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I. PARTIE.

3. tom.

prefcrit cette méthode de lever les difficultés que fait naître un texte obfcur: Ad obfcuriores locutiones illuftrandas, dit-il, de manifeftioribus fumantur 24. D. exempla ; & quadam certarum fententiarum teftimonia dubitationem incertis auferant. De Doct. Christiana, lib. z. cap. 9.

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Autant faut-il être réfervé, pour entreprendre la correction d'un texte, dont le vice n'eft pas évidemment connu, autant doit-on l'entreprendre avec affurance, dès que ce vice eft une fois bien avéré. C'eft Caffiodore qui propofe cette regle, en l'appliquant aux fautes contre la Grammai

id eft quafi CONTINERETUR. Ibid. 155. B. Nam ipfe corporis dolor... magna & mirabilis anima vis eft qua illam compagem ineffabili permixtione vitaliter CONTINET...Cum eam non indifferenter, fed ut ita dicam, indignanter patitur corrumpi atque diffolvis 4. tom. 1141. F. Fortaffe eft quædam firmitas occulta, quæ continet terram: & hoc dixit, Fundavit. 5. tom. 731. E. Nam fi pofueris fpem in ipfo fpiritu quo homo es, iterum fpiritus tuus in carnem relabitur. Non fe continet, fi non continetur, 8. tom. 172. C. Cùm illa ( anima) regeret, hoc (cor pus) obtemperaret ; illa contineret, hoc non deflueret, 4. tom. 1610. B. Siniftrâ continebo infirmitatem veftram, & dexterâ coronabo perfectionem veftram.

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PARTIE

2. tom.

de la der

tion.

re: Ubicumque, dit-il, paragrammata in difertis hominibus reperta fuerint intrepidus vitiofa recorrigat ( emenda548.Col. 2. tor) ; quoniam fupra dicti viri fic dicta niere édi- fua compofuiffe credendi funt, ut regulas artis Grammatica quas didicerant, cuftodiffe judicentur. de inftitut. divin. litter. cap. 15. On ne doit pas être arrêté par l'antiquité des manufcrits: In antiquo codice non negandum eft menda effe antiqua, dit l'habile Editeur de S. Hilaire, dans fa préface num. 15. On ne doit pas l'être non plus par la multitude & l'accord de ces mêmes manufcrits Fit enim fæpenumerò ut unius archetypi mendum, modò veri fucum aliquem pra fe ferat, in univerfam deinde veluti pofteritatem librorum propagetur. Erafm. Chil. 1. Cent. 6. Adag. 36.

.

Mais ce ne font pas feulement les fautes contre la Grammaire,dont on ne doit pas fans héfiter, tenter la correction. Il en eft, qui fans bleffer les regles de cet art, altérent le fens d'un Auteur; & ce font ces dernieres, qui doivent principalement attirer l'atten tion. Il eft vrai que ce font ordinairement celles que le commun des Lecteurs remarque le moins ; mais quand

on y regarde de près, & qu'on lit à tête repofée, le vice en faute, comme on dit, aux yeux; & l'on ne fauroit apporter trop de foins, pour les faire difparoître, parceque les conféquences en font tout autrement dangereufes. En effet, dans les endroits où la Grammaire feule eft intéreffée on apperçoit ordinairement la penfée de l'Auteur; ou du moins, le plus grand inconvénient qui puiffe en arriver, c'eft qu'on ignore ce qu'il a voulu dire; ou enfin, fi les fautes d'élocution en occasionnent dans le fens, on est averti par les unes, de fe tenir en garde contre les autres. Mais lorsque le fens fe trouve altéré fans que les regles de la Grammaire fouffrent aucune atteinte, on eft exposé à des méprifes fouvent très- confidérables. Dans le premier cas, vous lifez fans danger un Ecrivain, dont le langage eft irrégulier ou inintelligible. Dans le fecond, vous courez rifque de vous égarer en croyant fuivre un bon guide; ou fi vous ne le faites pas, vous êtes forcé de devenir fon Cenfeur, & de Paccufer de fautes qui doivent être uniquement fur le compte de fes Cor piftes.

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Ces fautes contre le fens font plus communes qu'on ne penfe ; & l'on n'a pour s'en convaincre, qu'à fe mettre en lisant, à la place d'un Traducteur. On rencontrera quantité d'endroits, qui fans offrir aucune difficulté à une vue fuperficielle, parceque les regles du langage y font obfervées, ne peuvent foutenir un examen un peu approfondi, fans être convaincus d'altération. Le grand nombre des Lecteurs paffe fur ces endroits, fans y rien entendre ; car ce n'est pas une chofe fort commune, de trouver des perfonnes qui fachent s'arrêter, & former des doutes. Erafme bon connoiffeur en cette matiere, & dont les travaux fur cet objet de critique, lui font dire qu'il lui en avoit plus coûté pour corriger les ouvrages de S. Jérôme, qu'à S. Jérôme lui-même pour les composer, Erafme, dis-je, trouve qu'il faut beaucoup d'habileté & de réflexion, pour ne faire feulement Voyez le que fufpecter un texte : Ut ne comla derniere memorem interim, dit-il, quòd illud édition de ipfum, animadvertere ac velut olfacere, S. Jérôme, fi quid parum refipiat germanam ac veram lectionem, hominis effe, meâ fen tentiâ, nec ineruditi, nec ftupidi, neç

5.tom de

pag. 69.

dit

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ofcitantis ; & l'on peut faire à ce fujet la plus jufte application de ce que S. Auguftin fur une matiere différente: Non nulla pars inventionis eft, noffe Quaft. in quid queras.

Gen.3.tom. pag. 349.

Quelques Lecteurs plus habiles s'ar- E. rêtent quelque- temps dans ces endroits, pour tâcher d'en découvrir le fens; mais comme on ne fauroit en venir à bout fans le rétablissement du texte, ils fe découragent bientôt, par la difficulté d'y réuffir, & paffent ou tre. C'eft une chofe en effet affez difficile en ces occafions, de parvenir à la leçon primitive; parceque les différents manufcrits ne fourniffent le fecours d'aucune variante, les Copistes fe contentant ordinairement de ce que leur préfentoit le cayer qu'ils avoient en main, lorsqu'ils n'y rencontroient aucune faute groffiere contre la Grammaire. Car, pour le dire ici en paffant, ces Copiftes ne voyoient guère, que Penfemble de quelques mots; & ils avoient fouvent bien de la peine à faifir le fens d'une période un peu longue, bien loin de pouvoir fuivre le fil des pensées & des raifonnements d'un Auteur. Et quand on les examine de près, on ne peut s'empêcher de recon

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