réflexions; & l'on fait que la Jeuneffe en est moins capable par ellemême qu'un âge plus avancé, & que pour lui faire tirer de l'étude de l'histoire tout le fruit qu'on a lieu d'en attendre, il n'eft pas inutile, quand les faits font finguliers & remarquables, de lui mettre devant les yeux le jugement qu'en ont porté les Auteurs de l'antiquité les plus fenfés & les plus fages, afin de lui apprendre à faire par ellemême dans la fuite de pareilles réflexions, & à juger fainement de tout. L'ufage que j'ai vû faire de mon Hiftoire à des enfans de neuf à dix ans de l'un & de l'autre fexe qui la lifent avec plaifir, & le compte exact que je leur ai entendu rendre, non feulement des plus beaux événemens, mais de ce qu'il y a de plus folide dans les réflexions, m'ont confirmé dans l'opinion où j'étois qu'elles pouvoient leur être de quelque utilité, & qu'elles n'étoient point au deffus de leur portée. Si effectivement elles étoient propres à accoutumer les jeunes gens à faifir dans l'Hiftoire le vrai, le beau, le jufte, l'honnête, ce qui en eft le grand fruit, il me femble que cet avantage, ou du moins l'intention que j'ai eue de le leur procurer, pourroit faire excufer la liberté que j'ai prise de m'écarter peut-être un peu trop de la régle ordinaire. Cependant je ne fuis point attaché à mon fentiment, & fi je m'apercevois qu'il fût contraire à celui du Public, j'y renoncerois fans peine. Je reviens encore à mes jeunes gens, & il faut qu'on me le pardonne: car a j'avoue que je ne puis les perdre de vûe, & que tout ce qui peut contribuer à leur inftruction, me touche fenfiblement. Il va paroitre un Livre qui fera de ce genre. Il a pour titre, le Spetacle de la Nature, ou Entretiens fur les particularités de l'hiftoire naturelle qui ont paru les plus propres à rendre les jeunes gens curieux, & à leur former a Neque enim me pœnitet ad hoc quoque opus meum, & curam fufceptorum femel adolefcentium, refpicere. Quintil. lib. 11, cap. I. *Ce Livre fe débitera au premier jour chez la Veuve Eftienne rue Saint Facques, & chez Fean Defaint rue Saint Jean do Beauvaise AVERT. DE L'AUTEUR. l'efprit. On y dévelope d'une maniére agréable & fpirituelle ce qu'il y a de plus curieux dans la nature pour ce qui regarde les animaux terreftres, les oiseaux, les infectes, les poiffons. S'il m'étoit permis de juger du fuccès de ce Livre par le plaifir que la lecture m'en a caufé, je pourrois affurer par avance qu'il fera grand. C'est à ma priére, & fur mes vives follicitations, que l'Auteur a entrepris cet Ouvrage qui peut être beaucoup augmenté s'il fe trouve au goût du Public. HISTOIRE HISTOIRE ANCIENNE DES PER SES ET DES GRECS. PLAN ET DIVISION DE CE QUATRIEME VOLUME. E QUATRIEME VOlume renferme l'histoire de trente ans, depuis la défaite de Nicias en Sicile, arrivée la dix-neuvié me année de la guerre du Péloponnéfe, & la cinquième de Darius Nothus, jufqu'à la dix-feptiéme année du régne d'Artaxerxe Mnémon, deux ans après la paix d'Antalcide; c'estTome IV. A à-dire depuis l'an du Monde 3591. jufqu'à 3619. On peut divifer ce Volume en cinq parties. La premiére, qui contient ce qui s'eft paffe pendant onze ans, & qui commence immédiatement après la déroute des Athéniens dans la Sicile, comprend le retour glorieux d'Alcibiade à Athénes; les exploits de Lyfandre & de Callicratidas Lacédémoniens; la prise d'Athénes qui termina la guerre du Péloponnéfe; la mort de Darius Nothus; les troubles domeftiques de la cour de Perfe au commencement du régne d'Artaxerxe Mnémon; la mort d'Alcibiade; le rétablissement de la liberté à Athénes ; & les premiéres années d'Agéfilas roi de Sparte. La feconde représente l'entreprise du jeune Cyrus contre fon frere Artaxerxe, & la fameufe retraite des Dix-mille ce qui ne dure en tout qu'un peu plus d'un an. La troifième renferme ce qui s'eft pallé pendant environ 16 ans, depuis le retour des Grecs jufqu'à la paix d'Antalcide; qui eft le tems où ont paru fur tout Agéfilas roi de |