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HÉBREUX. (a) Les Hébreux ne portoient pas ordinairement de Ceinture dans la maifon, ni même au dehors, excepté lorsqu'ils travailloient, ou qu'ils alloient en voyage. Alors, ils relevoient leur robe, & l'arrêtoient avec une Ceinture, comme il paroît par plufieurs endroits de l'Ancien & du Nouveau Teftament. Le jeune Tobie, ayant trouvé l'Ange Raphaël ceint & comme prêt à marcher, le pria de l'accompagner dans fon voyage. Le Seigneur, voulant fe mettre en état de laver les pieds à fes Difciples, fe ceignit d'un linge.

Les Ceintures des Hébreux étoient d'une matière précieufe. La femme-forte en faifoit de cette efpèce, qu'elle vendoit aux Chananéens, c'est-à-dire, aux marchands Phéniciens. Le Sauveur, dans l'Apocalypfe, paroît à Saint Jean, avec une Ceinture d'or. Dans le même Livre, les fept Anges qui fortent du Temple, font vêtus de lin, & ceints de Ceintures d'or.

Mais, les Prophetes & les perfonnes, qui faifoient profeffion de pénitence & de mépris du monde, portoient des Ceintures de peaux, ou de cuir. Le prophete Elie en portoit de cette forte, auffi-bien que Saint Jean-Baptifte. Dans le deuil, on prenoit des Ceintures de cordes, pour marque d'humiliation & de douleur. Ifaïe menace les

(a) Reg. L. II. c. 18. v. 11. L. IV. c. 1. v. 8. Tobi. c. 5. v. 5. Proverb. c. 31. v. 24. Efdr. L. II. c. 4. v. 18. Ifai. c. 3. v. 24. C. 22. V. 12. Ezech. c. 23. v. 15. Matth. c. 3. v. 4. Apocal. c. 1. V. 13.

filles de Sion, qui l'avoient offenfé par leurs parures, de les réduire à porter le cilice & la Ceinture de cordes. Dans un autre endroit, il menace Jérufalem de la réduire en captivité, de lui faire couper ses cheveux, inftrumens de fon orgueil, & de lui faire porter un fac pour Ceinture.

La Ceinture militaire, chez les Hébreux, ne descendoit pas de deffus l'épaule, comme chez les Grecs. Elle étoit portée fur les reins; d'où viennent ces expresfions: Gladio erat accinétus renes, accinctos balteis renes. Comme ces Ceintures ou baudriers étoient ordinairement d'un grand prix, on les donnoit quelquefois pour récompenfe aux foldats. Joab dit à celui qui avoit vu Abfalom pendu à un arbre; Si tu l'avois percé, je t'aurois donné dix ficles d'argent & un baudrier.

CEIONIA, Ceionia, (b) famille ancienne en Étrurie, & qui, tranfportée de-là à Rome, s'y rendit illuftre fous les Empereurs. Nous connoiffons plufieurs perfonnages célebres, fortis de cette famille; tels que L. Ælius Vérus Commodus Ceionius, adopté par l'empereur Adrien, & fon fils, qui fut affocié à l'Empire par Marc Aurele, fon frere adoptif.

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CEIONIUS, Ceionius, (c) officier confidérable, qui fervoit fous P. Quintilius Varus, l'an de

(b) Crév. Hift. des Emp. Tom. IV. p. 320. T. V. p. 56.

(c) Vell. Paterc. L. II. c. 119. Crév. Hift. des Emp. T. I. p. 231.

Jefus-Chrift 9. Après la mort de fon Général, il eut la lâcheté de mettre bas les armes. La plûpart des autres officiers, entraînés par un exemple fi pernicieux, firent la même chofe, & fe rendirent à difcrétion aux ennemis, c'est-àdire, aux Germains.

ČEIONIUS [L. ÆLIUS VÉRUS COMMODUS], L. Ælius Verus Commodus Ceionius. Voyez Vérus.

