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chez les Anciens, que la teinture des Gobelins parmi nous.

CÉLÉES, Celea, Kereal, (a) petite ville du Péloponnèfe, fituée à environ cinq ftades de Phliunte. Les mystères de Cérès l'avoient mife en réputation. Ils ne s'y célébroient que tous les quatre ans ; & le Prêtre qui en avoit la direction, n'étoit pas perpétuel. Chaque fois que l'on célébroit ces myftères, on élifoit un nouveau Prêtre, qui ne gardoit le célibat, qu'autant qu'il vouloit; car, il lui étoit libre de fe marier; & c'est en quoi ces myftères différoient des myftères Éleufiniens. Du refte, ils étoient les mêmes pour le fond, & les Phliafiens convenoient qu'ils ne faifoient qu'imiter ceux d'Éleufis. Its prétendoient que Dyfaulès, trere de Céléus, fe réfugia chez eux qu'il leur apprit à célébrer ces mystères; & qu'il voulut que la ville de Célées fût ainfi appellée du nom de fon frere.

Ortélius qualifie ce lieu une ville; Paufanias le nomme Xopio, mot qui fignifie un village, ou même une fimple métairie, une maison de campagne, un château. La circonftance des mystères de Cérès, prouve que c'étoit quelque chofe de plus, & que ce devoit être un bourg, ou du moins un gros village.

ČÉLÉLATES, Celelates, (b) peuples de la Ligurie, felon TiteLive, qui dit qu'ils fe foumirent aux Romains, fous le Confulat de C. Cornélius & de Q. Mi

(a) Pauf. pag. 110.

(5) Tit. Liv. L. XXXII. c. 29.

nucius, c'eft-à-dire, l'an de Rome 555.

CÉLENDÉRIS, Celenderis, Rexévepis, (c) ville de l'Afie mineure, qui étoit fituée dans la Cilicie, fur le bord de la mer, près du promontoire de Zéphirium, en de-çà du fleuve Calycadne. Selon Strabon, cette ville avoit un port. Pomponius Méla, qui la nomme Célendris, dit que c'étoit une colonie des Samiens, & qu'elle étoit plus proche du promontoire d'Anémurium, que de celui de Sarpédon. Tacite parle du château de Célendéris, comme des mieux fortifiés de la province. Il étoit,en effet, entouré de la mer, par tous les côtés, à l'exception d'un endroit qui étoit défendu par un cô→ teau efcarpé.

Cn. Pifon, vers l'an de JefusChrift 10, voulant entrer à main armée dans le gouvernement de Syrie,s'empara de Célendéris. Ce général ayant déployé les manipu les fur ce côteau efcarpé, dont nous venons de parler, les Vétérans de Cn. Sentius Saturninus, foûtenus des troupes auxiliaires, fe rangerent vis-à. vis en bon ordre. Les derniers avoient pour eux la valeur & l'expérience; & les autres, l'avantage du pofte, mais avec peu de courage & de confiance,

&

mal armés de ce que le hazard & la néceffité leur avoient fait trouver fous leur main dans la campagne; auffi ne difputerent-ils la victoire, qu'autant de tems qu'il en fallut aux gens de Cn. Sentius,

1170. Pomp. Mel. pag. 72. Ptolem. L. V. c. 8. Tacit. Annal. L. II. c. c. 80, 81.

(c) Strab. p. 670. Plin. Tom. I. pag. Crév. Hift. des Emp. T. I. p. 415.

pour grimper fur la colline. Auffitôt les Ciliciens tournerent le dos, & regagnerent le fort.

La ville de Célendéris donnoit fon nom au pais des environs. Ce pais eft appellé Célendéritis dans Pline. Niger donne à cette ville pour nom moderne Palopoli; & Mercator veut que ce foit Crio Nero.

CÉLENDÉRIS, Celenderis, Kérd spis (4) bourg de l'Argolide dans le Péloponnète, avec un port. Ce bourg appartenoit à ceux de Træzene. On y voyoit un lieu qu'ils appelloient le berceau de Théfée, parce que c'eft - là que Théfée naquit. Vis-à-vis on avoit bâti un temple au dieu Mars,dans le lieu même où Théfée défit les Amazones; c'étoit apparemment un refte de celles qui avoient déjà combattu dans l'Attique contre les Athéniens, commandés par ce héros.

CÉLENDÉRITIS, Celenderitis, (b) petite contrée de la Cilicie avec une ville,felon Pline. Elle prenoit fon nom de Célendé

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autrefois la capitale de la Phrygie,

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au rapport de Tite-Live; mais fes habitans en bâtirent depuis, affez près de-là, une nouvelle qu'ils nommerent Apamée du nom de la femme du roi Séleucus. On dit que ce fut à Célènes que Marfyas défia Apollon au combat de la flûte. C'est apparemment cette circonftance, qui a donné lieu à Quinte-Curfe de dire que le fleuve Mariyas, que les fables des Grecs ont rendu célebre, passoit à travers la ville de Célènes; que dans l'enceinte des murailles il gardoit fon nom; mais qu'au fortir des remparts, comme il s'enfloit & devenoit impétueux on l'appelloit Lycus. Cependant felon Tite-Live, c'étoit le Méandre, qui, fortant d'un rocher élevé au-dessus de Célènes, paffoit au milieu de cette ville. Il eft vrai que fuivant Tite - Live même le Marfyas commençoit affez près des fources du Méandre, dans lequel il fe jettoit un peu plus

loin.

