Imágenes de páginas
PDF
EPUB

T

DICTIONNAIRE

HISTORIQUE;

ου

HISTOIRE ABRÉGÉE

De tous les HOMMES qui fe font fait un nom par des
Talens, des Vertus, des Forfaits, des Erreurs, &c.
DEPUIS LE COMMENCEMENT DU MONDE JUSQU'A NOS Jours.

Et dans laquelle on expose avec impartialité ce que les Écri
vains les plus judicieux ont penfe fur le caractère, les
mœurs & les Ouvrages des Hommes célèbres dans tous
les genres:

AVEC

Des Tables Chronologiques pour réduire en Corps d'Hiftoire
les Articles répandus dans ce Dictionnaire.

Par une SOCIÉTÉ DE GENS-DE-LETTRES.

SEPTIEME ÉDITION, revue, corrigée, & confidéra-
blement augmentée.

Mihi Galba, Otho, Vitellius, nec beneficio, nec injuriâ cogniti.
TACIT. Hift. lib. I. §. 1.

TOME VIII.

FOR LIBRAR

NEW-YORK

A CAEN, chez G. LEROY, feul Imprimeur du Roi, ancien
Hôtel de la Monnoie, Grande-rue Notre-Dame.

A Lron, chez BRUYSET, Freres, Imprimeurs-Libraires.

Avec Approbation & Privilège du Roi. 1789.

[merged small][merged small][ocr errors]

NOU

NOUVEAU

DICTIONNAIRE

HISTORIQUE.

S

R

RABACHE, (Etienne) docteur leur père, & les sujets envers leur

de Sorbonne, de l'ordre des Augustins, naquit à Vauves, dans le diocefe de Chartres, en 1556. Il fit à Bourges la réforme des religieux de fon ordre, & l'établiffement de la congrégation de Saint-Guillaume, en 1594. Ce pieux réformateur finit fa vie à Angers, en 1616, à 60 ans.

RABAN - MAUR, (Magnence) naquit à Fulde, en 788, de la meilleure noblesse du pays. Ses parens l'offrirent, à l'âge de dix ans, au monaftere de Fulde, où il fut inftruit dans la vertu & dans les lettres. On l'envoya enfuite à Tours, pour y étudier fous le fameux Alcuin. De retour à Fulde, il en fut élu abbé, & réconcilia Louis le Débonnaire avec fes enfans. Raban écrivit une Lettre pour confoler ce prince, que l'on avoit déposé injustement, & publia un Traité fur le respect que doivent avoir les enfans envers Tome VIII.

[ocr errors]

prince. Devenu archevêque de Mayence en 847, il écrivit contre Gotefcalc. Ce moine étant venu l'an 848 à Mayence, présenta à Raban fa profeffion de foi touchant la Prédestination, avec un autre petit Ecrit, où l'archevêque étoit accufé d'erreur fur cette matière. Raban n'y répondit qu'en faifant condamner la doctrine du moine dans un concile, & le renvoya enfuite à Hincmar, archevêque de Rheims dans le diocefe duquel il avoit été ordonné. (Voyez GOTESCALC.) Les partifans de Gotefcalc fe vengerent, en difant qu'il auroit été moins coupable aux yeux dé Kaban, s'il n'y avoit rien eu de perfonnel entre eux, & fi le religieux avoit ménagé davantage l'archevêque; mais ces récriminations font fondées fouvent fur des foupçons injuftes. Raban mourut dans fa terre de Winfel, en 856, à 68 ans. Il légua fes livres aux

A

abbayes de Fulde & de Saint-Alban. P. Brouwer a publié fes Poéfies à la fuite de celle de Fortunat. Quoique le ftyle de Raban soit en général fimple, clair & concis ; cependant il y a des endroits qui ont befoin d'explication; il écrit moins bien en vers qu'en profe; il lui échappe même des fautes contre la profodie, ce qui, dans ces fiecles, n'a rien d'étonnant. Le R. P. Enheceber, prieur du monaftere de Saint-Emeran à Ratisbonne, prépara en 1783 une nouvelle édition des Œuvres de Raban-Maur.

On a de lui beaucoup d'Ouvrages, recueillis à Cologne en 1627, 6 tomes in-folio, qui fe relient en 3 volumes. Ils contiennent : I. Des Commentaires fur l'Ecriture, qui ne font prefque que de fimples extraits des écrits des Peres: c'étoit la maniere des théologiens de fon temps. II. Un Traité de l'Inftitution des Clercs & des Cérémonies de l'Eglife ou des Offices Divins, divifé en trois livres; c'eft un de fes plus importans Ouvrages. III. Un Traité du Calendrier Ecclefiaftique. Il y enfeigne la maniere de difcerner les années biffex tiles, & de marquer les indictions. IV. Un Livre fur la vue de Dieu, la pureté du cœur, & la maniere de faire pénitence. Ce font des extraits que l'auteur avoit faits en lifant les Peres. V. De Univerfo, five Etymologiarum opus. Il contient la définition des noms propres qui fe trouvent dans l'Ecriture-Sainte. VI. Des Homélies. VII. Un Martyrologe. Le Prologue de ce Martyrologe a été publié par D. Mabillon, Analect., p. 419, d'après un manuscrit de la bibliotheque de SaintGal. VIII. Le Livre de la Grammaire; ce n'eft qu'un extrait de Prifcien le Grammairien. IX. Traité des Ordres Sacrés, des Sacremens & des Habits Sacerdotaux, X. Traité de la Difcipline Eccléfiaftique. XI. Un Pénitentiel. XII. Un Traité de l'Invention des Langues. XIII. Le Traité des Vices & des Vertus, qu'on lui attribue, eft d'Halitgarius, évêque d'Orléans. On trouve dans le Thefaurus de Martenne, dans les Mifcellanea de Baluze, & dans les Quvres du P. Sirmond, quelques Traités qui ne font point dans le Recueil de fes Euvres. Raban fe mêloit auffi de poéfie : témoin fon Poëme en l'honneur de la SainteCroix, qui eft dans le Recueil de fes Ouvrages, & dont il y a une affez belle édition particuliere à Ausbourg, 1605, in-folio, Le

[ocr errors]

RABARDEAU, (Michel) Jéfuite, mort en 1649, à 77 ans, eft connu par fon Optatus Gallus benigna manu fectus, Paris, 1641, in-4°.

RABEL, (Jean) peintre François, né à Fleuri, dans le xvi fiecle. Il étoit, felon les auteurs de fon temps, un des premiers de fa profeffion; & ce qui fortoit de fon pinceau, étoit recherché avec avidité. Il excelloit dans les portraits. C'étoit auffi un bel-efprit.

RABELAIS, ( François) né à Chinon en Touraine, d'un aubergifte ou d'un apothicaire, entra chez les Cordeliers de Fontenai-le-Comte dans le bas-Poitou, & fut élevé aux ordres facrés. Né avec une imagination vive & une mémoire heureufe, il fe confacra à la chaire, & y réuffit. Son couvent étoit dépourvu de livres; il employa les honoraires de fes fermons à fe faire une petite bibliotheque. Sa réputation commençoit à fe former lorfqu'une aventure scandaleuse le fit renfermer dans une prifon mo➡ naftique, d'où il eut le bonheur de s'échapper. Des perfonnes de la premiere qualité, à qui fon efprit enjoué avoit plu, feconderent le penchant qui le portoit à fortir de fon cloître. Clément VII lui accorda, à leur follicitation, la permiffion de paffer dans l'ordre de Saint-Benoît. Rabelais, ennemi de toute forte de

« AnteriorContinuar »