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ils ufent d'alimens fermentez ; le principe de Vanhelmont pourroit donc produire la pierre dans leur veffie. Cependant il faut avouer que cette theorie n'eft pas fatisfaisante; pourquoi les enfans & les vieillards font-ils plus fujets au calcul? Pourquoi ceux qui donnent dans les plus grands excès, ne font pas toûjours fujets à la pierre? Hippocrate paroît avoir mieux connu la fource du calcul: felon lui les matieres glaireufes s'affemblent dans la veffie & fe durciffent ; mais cette idée generale ne conduit pas dans un grand détail. Fernel croit que les rudiments de la pierre doivent leur origine aux reins; il est vrai que les calculs ont fouvent une espece de noyau, les impreffions de la pierre font quelquefois précedées de douleurs nephretiques; mais ce noyau n'eft pas conftant dans toutes les pier

res, & les reins n'ont pas toûjours reçu d'atteinte quand les veffies ont une espece de carriere; cependant il eft vrai que s'il fe forme quelque matiere dure dans la veffie, cette matiere fera toûjours le noyau d'une pierre; qu'on ouvre la vessie à plusieurs chiens, qu'on y introduife quelque matiere, il eft certain que cette matiere fe couvrira toûjours de nouvelles couches que les urines fourniront; la même chofe arrive dans les hommes, les balles, les grains de plomb, les tentes qui font entrées dans la veffie par des bleffures, ont été toûjours les fondemens des pierres ; des ftilets,des bougies entrées par l'urethre fe font enduites d'une matiere calculeufe; comment cela arrive-t-il ? Il y a dans toutes nos liqueurs une matiere qui fe durcit fi elle est exposée à la chaleur, cette ma

tiere qui eft la lymphe ne trouve pas les couloirs des reins inacceffibles, il en paffe toûjours avec les urines dans les uretéres; quand elle eft dans la veffie, elle s'attache aux paroits des matieres dures que la veffie renferme, la chaleur deffeche cette matiere qui eft toûjours recouverte par de nouvelles couches; de là vient que les diurétiques qui entraînent des glaires, donnent toujours aux pierres un plus grand volume; mais comment les noyaux ou les rudiments de ces pierres fe forment-ils? dès que les urines croupiffent, elles fe décompofent, la terre, les fels fe feparent & fe précipitent, fi la vessie ne se vui

de

que des matieres fluides, & qu'elle retienne ces fediments précipitez, la chaleur deffeche la lymphe qui refte parmi leurs parties, & leur donne de la confif

tence, alors de nouvelles couches fuccedent aux premieres, & la pierre groffit continuellement; - que ce foit là l'origine de la pierre, tout le confirme; l'urine retenue dans l'uretére bouché, dans la veffie comprimée par la matrice, dans des recoins profonds de veffies irrégulieres, ont toûjours dégeneré en pierres; j'ai vû dans un enfant un Phymofis qui formoit un fac au bout du gland, ce fac ne pouvoit vuider l'urine qu'il recevoit, enfin on l'ouvrit & on y trouva une matiere calculeuse; de ce principe il s'enfuit que les enfans & les vieillards doivent être moins exempts de la pierre que les autres âges; dans l'enfance la veffie eft trop lâche, elle ne peut pas fe contracter affez pour se vuider, il y refte toûjours une partie d'urine qui fe corrompt; dans la vieilleffe la

veffie se racornit, elle perd fon mouvement; la voilà donc expofée aux mêmes accidents que celle des enfans, tous les autres phénomenes se déduisent de notre principe avec la même facilité.

Je pourrois donner plus d'étendue à cette theorie;mais la clarté des principes épargne la recherche des conféquences; elles fe préfentent d'ellesmêmes : il ne me refte qu'à prévenir les reproches qu'on pourroit me faire. Cette Préface, dira-t-on,& les obfervations de M. Collot font des ouvrages difcordans, les préceptes de F'un détruifent les préceptesde l'autre. Je répons que cette contradiction ne s'étend qu'à deux articles. M.Collot a profcrit le haut & le petit Appareil, on pourroit l'accufer de prévention ; mais fa gloire eft-elle attachée à l'éloi-gnement qu'il a marqué pour ces deux méthodes? Sesobfervations fur l'adhérence des Pierrés, fur l'opération faite en deux tems,fur la faignée, furles narcotiques, fur les fupreffions

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