Xénophon parle auffi de la ville de Célènes ; & il me paroît concilier parfaitement QuinteCurfe & Tite-Live; en ce quTI nous apprend que les deux fleuves, dont on vient de parler, paffoient l'un & l'autre par cette ville. Son témoignage ne fçauroit être fufpect, puifqu'il ne raconte que ce qu'il dit avoir vu par lui-même.

Cyrus, dit-il, entra dans la

Curt. L. III. c. 1. Xenoph. pag, 246. Herod. L. VII. c. 26. Plut. T. 1. p. 88. Mém de l'Acad. des Infcript. & Bell. Lett. Tom. XII. p. 32.

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leur maître. Mais, quand ils fe virent inveftis, & que de jour en jour la néceffité les preffoit, ils demanderent foixante jours de treve, au bout defquels ils promirent de se rendre, s'ils n'étoient point fecourus; de forte que le fecours ne venant point, ils fe rendirent au jour affigné.

Maxime de Tyr rapporte que les habitans de Célènes offroient des facrifices aux fleuves Méandre & Mariyas,

"Phrygie, & ayant fait huit » lieues, il vint à Coloffes, qui >> eft une grande ville, riche & » peuplée, où il féjourna fept » jɔurs..... De-là on fit vingt » lieues en trois jours de marche, » & l'on vint à Célènes, qui est » une autre grande ville de la Phrygie, dans laquelle Cyrus » avoit un palais, & un parc » rempli de bêtes fauvages, où il " s'exerçoit à la chaffe. Le Méan» dre y prend fa fource, & paffe » de-là dans la ville, où eft un » fort château du Roi au- deffus » de la citadelle, dans lequel font » les fources du Marfyas, qui eft » une petite rivière d'environ » vingt-cinq pieds de large, qui » paffe auffi dans la ville, & va » fe décharger dans le Méandre.gile. On fçait feulement qu'elle » C'eft-là que Xerxès fe retira » après fa défaite, & il y bâtit le » château & la fortereffe. «

Dans la fuite, Alexandre étant venu camper devant les murs de Célènes, entra facilement dans cette ville, parce que les habitans l'avoient abandonnée pour se retirer dans la citadelle. Ce Prince, voulant l'attaquer, envoya devant un héraut pour les fommer de fe rendre, finon qu'ils ne devoient point efpérer de grace. Ils mene· rent le héraut fur une tour extrêmement élevée, & lui en firent confidérer la hauteur, & le chargerent de dire à Alexandre qu'ils ne portoient pas le même jugement que lui de la place; que pour eux, ils la croyoient imprenable; & qu'enfin ils mourroient fideles à

CELENES, Celana, Kexaval, nom d'un lieu de Grece fur les confins de l'Attique & de la Béotie. Il en eft parlé dans Suidas.

CÉLENNE, Celenna. (a) Il eft parlé de cette ville dans Vir

éroit dans la Campanie ; mais, on n'en peut point déterminer au jufte, la fituation. C'étoit une colonie, fi l'on s'en rapporte à une médaille de Vefpafien, qui fe trouve dans le tréfor de Goltzius.

Ovide, dans le quinzième Livre des Métamorphofes, dit:

Dextra prærupta Celennia parte.

Ne pourroit-on pas rapprocher ce Celennia d'Ovide, du Celenna de Virgile? Cela marqueroit que la ville de Célenne devoit être fituée près de la mer. Mais, il y en a qui changent l'expreffion d'Ovide en Cenynia, du promontoire de Cénys. Je ne voudrois pas répondre que ce changement fût exact.

(a) Virg. Æneid. L. VII. v. 739. Ovid. Metam. L. 15. c. 14. CÉLÉNO,

CÉLÉNO, Celano, l'une des Harpyes. Voyez Harpyes. CELENO, Celano, l'une des filles d'Atlas, nommées les Pleïades. Voyez Pleiades, CELENO, Celano, Kenai (a) fille d'Hyamus, eut un fils d'Apollon, au rapport de Paufanias. Ce fils s'appelloit Delphus. Il donna fon nom à la ville de Delphes.

CÉLER, Celer, Keep, (b) centurion, qui commandoit dans la place, où l'on bâtifloit la ville de Rome, & eut ordre de Romu. lus de tuer ceux qui oferoient, fans fon ordre, paffer le foffé, ou monter fur les murailles. Rémus, considérant cette nouvelle ville, franchit le foffé d'un faut, & le moqua de fes fortifications, fi peu capables de résister aux ennemis. Céler le tua fur le champ, par une obéiflance trop aveugle aux ordres de fon Prince, & ré. pandit, fur les fondemens de la ville de Rome, le fang de celui qui devoit regner avec fon frere; d'au tres difent que ce fut Romulus qui tua lui-même fon frere, la première année de la fondation de cette ville, › 753 avant Jefus Christ.

