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eft inconnue à nos Naturaliftes & qui n'a aucun éclat représente fur fa bâfe un entrelas qui ne veut rien dire à nos yeux; mais qui me paroît convenir à quelque ancien hieroglyphe, par la raifon de fa fimplicité.

N. V.

Ce Jafpe dont la matière eft fort dure & fort compac te, & dont l'efpèce eft inconnue dans les cabinets de l'Europe, préfente un fort grand Scarabée: cependant j'en ai vû quelques-uns dont la proportion étoit encore plus forte. La bâse de ce Scarabée eft remplie d'hiéroglyphes gravés en creux, dans le nombre defquels on diftingue plufieurs objets du culte Egyptien. Ils occupent fept lignes fort bien placées. Ces raifons me portent à croire que ce monument ne remonte pas à une haute antiquité, & qu'il a été travaillé dans le tems que l'écriture courante étoit en ufage. D'ailleurs, il me fem

ble qu'on ne peut douter que la fuperftition n'ait été l'objet de cette gravure, que j'ai fait deffiner de la grandeur précise de fon original..

PLANCHE XIV.

N°. I. & II.

CE PETIT monument de terre couverte d'un émail bleu, me paroît très-fingulier. C'est une amulette dont l'attitude & la difpofition ne font pas communes dans les Antiquités Égyptiennes : du moins je n'en ai point encore vû de fon espèce. La tête de la Figure eft couverte d'un capot pareil à celui qu'on voit fur la tête du Planc. XVI. n°.I. Singe que j'ai rapporté dans le premier Volume. J'ai fait deffiner cette petite amulette de face & de profil, pour mettre en état de fentir les parties qui la rendent fingulière.

Hauteur treize lignes.

No. III.

Le culte Égyptien a été fuivi & pratiqué dans l'Archipel: fi l'Hiftoire permettoit d'en douter, les monumens qu'on y découvre tous les jours, certifieroient ce fait: ces monumens ne font point de ceux qui étonnent par leurs maffes, & que les Puiffances de la terre peuvent fe difputer. Ils font de terre cuite, & prouvent l'impreffion que le peuple a reçue, & conféquemment l'étendue d'une religion, & le véritable établissement d'un culte, principalement lorfque ces objets de fuperftition font en fort grand nombre. On en trouve fréquemment dans l'Ifle de Chypre, où l'on en a découvert plusieurs au bas d'une montagne. On ne peut y fouiller, du moins felon ce qui m'a été écrit, fans en rencontrer. On m'a promis de fouiller pour moi dans ce terrein. Je n'ai encore vû que cet échantillon. La circonftance du lieu de fa découverte eft la feule raifon qui m'ait engagé à rapporter un monument qui reffemble à mille autres, & qui n'a d'autre fingularité que la légèreté avec laquelle la terre eft travaillée dans l'intérieur, contre l'ufage ordinaire des Égyptiens, dont les piéces font prefque toujours maffives. Cette Tête eft le fragment d'une Figure plus entière. On ne peut la donner qu'à Ifis; mais elle préfente dans fon travail, des fineffes qui fentent le bon goût de la Grèce, & confervent cependant l'austérité Egyptienne.

Hauteur de ce fragment vingt & une lignes: largeur dix-huit lignes.

N°. IV.

Cette gravure Égyptienne du plus mauvais travail, est exécutée sur une pierre hématite. Elle est constamment antique & d'autant plus fingulière, qu'elle repréfente une cérémonie reffemblante en général, à celles

Plan, XXXII.

Plan. IV. n°. III.

que j'ai rapportées dans la claffe des Étrufques du premier Volume. Je doute qu'on puiffe avoir une plus forte preuve de réminifcence, & par conféquent de la communication de ces deux peuples. On voit fur le monument Étrufque, une Figure de jeune femme qui élève les bras, & femble évoquer ou prier pour un corps étendu fur une table; & la gravure de ce numero repréfente Anubis, comme il eft ordinairement, avec une tête de chien ; mais il étend les bras, & l'on juge à fon maintien, qu'il parle impérativement en faveur d'une mumię pofée fur le dos d'un lion en pied.

Les variétés de ces deux monumens, conftatent réciproquement leur ufage dans l'un & dans l'autre pays.

