tel qu'il eft gravé sur cette Planche; &, dans la vérité, il préfente affez de preuves d'antiquité pour en faire

que

mention.

La pierre fur laquelle ce bas-relief eft travaillé, est de la même qualité que celle de Senlis ou de liais, c'eft-à-dire, qu'elle leur reffemble fa dureté & par la fineffe de fon grain.

par

Longueur fix pieds: hauteur deux pieds un pouce.

No. II. & III.

N'ayant aucune efpérance de trouver des reffources d'antiquité dans la ville de Soiffons pour remplir cette Planche, je joins au bas-relief du n°. précédent, quatre Vafes de terre cuite trouvés en différens endroits de la Picardie: ces Vafes prouvent que ces villages ont été habités par les Romains, & qu'il n'y en a peut-être point dans cette province où l'on ne pût faire des découvertes de cette efpèce; ils prouvent encore que la manufacture de Nifmes & celle de Paris, ne fourniffoient point, ou du moins très-peu, la province de Picardie, quelque voifine qu'elle fût de cette dernière; car la terre de ces Vafes eft abfolument d'un

noir d'ardoife, en-dedans comme en dehors, & n'a jamais été parée d'aucun vernis.

Les deux Vafes de ces numeros ont été trouvés au village de Marteville.

Hauteur du no. II. trois pouces quatre lignes: diamètre cinq pouces moins une ligne : hauteur du no. III. cinq pouces dix lignes: diamètre trois pouces cinq lignes.

N°. IV. & V.

En travaillant au grand chemin qui conduit d'Abbeville à Montreuil fur la route de Calais, on a trouvé plufieurs Vafes de terre, & l'on m'a envoyé les deux que ces numeros préfentent. Le village d'Uron étoit le lieu le plus voifin de cette petite découverte à laquelle on n'a joint aucun détail : les Vases font de la même terre & du même travail que les deux précédens. Hauteur du no. I. fept pouces cinq lignes : diamètre fix pouces moins une ligne: hauteur du n°. V. cinq pouces huit lignes: diamètre cinq pouces fept lignes.

Je ne quitterai point la Picardie, fans parler de plufieurs Vafes de terre cuite, trouvés fur le chemin d'Arras,à deux lieues d'Amiens, ville connue autrefois fous le nom de Samarobriva; elle prit enfuite celui des peuples Ambiani. Je possède le plus confidérable de ces Vafes; c'eft une Amphora très-grande, & dont la forme eft trop connue pour être rapportée, d'autant même que l'on peut en voir une à peu-près pareille dans le II. Volume de ces Antiquités. Cette petite Plan. CII. n. V. découverte a été faite en 1757, en labourant un champ appellé le Fief de Savonières, fitué entre les villages de Raineville, Pierregot, & Moliens-au-Bois, à peu-près à la même distance de ces trois villages. Ce champ eft fur la pente d'une colline qui defcend jufqu'au chemin d'Arras. Il eft de terre rouge, & propre à faire de la poterie: on y trouve tous les jours des

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les

vafes de différentes formes, & principalement des briques de l'épaiffeur & de la proportion de celles que Romains employoient. On a découvert dans ce même endroit des Vases d'une terre pareille, renfermant des cendres ce dernier fait achève de prouver tout au moins l'habitation des Romains qui travailloient dans cette Briqueterie.

PLANCHE CXIX.

N°. I.

CE Bas-Relief d'un marbre très-tranfparent, & confervé dans l'Abbaye de S. Nicaise de Reims, mérite d'être rapporté, par l'étendue de fa compofition, & même par le fujet qu'il renferme, quoique les Antiquités Romaines le préfentent affez fréquemment; c'est une preuve brillante de l'adreffe vraie ou fuppofée d'un Empereur à la tête de fon armée, & dont Trajan paroît avoir donné le premier exemple fur les monumens Romains; du moins il eft fouvent représenté à cheval, tuant un lion. Marlot, Auteur de l'Hiftoire de Reims, fait mention de ce Bas-Relief, & le nomme Jovini tumulus vel cenotaphium*: il cite le teftament de S. Remy, pour prouver cette dénomination.