Quoi qu'il en foit, Céler s'enfuit dans la Tofcane; & depuis ce tems-là, les Romains appellerent de fon nom, ceux qu'ils connurent prompts & légers; jufques là, que Quintus Metellus ayant donné au peuple un combat de Gladiateurs, fort peu de jours de jours

(a) Pauf. p. 619.
(b) Plut. T. I. p. 23.

2

fut fur

après la mort de fon pere,
nommé Céler, à caufe de la gran-
de diligence avec laquelle il avoit
fait de fi grands préparatifs.

CELER, Celer, Kinep, (c) meftre-de-camp dans l'armée que Cumanus commandoit en Judée. Il fut accufé de plufieurs crimes, & envoyé prifonnier à Rome par Quadratus, afin de fe juftifier devant l'empereur Claude, qui le renvoya en Judée, pour être traîné par les rues de Jérusalem, jufqu'à ce qu'il rendît l'ame; ce qui arriva l'an 17 de la paffion de Jefus - Chrift, le 7e de l'empire de Claude.

Nous avons qualifié cet officier meftre de camp. La traduction Latine le dit Tribun. Mais, le texte Grec lui donne la qualité de Chiliarque, c'est-à-dire, chef de mille hommes.

CÉLER [P., P. Celer, (d) chevalier Romain, qui fut chargé, avec l'affranchi Élius, de l'adminiftration des biens que l'empereur Néron avoit en Afie. Julius Silanus étoit alors Proconful d'Afie. Agrippine, voulant fe défaire de lui, chargea P. Céler & Élius de l'empoifonner; ce qu'ils exécuterent dans un feftin, fi ouvertement, qu'ils ne paroiffoient pas même craindre d'être découverts. Cette action criminelle fauva depuis P. Céler, lorfqu'il fut accufé de concuffion par ceux de fa province. On n'ofa pourtant pas le faire abfoudre; mais, comme il étoit vieux, on traîna fon affaire en 692, 693.

(d) Tacit. Annal. L. XIII. c. 1, 33. (e) Jofeph. des Antiq. Judaïc. pag. | Crév. Hift. des Emp. T. H. p. 251, 275. B

Tom. X.

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CÉLER, Celer, Kéxep, (4) fameux architecte fous l'empire de Néron. On lui affocie Sévérus, qui étoit, comme lui, d'un caractère hardi & entreprenant. Néron aimoit l'extraordinaire & le gigantefque; & nos deux architectes le fervoient felon fon goût; car, ils fe faifoient une gloire de forcer la nature par l'art, & de fe jouer de la puiffance du Prince en tentant l'impoffible. Un de leurs projets étoit de tirer un canal navigable depuis le lac Averne, jufqu'à l'embouchure du Tibre. L'entreprise étoit folle; car, dans tout cet espace, qui eft de cent foixante milles, c'est-à-dire, de plus de cinquante-trois lieues, on ne trouve prefque qu'un rivage aride & des montagnes d'un roc dur, fans eau, fi ce n'eft celle des rais Pomptins; & quand même, avec des peines incroyables, on feroit venu à bout de vaincre ces difficultés, l'utilité en eût été médiocre.

ma

CÉLER, Celer, Kexep, (b) chevalier Romain, qui, fous l'empire de Domitien, fut accufé comme complice & auteur du crime de la Veftale Cornélia. Il fut condamné, quoiqu'il persistât avec Cornélia à nier conftamment le fait; & pendant qu'on le battoit

(a) Tacit. Annal. L. XV. c. 42. Crév. Hift. des Emp. T. II. p. 406.

(b) Crév. Hift. des Emp. Tom. IV. pag. 24.

de verges jufqu'à la mort, il ne dit autre chofe, finon: Qu'ai-je fait? Je n'ai rien fait.

CÉLER, Celer, Kenep, (c) célebre voleur, que Lucien introduit dans une de fes fatyres. Ce voleur s'étoit joint à d'autres pour commettre un affaffinat.

foit

CÉLERES, Celeres. (d) Romulus avoit d'abord établi trois centuries, chacune de cent cavaliers. Il les augmenta enfuite par l'inftitution des Céleres, dont il compofa fa garde. C'étoit, felon Denys d'Halicarnaffe, trois cens jeunes cavaliers vigoureux, qu'il prit dans les meilleures familles, & qu'il fit même choifir par les fuffrages des Curies, dix de chaque Curie. Il les nomma Céleres, du nom de Céler leur chef, foit à caufe de la promptitude avec laquelle ils devoient exécuter les ordres du Prince. Ces nouveaux cavaliers, quoiqu'ils portaffent un nom particulier, furent introduits dans les premières centuries, qui, par cet accroiffement, montèrent au nombre de deux cens hommes. Les Céleres furent d'abord les plus honorés, comme étant chargés de la garde du Prin

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