CEIONIUS POSTUMUS, ou POSTUMIUS, (a) Ceionius Poffumus ou Poftumius, pere de Décimus Clodius Albinus, étoit d'Adrumère, ville d'Afrique. Cet homme s'étoit rendu recommandable par des mœurs vertueufes; mais, il étoit fort peu accomodé des biens de la fortu

ne.

CEIONIUS [ C. ] VARUS, C. Ceionius Varus, (b) étoit à la fois Préfet de la ville & du Prétoire; deux dignités, dont il avoit été revêtu par l'Empereur Carin, & que Dioclétien lui conferva, lorfqu'il fe vit feul maître de l'Empire.

CEIONIUS JULIANUS, Ceionius Julianus, eft mis par quelques-uns, entre ceux qui ont écrit l'histoire des Empereurs ; mais, c'est sans fondement, comme l'a remarqué Voffius.

CEIORUM CONACULUM. (c) Hérodote nomme ainfi un lieu que l'on voyoit chez les Déliens, près du tombeau d'Argis & d'Opis, qui étoit derrière le (a) Crév. Hift. des Emp. Tom. V. pag. 56. (b)

Crév. Hift. des Emp. Tom. VI.

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temple de Diane du côté de l'o

rient.

CEIRA, Ceira, Keípn, (d) nom d'une caverne, fituée dans le voifinage du Danube, au païs des Getes. Dion Caffius dit de Craffus: » Il mena enfuite fon » armée vers la caverne nommée » Ceira. Ce lieu furpaffoit telle»ment tous les autres en gran» deur & en force, que l'on a q feint que les Géans, vaincus » par les dieux, s'y réfugierent. » Les habitans du païs s'en étoient » faifis en grand nombre, & y » avoient retiré leurs troupeaux, » & tout ce qu'ils avoient de plus » précieux. Craffus, en ayant fait » chercher & boucher toutes les » avenues, les affama & les obli» gea ainfi de fe rendre. «

[p.

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CEIUM OPPIDUM, Kuiov Tv. Mofchus, poëte Grec, dans l'épitaphe de Bion, dit: » O Bion, » toutes les villes fameufes, tous » les bourgs pleurent votre nom. » Afcra n'est pas moins fenfible » que quand elle perdit Héfiode. » les forêts ne regretterent pas » tant Pindare; & la forte ville de Lesbos ne s'affligea pas tant à » caufe d'Alcée, ni la ville de » Ceium ne répandit pas tant de » larmes après la perte de fon » Poëte. Paros eut moins de cha» grin, lorfqu'Archiloque mou» rut; & Mitylène chante encore » vos vers, préférablement à ceux » de Sapho.« M. de la Martinière croit qu'il s'agit de Céos, qui étoit la patrie de Simonide.

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CÉLADE, Celadus, Kérades, (a) affranchi de l'empereur Augufte, ne fçut pas démêler ni diftinguer le vrai Alexandre, fils d'Hérode le Grand, roi des Juifs, quoiqu'il l'eût connu très-particulièrement, d'avec Alexandre l'impofteur, & fe laissa tromper par la reffemblance.

Tum

CÉLADIAN, (b) terme qui fe lit dans un paffage de Coelius Aurélien. Cet Auteur dit, en parcourant les moyens de deffécher & d'amaigrir Convenit igitur corpus exercere geftatione plurima, ac perfeveranti, &c. volutatione in palaftra varia, quam Græci Celadian atque Choricomachian vocaverunt, quæ funt Specialiter ab ipfius artis præceptoribus imperanda; tum hoplomachia, &c. M. Burette, au fujet de l'exercice de fe rouler fur le fable chez les Anciens, cite ce paffage, & montre qu'il eft vifiblement corrompu. Il s'en explique ainfi:

