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parquet, qui eft d'une marqueterie extrêmement bien travaillée.

LA SALLE DES ANTIQUES eft proche de ce cabinet. Elle eft incruftée en compartimens de divers marbres rares, avec des niches ornées de colonnes auffi de marbre, dans lefquelles on a pendant long-tems confervé les ftatues antiques que l'on voit à préfent dans la galerie de Verfailles...

LA SALLE PARTICULIERE destinée pour les BAINS de la Reine, ne cede rien en magnificence à tout le reste de cet appartement, par l'abondance des riches ornemens qui s'y trouvent diftribuez par tout. Les colonnes de marbre, avec leurs chapitaux de bronze doré, les baluftrades de même, le plafond enrichi de fujets peints en camaïeu de couleur de lapis, fur des fonds d'or par les plus excellens maîtres, & mille autres chofes, rendent ce lieu d'une richeffe extraordinaire.

Les curieux en hiftoire eftiment particulierement les portaits d'après nature, placez dans un petit Attique de lambris autour de la falle, qui repréfentent toutes les perfonnes illuftres de la maifon d'Autriche, depuis Philippe L

pere de Charles Quint, jufqu'à Philippe IV. Roi d'Espagne. Ces portraits font d'autant plus remarquables, qu'on ne les trouve point ailleurs ensemble. Ils ont été peints par le nommé Velafque, Efpagnol d'origine, de médiocre capacité, quoiqu'il eût été long-tems en Italie. La devife de la Reine mere Anne d'Autriche est répetée en plufieurs endroits de cet appartement. C'est un Pelican qui fe pique le fein, pour nourrir fes petits de fon propre fang, avec ces mots :

NATOS ET NOSTRA TUEMUR.

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En l'année 1722. ce grand apparte ment a été difpofé pour l'Infante Reine & pour fa fuite, & a été changé de maniere qu'on a de la peine à connoître P'état où il étoit autrefois.

LA GALERIE D'APOLLON.

L

Es appartemens d'enhaut consistent en divers grandes pieces; mais ce qu'il y a de plus beau & de plus remarquable, c'eft la galerie d'Apollon. Elle fut prefque toute confumée le fix de Février de l'année 1661. par l'imprudence d'un menuifier qui travailloit

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a finir le théatre, que l'on préparoit pour un magnifique belet, où le Roi devoit danfer avec toute la cour.

On voioit autrefois dans cette galerie avant ce malheureux embrafement, les portraits des Rois & des Reines, grands comme nature, autour defquels on avoit difpofé ceux des Princes du fang, des favoris, & des principaux miniftres de chaque regne, dont on eut bien de la peine à fauver une partie, qui fe conferve encore dans le cabinet des tableaux

du Roi. Cependant la perte de quel ques-uns de ces rares originaux qui furent réduits en cendre, a été réparée depuis. Le Roi Louis XIV. a fait rétablir magnifiquement cette galerie; & quoique T'ouvrage ne foit point dans fon entiere perfection, on doit cependant la confiderer comme une des plus belles pieces & des mieux décorées de toutes les maifons roiales.

Charles le BRUN, né à Paris, pre mier peintre du Roi, a donné & conduit tous les deffeins des travaux que l'on admire dans ce lieu. Il a choifi un fujet allegorique tiré de la fable, qui convenoit à la devife de Sa Majefté; & pour cette raifon il a peint dans le grand cartouche qui fe trouve au milieu du pla

fond, le foleil tiré dans fon char avec tous les attributs que les poëtes lui donnent ordinairement. Les autres cartouches qui accompagnent celui ci, repréfentent les quatre faifons de l année dans des bordures très-riches; mais ce qui le diftingue le plus, c'eft le grand morceau de peinture à l'extrémité, du côté de la riviere, qui fait voir le triomphe de Neptune & de Thetis dans un char tiré par des phoques ou des chevaux marins, accompagné de Tritons & de Nereides. Cette piece eft une des plus confiderables que le Brun ait jamais faite, & tous les connoiffeurs la regardent comme le plus bel ouvrage qui foit forti des mains de cet excellent peintre.

Comme on n'oublioit rien pour la perfection & pour l'excellence de tous Jes ornemens qui devoient enrichir ce lieu, on choifit les quatre plus habiles fculpteurs qui fuffent alors en France, aufquels pour donner plus d'émulation & de courage, on propofa une récompenfe de trois cens louis d'or. Ce fut François GIRARDON qui remporta le prix. Ces particularitez font connoître que cette galerie doit être confiderée comme un chef-d'œuvre dans toutes les parties différentes qui la décorent, quoiqu'il s'en

faille beaucoup qu'elle foit achevée com me elle devroit être.

Entre les pieces de cet appartement, on en remarquera quelques-unes qui font très-richement décorées ; mais depuis que les bâtimens doubles du côté de la riviere ont été élevez, les vûes en font tellement gâtées, que la lumiere y manque prefque tout-à-fait, tant en haut qu'en bas; ce qui fait que l'on a affez de peine à diftinguer les belles chofes qui y font reftées, pour lefquelles cependant on a fait autrefois de trèsgrandes dépenfes.

LE CABINET DES TABLEAUX

DU ROY

N confervoit autrefois les tableaux du Roi dans un ancien hôtel proche du Louvre ; mais depuis que la plus grande partie a été placée dans les appartemens de Versailles, ceux qui n'ont pû trouver place à caufe de leur grandeur, ont été mis dans la galerie d'Apollon, dont on vient de parler.

Avant qu'on eût tranfporté à Verfailles tout ce que l'on voioit autrefois raffemblé dans ce riche cabinet, on pouvoit dire hardiment qu'il n'y avoit point

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