N. V.

Les monumens Égyptiens préfentent très-fréquemment la figure d'Harpocrate, & prefque toujours accroupie fur une feuille de lotus. La raifon ni le motif de cette difpofition ne me font pas connus. Cependant le culte de cette Divinité me paroît établi fur le filence nécessaire à la confervation & au refpect du culte; & cette idée me conduit à une conjecture fur le fujet que préfente cette gravure.Harpocrate y paroît gardé & environné par deux de ces grands ferpens que j'ai expliqués dans un des Volumes précédens. Leur figure feule étoit capable de faire impreffion fur l'efprit, & d'infpirer la crainte à ceux qui auroient été tentés de prévariquer en parlant librement des Dieux, ou en divulgant leurs fecrets. Ce Jafpe brun un peu tacheté de rouge, n'eft pas des plus mauvais pour la gravure. Il pourroit bien être du tems que les Romains étoient maîtres de l'Égypte. PLANCHE X V.

ON VOIT dans le troisième Volume de ce Recueil, une pierre gravée qui paroît avoir les plus grands rapports

avec le monument de bois de ficomore, dont le deffein remplit cette Planche. Après avoir dit que je dois ce monument à la bonté & à l'attention de M. le Cardinal Spinelli, le détail de cette Figure prouvera les raifons qui me perfuadent qu'elle eft beaucoup plus ancienne que la pierre dont je viens de rappeller le fouvenir. L'un & l'autre de ces monumens certifient en même tems la répétition & la durée de la même pratique dans le culte. Ils préfentent également la tête de Bacchus comme une partie de coëffure; ce qui prouve qu'on a donné cet attribut à plusieurs efpèces de Prêtres. En effet, il est impoffible de regarder les deux que je compare, comme étant du même ordre. Celui-ci eft également nud, mais fes jambes ne font point féparées, par la raifon peut-être du bas-relief; car il faut convenir qu'elles indiquent la féparation. Il eft pofé fur deux Crocodiles, tandis que celui de la pierre ne marche que fur un feul. Mais ces deux animaux font ici plus enlacés, & ont plus de mouvement que les monumens Egyptiens n'en font voir ordinairement. Indépendemment des deux braffelets, qu'on lui voit à chaque partie du bras, & de la différence confidérable de la parure de leurs cols, on en diftingue une dans fa première coëffure, qu'on ne voit pas communément fur les monumens de ce pays : cette espèce de bonnet, très-commune d'ailleurs, & dont les deux côtés tombent fur chacune des épaules, ne paroît ici que fur la droite, tandis que l'autre oreille eft abfolument découverte. Cette coëffure fingulière par cette circonftance, eft furmontée par la tête de Bacchus, dont la grandeur & le volume font hors de toute proportion: ce qui me paroît confirmer ce que j'ai dit dans l'explication de la Table Ifiaque, fur les matières legères Mém. de l'Acad. dont les coëffures devoient abfolument être compofées. Année 1758. Ce Prêtre tient dans la main gauche deux ferpens, & un jeune bouc par les cornes de la main droite. Il porte

un feul ferpent, une écreviffe de mer, & je crois un mouton qui fymmétrife avec l'autre animal; deux fceptres fingulièrement parés, m'ont étonné dans ce monument: ils font aux deux côtés de la Figure. Sur l'un on voit un épervier; l'animal placé fur l'autre eft effacé. Les différences fur lefquelles je viens de m'étendre, ne nous apprennent malheureusement rien de particulier. Elles prouvent des variétés dans un même principe reçu; mais à force de rapprocher les objets, on parviendra peut-être à quelque éclairciffement.

Je ne dois point oublier de dire que les ornemens de la Figure, les ferpens & les animaux qu'elle tient, ainsi que les fceptres, la barbe de Bacchus, dont les cheveux font marqués comme les plumes d'un oiseau, les écailles des crocodiles, tout eft peint au fimple trait, d'une couleur blanche un peu jaune. Cette couleur eft placée fur un fond noir qui couvre généralement tout ce qui eft apparent du morceau; mais le deffous de la bâfe en eft dépourvû, & l'on diftingue le bois dans fa nature. Cette couleur noire me paroît un bitume qui s'est incorporé facilement dans les pores du bois. Ainfi la tenue de cette couleur ne me cause aucun étonnement, Vol. III. Plan. I. & j'en ai cité des exemples: mais la couleur blanche dont on s'eft fervi pour tous les ornemens, & les hieroglyphes de la partie de derrière & des deux épaiffeurs; cette couleur, dis-je, mérite notre admiration par fa tenue & fa folidité; car il faut qu'on l'ait frotté à deffein pour enlever la partie des caractères & des autres traits qui ne fubfiftent plus. Il ne faut point efpérer de retrouver cette couleur: elle ne nous donne point affez de matière, même par le facrifice du morceau, pour en pouvoir faire une analyse qui feroit encore douteuse. N°. I. Le bas-relief.

n°. IV. & VI.

No. II. Les revers du bas-relief.

No. III. & IV. Les deux épaiffeurs ou tranches.

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