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» d'Almelovéen, qui fans doute » a dû profiter des lumières des » Éditeurs & des Commentateurs » précédens; mais, toute la cri»tique du fçavant Hollandois fur »çe paffage, fe réduit à mettre » en marge à côté de Celadian, » Keraslav quid fignificat? Et à » côté de Choricomachian, an » χειρομαχίαν ? A quoi il ajoute » dans fes notes, imprimées à la » fin du volume, exercitationem » Coryci & Pile memorat II. de n fanitate tuend.Galenus. Kúpver » autem facculum fignificat, ut » pugillatorii follis ludus videa»tur. Et fur cela il nous renvoie » aux adverfaria de Turnèbe. » Voilà une difficulté bien éclair»cie! Pour moi, je fuis perfuadé » qu'il y a faute dans le texte » d'Aurélien, & qu'il y faut faire >> deux corrections. Je lis donc » d'abord, au lieu de Celadian, » qui ne fait aucun fens, Kaxird u, бы Κυλίνδαν, ou Κυλινδίαν, » qui eft la même chofe qu'A' Pig» dans Hippocrate, c'est-à» dire, Volutatio in pulvere. En» fuite, je lis Corycomachia à » l'ablatif, pour Choricomachian ; » & tranfpofant le verbe vocave» runt, je le place immédiate»ment après le mot Kuxird noiv » enforte qu'au lieu de lire, tum » volutatione in palaftra varia, » quam Graci Celadian , atque » Choricomachian vocaverunt, je » corrige, tum volutatione in Pa» laftra varia, quam Græci Cu» lindefin ou Culindian vocave

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(4) Joseph. de Antiq. Judaïc. p. 613. Bell. Lett. Tom. III. p. 241, 242..

(b) Mém. de l'Acad. des Infcrip. &

de Bell. Judaïc, p. 783.

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» runt, atque Corycomachia. Il eft à propos d'exercer le corps » par divers roulemens dans la Palestre, ce que les Grecs ont » nommé Culindefis,& par le jeu du nballon fufpendu. Cette correc» tion paroît d'autant plus vrai» femblable, qu'Hippocrate fuit » à peu près le même ordre dans » le dénombrement qu'il fait, des » exercices qui caufent l'amaigrif » fement; mettant celui du w pu »x, après celui des roulemens » fur le fable, and outre » qu'on ne pouvoit fuppofer qu'» Aurélien eût cru que voluta» tio in Palefira, s'appelloit en » Grec Corycomachia, fans lui >> attribuer une ignorance groffière » de cette langue.«

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CELADON, Celadon le même que Céladus. Voyez Céladus.

CÉLADON, Celadon, (a) du païs de Mendéfie, fut tué par Perfée, dans le combat auquel donna occafion le mariage de ce fameux héros avec Andromede.

CÉLADON, Céladon, (b) l'un des Lapithes, eut le vifage écrafé d'un coup de chandelier, que lui déchargea Amycus, fils d'Ophion. Les yeux lui fortirent de la tête; fon nez entra dans fa bouche, en la place du palais; enfin, fon visage en fut fi défiguré, qu'il ne reffembloit plus à un vifage. Bélate le renverfa par terre avec le pied d'une table rompue, dont il lui abattit le menton fur

(a) Ovid. Metam. L. V. c. 5. (b) Ovid. Metam. L. XII. c. 7. (c) Pauf. p. 518. Iliad. L. VII. v. 133. Strab. p. 343.

(c)

T'eftomac ; & en redoublant le coup, il acheva de le tuer. CÉLADUS, Celadus Kados, fleuve du Péloponnèfe, dans l'Arcadie. Paufanias dit qu'il alloit fe rendre dans l'Alphée.

eft fait mention du Céladus dans Homère, qui nous apprend que les Pyliens & les peuples d'Arcadie, fe firent anciennement une cruelle guerre fur les rives de ce fleuve.

Ortélius a cru que Strabon en parloit auffi. Ce Géographe, en effet, dit que l'Alphée reçoit le Céladus, où Céladon, l'Érimanthe, &c. Cafaubon, trouvant qu'il ne feroit pas naturel, que Strabon eût parlé du Céladus, qui n'eft prefque qu'un ruiffeau, & eût oublié le Ladon, qui eft une rivière plus confidérable, croit qu'il faut lire Λάδοντα, & non pas Kena forta.

