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TO SO SU TO TO TE

LE LOUVRE

Louvre eft fituée à l'Orient du côté
A grande & principale entrée du

l'on

de faint Germain l'Auxerrois. Les pre-
mieres affifes de ce fuperbe édifice, fu-
furent pofées fur les deffeins du Cavalier
Jean-Laurent BERNIN, le plus fameux
fculpteur & un des plus renommez archi-
tecte de ces derniers fiecles, , que
fit venir exprès d'Italie en l'année 1665.
avec beaucoup de dépenses; le Roi lui
aiant donné fix mille livres de penfion
fa vie durant, & une gratification, de
cinquante mille écus, fon portrait garni
de diamans de la valeur de dix mille li-
vres, fans compter les frais de fon voiage,
de fon fejour à Paris, qui fut de fix mois
entiers & de fon retour à Rome, arcent
francs par jours; mais cependant n'aiant
rien fait en cette occasion qui pût foûte-
nir la grande réputation qu'il avoit au-
delà des monts, comme on en peut con-
venir par les modeles de fa façon qui
fubfiftent encore, & que peut voir
dans la fale où l'académie de l'archite
ature tient fes conferences au Louvre,

l'on

on fut obligé de prendre d'autres me fures, & d'avoir recours aux architectes françois, lefquels exécuterent le merveilleux ouvrage qui fe voità préfent fur pié.. On pofa dans les premieres affifes de ce bel édifice plufieurs médailles d'or & d'argent enfermées dans une boëte de bronze incaftrée dans une pierre creusée exprès, avec cette incription:

LOUIS XIV.

ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE

Après avoir dompté fes ennemis, donne la paix à l'Europe, & foulage fes pen→ ples, refolut de faire achever le roial bâtiment du Louvre, commencé par FRAN çois I. & continné par les Rois fuivans. Il fit travailler quelque tems fur leur même plan; mais depuis aiant conçû un deffein, & plus grand, & plus magnifique · & dans lequel ce qui avait été bâti ne put entrer que pour une petite partie, il fit pofer ici les fondemens de ce fuperbe édifice, l'an de grace 1665. le 17. du mois d'Ottobre.

Meffire JEAN-BAPTISTE COLBERT, Miniftre d'Etat & Tréforier des ordres de SA MAJEST a', étant alors Sarinten dant de fes bâtimens.

Cette magnifique façade eft compofée d'un rez de chauffée , en maniere de piédestal continu, dans le maffif duquel on a menagé un coridor, qui porte un grand ordre de colonnes Corinthiennes couplées avec des pilaftres qui y répondent. Cette fuperbe façade eft de quatre-vingt fept toifes & demie de longueur, divifée par trois corps en faillie, qui fe communiquent par deux periftyles ou portiques, à la maniere des Grecs; à fçavoir deux corps avancez aux extrémitez, & un autre au miHeu, où la principale entrée fe trouve de ce côté-là, par un grand veftibule fans colonnes pour en foûtenir la voûte qui n'eft pas encore achevée.

Le corps avancé du milieu, eft or né de huit colonnes couplées comme tout le refte, & terminé par un grand fronton, dont la cimaife eft formée de deux feules pierres d'une grandeur prodigieufe, qui n'ont point de pareilles dans tous les édifices de ces derniers fiecles. Elles ont chacune cinquante-quatre piés de longueur, fur huit de large & dixhuit pouces d'épaiffeur feulement. On

les a tirées des carrieres de Meudon,. où elles ne faifoient qu'un feul bloc, que l'on coupa en deux par le moien

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