Je veux bien admettre la tradition qui a pû inftruire cet Evêque; cependant je vois deux hommes, l'un

* Il pourroit être queftion ici de Jovin; il avoit accompagné Julien dans fon expédition de Perfe. Or, Ammien-Marcellin rapporte que Julien étant entré dans la Méfopotamie, une troupe de foldats tua un grand lion qui venoit fe jetter fur l'armée: Jovin auroit pû se signaler en cette rencontre. A l'égard du nom donné au monument de Jovini Tumulus, ce mot ne fignifie pas le tombeau de Jovien: il ne s'agit pas de cet Empereur qui s'appelloit Jovianus, & non pas lovinas; il s'agiroit en ce cas de Jovin, Général d'armée & Conful fous Valentinien premier. On dit que ce fut lui qui bâtit à Reims l'Eglife de S. Agricole, qui eft aujourd'hui l'Abbaye de S. Nicaife, & qu'il y eft enterré. Flodoard rapporte fon Epitaphe, Liv. 15. c. 6. Voyez TILLEMONT, Hift. des Empereurs fous Valentinien I.

art. 15. note 25.

jeune, & l'autre âgé, qui dominent également dans la compofition: je croirois donc que les chaffes étant traitées comme des attributs de l'Empire, celle-ci fait allusion à une association de deux Princes, à l'Empire. Je ne ferois donc pas de l'avis de Marlot, que je viens de citer. Ce monument ne me paroit avoir aucun rapport avec un tombeau: il me paroît uniquement confacré à la gloire de ces Empereurs ; & je crois qu'il faifoit autrefois partie d'une décoration publique. J'ajoûte que fi ce Bas-Relief eft en effet de Jovien, il a été exécuté par un Artiste plus fçavant que ceux de fon fiècle, dont nous connoiffons les ouvrages.

No. II. & III.

Je n'ai rien dit dans l'explication du numero précédent, de la Ville de Reims; j'en ai fuffifamment parlé dans ce IV. Volume, au fujet des Antiquités qu'elle Planc. CXIX. m'avoit fournies: j'ai choifi les trois morceaux fuivans, dans le nombre de ceux qui m'ont été envoyés de cette ville, & depuis ce tems. Ces bagatelles font peu capables d'inftruire; elles ne fervent qu'à l'augmentation des preuves de l'habitation des Romains. Les petites fingularités de ces trois monumens de bronze, m'ont engagé à leur donner la préférence.

Ce petit Poiffon de la plus belle confervation, ne paroît avoir eu aucun objet d'utilité, & n'avoir été fondu & modelé, que pour imiter un Poiffon dont la tête est véritablement fingulière: le travail en eft excellent; ce qui ne décide rien fur le mérite des Ouvriers de Reims, en ce tems-là; car les monumens d'une pareille légèreté, peuvent très-aifément avoir été portés de la Capitale.

Longueur vingt-une lignes.

N°. IV. & V.

Malgré la quantité de Fibula que l'on trouve dans les Gaules, & dans les pays habités par les Romains, j'en ai peu rencontré qui fûffent deftinées comme celle de ce numero, à un double usage; elle servoit à la fois de Fibula & de Clef. Les deux aspects de ce petit monument, rendent ces vérités fenfibles : ce meuble n'en étoit pas plus lourd ; & la petiteffe de fon volume, augmente le mérite de sa confervation.

Longueur totale, dix-huit lignes : diamètre du corps qui porte & donne la folidité nécessaire à ce petit meuble, fept lignes.

N. VI.

Rien n'eft plus commun dans les Gaules, que les Bronzes qui fervoient de parure aux cuirs nécessaires à l'armement des Soldats Romains. J'en ai rapporté de toutes les efpèces, ou du moins d'un trèsgrand nombre; cependant, je n'en ai point encore fait deffiner avec les petites plaques, qui d'un côté recevoient les cuirs avec lefquels elles étoient réünies, & qui fe joignoient dans un anneau ; ce moyen fervoit aux courroyes de point d'appui, ou de point de diftribution. Ces espèces de boucles ne font pas ordinairement si bien travaillées, & je n'en ai point vû qui fuffent ornées de lettres : ces petitcs fingularités m'ont engagé à préférer celle-ci, pour remplir cette Planche, des monumens au moins trouvés dans la ville de Reims.

Hauteur totale des plaques & de l'anneau, vingt-une lignes.

PLANCHE CXX.

Voici la description du prétendu Camp d'Attila.

A trois

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