CÉLADUS, Celadus, Kinados, (d) petite rivière d'Espagne, felon Pomponius Méla. Quelques exemplaires portent Célandus; & c'est ainfi qu'écrit Ortélius, qui dit avoir appris que le nom Moderne eft Cavado.

CÉLADUS, Celadus, (e) certain Grammairien, dont parle Juvénal dans une de fes faty

res.

CÉLADUSSE, Celaduffa, (f) étoit l'un des noms de l'ifle de Rhene dans le voisinage de l'iffe de Délos, au rapport de Pline.

CÉLADUSSES, Celaduffa,

(d) Pomp. Mel. p. 162.
(e) Juven. Satyr. 7. v. 215.
(ƒ) Plin. T. I. p. 212.

(a) ifles que Pline met dans la mer Adriatique. Elles font auffi nommées dans Pomponius Méla, dont certaines éditions portent Céladufe en fingulier & avec une feule f

CÉLAI, Celaï, Zarai, (b) étoit Chef de la famille facerdotale de Sellaï, du tems de Joa

cim.

CÉLAIA, Celaïa, le même que Calita. Voyez Calita.

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CELBIDAS, Celbidas (c) Kexcluas, originaire de la ville de Cumes, paffoit, felon quelquesuns , pour le fondateur de Tritia, qui étoit une ville d'Achaie.

CÉLÉ, Cele, (d) nom que l'on donnoit à un canton de la Syrie. Il eft plus connu fous la dénomination de Céléfyrie. Voyez Céléfyrie.

CELEBANDICUM JUGUM, promontoire d'Espagne, dans le voifinage de Barcelone, felon Aviénus. Seroit-ce le Lunarium promontorium de Ptolé mée, dit M. de la Martinière ?

CÉLEBES, Celebes, (e) forté de coupe, ou de vase à boire. Athénée nous en a feulement confervé le nom.

CÉLEBRE, ILLUSTRE, FA MEUX, RENOMMÉ, termes fynonymes & relatifs à l'opinion que les hommes ont conçue de nous, fur ce qu'ils en ont entendu raconter d'extraordinaire

Fame, ne défigne que l'étendue de la réputation, foit que

(a) Plin. Tom. I. p. 181. Pomp. Mel. P. 149

(b) Efd. L. II. c. 12. v. 20.
(c) Paul. p. 441.

cette réputation foit fondée fur de bonnes ou de mauvaises actions; Il fe prend donc en bonne & en mauvaise part. On dit, un Fameux capitaine, & un Fameux voleur.

Illuftre, marque une réputation fondée fur un mérite, accompagné de dignité & d'éclat. On dit, les Hommes Illuftres de la France; & l'on comprend fous cette dénomination, & les grands Capitaines, & les Magiftrats diftingués, & les Auteurs, qui joignent des dignités au mérite litté

raire.

Célebre, offre l'idée d'une réputation acquife par des talens littéraires, réels ou fuppofés & n'emporte point celle de dignité.

Renommé, feroit tout-à-fait fynonyme à fameux, s'il fe prenoit en bonne & en mauvaise part; mais, il ne fe prend qu'en bonne, & n'eft relatif qu'à l'étendue de la réputation. Peut-être marque-t-il une réputation un peu moins étendue que fameux.

Fameux, Célebre, Renommé, fe fent des perfonnes & des chofes. Itluftre, ne fe dit que des perfonnes. Eroftrate & Alexandre fe font rendu Fameux, l'un par l'incendie du temple d'Éphèle, l'autre par le ravage de l'Afie. La

bataille de Cannes illuftra les Carthaginois. Horace eft Célebre entre les auteurs Latins. La pourpre de Sidon étoit auffi renommée

(d) Q. Curt. L. IV. c. 1.

(e) Antiq. expl. par D. Bern, de Montf. Tom. III. pag. 148.

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